Ségolène, 3 enfants | Expérience IEF

Ségolène pratique l’Instruction En Famille depuis 3 ans. Ses enfants, Gabriel, Marc et Léna ont 7 ans, 5 ans1/2 et 3 ans.
 

Pourquoi avoir choisi l’IEF ?

Il y a 3 ans, suite à une formation à l’approche de Faber et Mazlish, Ségolène et son mari ont beaucoup réfléchi. Ils ont pris conscience que tous les apprentissages pouvaient se faire comme la marche et la parole.  Ils ne sont pas OK avec l’esprit de compétition présent dans les écoles. Même les écoles alternatives ne leur correspondent pas car ils souhaitent passer du temps avec leurs enfants et se rendent compte au fil des années que ces derniers ne changent pas selon leurs valeurs.
 

Comment se déroule l’instruction ?

Les enfants participent à des ateliers : foot, tennis, scoutisme. Ils y retrouvent des enfants scolarisés. Ils ont aussi choisi des ateliers pour enfants non scolarisés : anglais, atelier nature une fois par mois, ainsi qu’un atelier comédie musicale (chant, musique, expressions corporelle et scénique, spectacles) qui a lieu les lundis matins. Les familles restent ensuite ensemble pour partager autour d’un repas. Gabriel et Marc n’ont pas de moments prédéfinis pour les apprentissages formels. Ségolène estime leur durée entre 0 et 3h par semaine. C’est “à la demande” et le “matériel est à disposition”. Les apprentissages informels sont intégrés dans le quotidien: “Listes d’achats, recettes de cuisine”… Lors des courses, Gabriel se balade dans le magasin, puis ils se retrouvent à la caisse.
 

Quelle a été la réaction de votre entourage lorsqu’il a appris que vous faisiez l’IEF ?

Avec la famille maternelle de Ségolène, ce fut compliqué, d’autant plus que la mère de Ségolène est prof dans le privé. La prise de décision rapide pour l’IEF n’a pas été comprise et a constitué une source d’angoisse et de peur. Sa famille maternelle est maintenant admirative car elle constate que les enfants sont épanouis, heureux, bien dans leur peau. Elle reste cependant inquiète pour ce qui concerne la sociabilisation, mais le sujet est “un peu tabou”. L’explication du déroulé de la semaine rassure… : seulement 1 ou 2 jours durant lesquels les enfants ne voient pas d’autres enfants. Malgré tout, elle considère que c’est “insuffisant”. Cette décision de l’IEF a été mieux vécu par la belle famille de Ségolène, car un beau-frère fait l’IEF. Ségolène, son mari et leurs enfants suscitent l’admiration des habitants de leur village, dans lequel ils sont bien intégrés. Leur décision de l’IEF ouvre au débat et aux échanges. Leurs amis quant à eux ne sont pas réticents.
 

Quels sont les aspects négatifs de l’IEF ?

  • La socialisation est compliquée
  • L’IEF demande du temps et de l’énergie, du travail et un investissement
  • Les enfants n’ont pas envie de rencontrer des copains seulement de temps en temps, ils veulent les voir souvent. La régularité est compliquée. Seulement quelques familles sont OK
  • Il est difficile de garder la foi, de se dire que ça va marcher, que “c’est bon” pour l’enfant. « L’IEF nécessite une remise en question, il y a des moments de doutes. »

 

Comment s’est passée l’inspection ?

Ségolène et sa famille ont été inspectées une fois. Ils ne se sont pas sentis assez armés. C’était “compliqué. Le cadre n’a pas été respecté. L’inspectrice est arrivée avec un conseiller pédagogique. La présence de ce dernier n’avait pas été précisée dans le courrier. Ils auraient eu le droit de refuser car n’étaient pas prévenus. Cependant le conseiller pédagogique s’est montré agréable. L’inspectrice quant à elle, était fermée à l’école à la maison. Le conseiller pédagogique est resté seul avec Gabriel pour l’évaluation. La fiche était d’un niveau plus élevé. Ils ont refusé de regarder le matériel pédagogique. Le compte rendu du conseiller pédagogique correspondait à la réalité. Le rapport de l’inspectrice a été reçu au mois de décembre, après relance, alors que l’inspection avait eu lieu au mois de mars. Ce rapport était descriptif, dans le cadre de la loi, et sans comparatifs avec le niveau scolaire (ce qui est OK). Il correspondait au niveau des enfants.
 

Gabriel et Marc ont-ils des projets d’avenir ?

Gabriel adore le foot, jouer avec les copains, il est sociable. Gabriel et Marc ont le projet d’être policier et pompier pour travailler ensemble, pour travailler sur les accidents de la route. Gabriel se passionne également pour l’Histoire. Ils font des sorties en lien, châteaux, musées… Marc apprécie les activités manuelles, sa mère le qualifie de créatif et minutieux.

 

Comment s’est passée votre propre scolarité ?

Ségolène raconte d’elle-même, qu’elle était 1ère de classe à recracher du par cœur, puis elle “oubliait”. Son mari a eu une histoire compliquée dès petit. Il se croyait nul étant enfant. Le cadre ne lui convenait pas. Il s’est redécouvert plus tard, et s’est trouvé une passion pour les sciences et l’Histoire.
 

Est-ce que vous auriez des conseils à donner à des familles désirant se lancer dans l’aventure de l’IEF ?

Aller en fonction de l’enfant, c’est lui qui guide et on suit. Amener tout ce qu’il faut.

L’IEF demande un lâcher prise. C’est ce qui est le plus riche et fonctionne le mieux. Conseil de documentaire: “Etre et devenir” de Clara Bellar, journaliste. Ce documentaire a été le déclencheur de cette famille pour prendre la décision de l’IEF.

Si vous deviez choisir un mot pour évoquer l’IEF, lequel choisiriez-vous ?

« Liberté ! »

Je remercie infiniment Ségolène d’avoir accepté de nous livrer son expérience de vie et ses conseils. Si vous aussi, vous souhaitez témoigner, rejoignez IEF Pass éducation sur Facebook, Instagram ou Twitter et contactez-nous ! Notre équipe de rédaction sera heureuse de discuter avec vous à propos de votre parcours IEF !

 

Florence P, pour Pass éducation