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Entretien avec les parents de 3 enfants en Instruction En Famille | Expérience IEF

Quel âge ont vos enfants ?

Ils ont 3 ans, 7 ans et 8 ans.


Faites vous l’école à la maison depuis toujours ou avez-vous déscolarisé vos enfants ?

Les deux grands ont été déscolarisés, l’un en fin de CP, l’autre en fin de grande section. Le plus jeune n’est jamais allé à l’école.

 

Pourquoi avoir choisi l’IEF ? 

Le papa : « Déjà, je n’ai pas choisi, c’est une idée de ma femme. Je n’étais pas très chaud parce que l’école est à côté, que je suis fils d’instituteurs et que je suis attaché à l’école publique. Ce qui m’a donné envie de tenter l’expérience c’était le mal être de notre aîné à l’école et qu’on s’est rendu compte que notre deuxième savait lire et compter en fin de grande section. L’école ne voulait pas entendre parler d’un saut de classe et nous avions peur qu’il s’ennuie. Un enfant pas à l‘aise et un autre qui risquait de s’ennuyer, ça nous a donné envie de tenter l’expérience. » 

La maman : « Cela faisait plusieurs années que je me renseignais sur l’IEF sans oser sauter le pas. L’année précédente, notre aîné était vraiment en souffrance avant les vacances de printemps et nous avions voulu le déscolariser à ce moment là. Nous en avons parlé à la maîtresse qui a réussit à améliorer la situation mais malheureusement ça n’a été que provisoire et très vite après les vacances la situation est revenue à l’identique. Notre deuxième aimait faire les mêmes devoirs que son frère aîné qui était en CP, nous avons compris qu’il allait passer son année de CP à apprendre à lire, ce qu’il savait déjà faire ; apprendre à compter, ce qui était déjà acquis. En plus, il me restait un an de congé parental, c’était vraiment la bonne année pour se lancer ! »

 

Comment se déroule l’instruction ?

Le papa : « C’est la maman qui gère. »

La maman : « C’était un compromis entre nous, il était d’accord pour tenter l’IEF mais ne se sentait pas de gérer les apprentissages. Nous n’avons pas pris de cours par correspondance et la première année j’ai passé beaucoup de temps sur Internet pour trouver des exercices à imprimer. Au final, j’y ai passé beaucoup trop de temps à mon goût, donc pour cette année j’ai choisi des fichiers pour chaque matière. »

 

Y a-t-il une journée type ?

La maman : « Oui, qui évolue selon nos envies mais il y a des constantes. Nous commençons la journée par notre rituel « Un jour, une œuvre » trouvé sur le blog laclassedemallory.net . Ensuite nous faisons du français ou des maths. L’après-midi nous travaillons 2 à 3 heures, ça peut être du français, des mathématiques selon ce que nous avons fait le matin ou bien des langues. La plupart du temps je leur montre la programmation pour la semaine donc ils savent exactement ce qu’il y a à faire et je leur demande ce qu’ils veulent travailler. Ils ont bien conscience qu’il faudra effectuer tout le travail programmé. »

 

Quels sont vos projets d’avenir ?

Le papa : « Après une première année plutôt encourageante, on s’est dit qu’on pouvait continuer tant que ça convenait à toute la famille : nos capacités, le temps disponible… »

La maman : « S’il y a une chose qui n’a pas changé depuis nos débuts en IEF, c’est bien notre ignorance sur le temps que cela va durer. Le plus important est que ça convienne aux enfants, s’ils veulent retourner à l’école, nous ne nous y opposerons pas ! Pour l’instant toute la famille est heureuse de ce choix. »

 

Quel est votre retour sur expérience ?

Le papa : « Même si les journées sont entièrement consacrées aux enfants, on a gagné en qualité de vie. Moins de contraintes joue parfois sur leur motivation mais c’est pallié par le fait qu’ils ne sont que trois et que les apprentissages sont forcément plus rapides. »

La maman : « Je suis ravie ! Je vois notre aîné beaucoup mieux dans ses baskets, notre deuxième a très bien géré le saut de classe et notre troisième apprend aussi avec les grands qui lui préparent des petits ateliers. Je pense vraiment que nous avons fait le bon choix. »

 

Avez-vous un conseil à donner à la communauté ?

Le papa : « Il faut que sa situation permette de consacrer toutes ses journées à l’IEF. Sachant que l’apprentissage passe par toute sorte d’activités et pas forcément avec un cahier assis à un bureau. »

La maman : « Il faut avoir confiance en soi et ses capacités à enseigner à ses enfants. Vous leur avez tout appris depuis leur naissance, pourquoi en seriez-vous incapable quand il s’agit de compter ou écrire correctement ? Si vous avez un doute, le mieux pour la première année d’IEF est certainement d’opter pour les cours par correspondance qui vous guident du début à la fin de l’année scolaire, vous fournissent les leçons, les exercices et les évaluations. »

 

Dans le cas d’une déscolarisation, quels sont les bienfaits ressentis par l’enfant ? Y a-t-il eu des “mauvaises surprises” ?

Le papa : « Un meilleur épanouissement, bizarrement la baisse de la vie en communauté peut faire peur mais nous avons constaté un meilleur épanouissement de nos enfants, surtout l’aîné d’ailleurs. De notre côté, nous savons exactement où ils en sont de leurs apprentissages. »

La maman : « Il me semble qu’ils sont plus sûrs d’eux et de leurs capacités scolaires. Le fait qu’ils puissent choisir quelle matière ils vont travailler à l’instant T leur permet de le faire avec plus d’enthousiasme et donc plus d’efficacité. Du côté des mauvaises surprises, et malgré le fait qu’on les ait prévenus, ils ont été déçus de devoir continuer à se lever tôt… »

 

Quelle a été la réaction de l’entourage quand il a appris que vous faisiez l’IEF ? Y a-t-il eu une évolution de son regard au fil du temps ?

Le papa : « Nous avons eu des réactions très positives et d’autres très réservées. Dans les plus réservées, certains ont été convaincus au fil du temps et d’autres sont restés sur leurs positions. Les plus enthousiastes le sont restés. »

La maman : « Une partie de notre famille, même si elle n’était pas forcément d’accord avec notre choix, nous a fait confiance. Ceux là voient comme ça se passe bien. Pour une autre partie de la famille ça a été beaucoup plus difficile à accepter et ça l’est toujours. Nos amis nous ont posé beaucoup de questions, des « pourquoi ? », des « comment ? », des « mais vous avez le droit ? ». Globalement ça a été bien reçu même si ceux qui ont des enfants les ont tous mis à l’école. Un an après avoir commencé l’IEF, certains nous ont dit à quel point ils ont trouvé nos enfants positivement changés. D’autres amis nous l’ont dit dès les premiers mois, trouvant ces changements très impressionnants. »

 

Une dernière chose à ajouter ?

Maman : « Faire des choix qui sortent des sentiers battus peut être effrayant et source de questionnements multiples. Mais ça vaut vraiment la peine car nous avons une vie qui nous correspond bien mieux. »

 

 

Emilie, fondatrice du blog alecoledesloupiots.fr, pour Pass Éducation