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Autisme et langage : comment développer les compétences langagières ?

Les troubles autistiques sont des troubles qui altèrent certaines compétences et comportements chez l’enfant ; comme les comportements verbaux. D’où la différence ou l’absence totale de ceux-ci. L’absence d’un comportement communicatif typique, les difficultés au niveau sociale et la non-inclusivité sont associées et génèrent de nombreux problèmes de comportements difficiles à accompagner ; ne disposant pas de moyens communicatifs, comme la parole ou la langue des signes, cela mène à l’incompréhension de l’entourage. D’autre part, et dans la plupart des cas, la personne autiste ne saura pas se faire comprendre sur ses propres besoins ou de son environnement du coup ceci aussi mène à l’incompréhension et par conséquent aux problèmes de comportements qui sont parfois assez violents. Donc il est primordial d’équiper la personne autiste d’un outil dont elle fera usage pour transmettre ses besoins, ses ressentis… et que ce soit compréhensible par l’autre.

 

Les différents aspects du langage

Ayant comme objectif à munir la personne autiste d’une compétence langagière compréhensible par l’autre aussi organisé et riche, il faut s’intéresser aux différents aspects du langage qui sont l’aspect structurel et pragmatique.

Aspect structurel

Comme son nom l’indique c’est à la structure du langage qu’on s’intéresse c’est-à-dire la phonologie, la morphologie, la syntaxe mais ça inclut aussi le lexique et plutôt le stock du vocabulaire. Pour les personnes autistes on s’intéresse en premier lieu à qu’elles aient un bon stock de vocabulaire leurs permettant à communiquer et aussi à être compréhensible. En fait ceci est aussi possible avec des personnes non verbales ; en les équipant d’outil de communication comme les pictogrammes qu’avec lequel l’autiste peut exprimer ses besoins. Donc cet apprentissage du langage pour les personnes autiste s’effectue en un premier temps sur deux axes qui constituent les piliers du début de la communication qui sont l’apprentissage des mots du quotidien et les demandes.

Le vocabulaire du quotidien

Comme son nom l’indique bien c’est d’apprendre à l’autiste les noms des choses qui l’entourent afin de faciliter son quotidien, ceci dit à l’équiper d’un imagier qui se remplit au fur et à mesure des apprentissages par des photos réelles de son environnement. Partant toujours de ces centre d’intérêt et de ses besoins, on lui apprend les noms des choses qu’il connaisse en les voyant, mais sans oublier que les vocabulaires appris doivent être dans un premier temps les mêmes utilisés par sa famille, ses éducateurs pour qu’il n y est pas de confusion ce qui le trainent parfois en frustration causée par la non compréhension. En fait la personne autiste n’arrive pas à généraliser du premier coup, vu son sens de détail, par exemple pour sa tasse de lait elle a appris qu’on nomme cet ustensile une tasse si on lui dit apporte ton mug ça l’enduit en erreur et la non compréhension aussi la différence de caractéristiques de certaines choses des mêmes familles comme les animaux constitue un obstacle.

Les demandes

Il est souvent difficile d’accompagner la frustration de son enfant autiste où l’on ne comprend pas toujours ce qu’il demande, ce dont il a besoin. Ce qui induit à une expression intense des émotions, comme les cris, les agitations intenses voir même parfois agressives envers lui-même ou la personne à qui il demande. D’où l’importance de lui apprendre à faire des demandes verbales ou via ses pictogrammes. Cet apprentissage se fait en vivant des situations de demandes c’est-à-dire ne pas devancer sans qu’il demande la chose par exemple si l’enfant veut manger au goûter son gâteau préféré et il le trouve à sa portée ou vous le lui donnez automatiquement ceci ne va pas le pousser à faire une demande ou lui apprendre à la faire, il est satisfait et il ne va pas faire l’effort. Donc verbaliser à l’enfant autiste quelques objets ou aliments qu’il prend quotidiennement et qui sont parmi ses favoris : cela lui apprend par l’exemplarité. En lui apprenant ceci doucement, vous pouvez lui en donner par exemple son gâteau préféré mais en petits morceau et à chaque fois vous lui répéter ce que vous lui donnez, en l’accompagnant. La répétition pour les personnes autistes peut constituer un point fort car ils aiment ça, cela a un côté rassurant, et avec ceci ils peuvent être compris et comprendre ce qu’on leur demande. Cette stimulation doit être quotidienne et variée par exemple à l’heure du repas vous lui servez son plat, il demande les couverts, au bain si un jour vous avez oublié son jouet avec lequel il s’amuse dans l’eau, il le demandera d’une façon ou une autre, s’il en ressent le besoin, et vous formulez sa demande pour qu’il apprenne à le faire verbalement et en s’appuyant sur les photos ou pictogrammes selon l’outils de communication dont il fait usage. Il ne s’agit pas de créer des situations fictives, les personnes autistes perçoivent souvent facilement la (non) sincérité des gens. Ces situations doivent être naturels, sincères et spontanées, et mêlées à la vie quotidienne.

La pragmatique

C’est l’usage du langage dans un contexte social ; savoir gérer le langage en situation de communication afin de bien mener une conversation. Chez les personnes autistes la pragmatique pose une multitude de difficultés, car en plus de leurs problèmes des interactions sociales elles ont également des difficultés au niveau de la communication aussi bien verbale que non verbale. La pragmatique se pose sur 4 axes qui sont la régie de l’échange, l’adaptation, l’organisation du discours et la socialisation.

La régie de l’échange :

c’est savoir maintenir une conversation, échanger des sujets tout en respectant le tour de rôle aussi savoir gérer son « discours » c’est-à-dire ne pas changer de sujet brusquement. Ça concerne aussi la régie du flux des informations dans une conversation, ne pas s’attarder sur un sujet qui peut ne pas être intéressant pour l’interlocuteur de la personne autiste car cette dernière à tendance à creuser dans les détails des sujets qui sont parmi ses intérêts spécifiques.

L’adaptation :

mis à part les difficultés à maîtriser le tour de rôle au niveau de la conversation, la personne autiste a aussi des difficultés avec la communication non verbale lors d’une conversation comme l’intonation, le rythme de la parole, le volume de la voix car chaque élément peut changer la fonction du message attribué, sauf que pour les personnes autistes ceci présente une difficulté aussi bien au niveau réceptif du message qu’expressif.

L’organisation du discours :

l’enfant autiste a souvent du mal à gérer son discours, au niveau de la chronologie des actions par exemple ou même au niveau du flux… il a du mal même à raconter sa journée, de ce fait il est toujours conseillé de l’équiper d’un journal de bord où il colle les photos ou les pictos qui décrivent sa journée pour l’aider à raconter dans le bon ordre. En fait l’autiste est appelé à raconter une histoire par exemple tout en respectant l’ordre chronologique et en donnant suffisamment d’information et en avançant dans ce travail il apprendra même l’argumentatif en alimentant son discours par ses arguments et son avis.

Habileté sociale :

ayant un manque de réciprocité sociale et émotionnelle la personne autiste a des difficultés au niveau de la compréhension des mimiques, des émotions, le sens de certaines intonations des messages, la théorie de l’esprit… Ceci se manifeste dans la difficulté de comprendre les formes implicites des messages, les métaphores, les expressions imagées, l’ironie, les mensonges…. Ceci se répercute négativement sur la vie sociale de la personne autiste. Par exemple pour les habiletés sociales ceci se développe en faisant d’abord des jeux autour de certains comportements sociaux comme téléphoner à quelqu’un ou répondre au téléphone, commander son repas dans un restaurant, demander l’aide d’un vendeur au magasin…

En fait la construction des compétences langagières se base sur un apprentissage de base des éléments constructifs comme le lexique et les pragmatiques à travers une stimulation quotidienne de la personne autiste d’où l’importance de l’implication des parents dans les apprentissages car ce sont eux qui passent plus de temps avec elle.

 

 

Hamdi Daas Sinda, fondatrice de familyblog, pour Pass éducation