L’IEF pour un enfant TDAH : conseils

L’IEF comme tremplin pour les enfants TDA/H

Le trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité (TDA/H) peut entraver le processus d’apprentissage traditionnel. Pour les enfants qui en souffrent, l’instruction en famille peut être une alternative précieuse, voire un tremplin pour un retour apaisé en milieu scolaire. Afin que l’IEF pour un enfant TDAH soit bénéfique, voici quelques pistes à explorer et adapter. Votre objectif est double : permettre à votre enfant de s’épanouir et de développer ses apprentissages… sans que vous finissiez en burn out parental !

TDAH et IEF : intérêts et défis

L’intérêt de l’IEF pour les enfants souffrant de troubles de l’attention

Le TDA/H est caractérisé par :

  • des difficultés à maintenir l’attention ;
  • une tendance à l’impulsivité ;
  • et, pour certains, une hyperactivité qui peut entraver le processus d’apprentissage traditionnel. Vous savez, celui qui veut que l’on reste assis sur une chaise pendant plusieurs dizaines de minutes.

Dans un modèle scolaire classique, les enfants souffrant de TDA/H luttent pour rester concentrés, organiser leurs pensées, suivre les instructions.

L’intérêt de l’IEF, c’est que vous allez pouvoir lui offrir un environnement et des méthodes d’apprentissage adaptés à ses besoins individuels.

Les défis spécifiques rencontrés par les enfants TDAH en IEF

Bien que l’IEF permette une grande flexibilité, elle présente certains challenges pour l’enfant et les parents.

  • L’environnement familial regorge de distractions potentielles, des écrans aux jouets, qui peuvent détourner l’attention des enfants TDAH plus facilement que dans un cadre scolaire traditionnel.
  • La flexibilité offerte par l’IEF ne doit pas faire perdre de vue que les enfants TDAH peuvent se sentir perdus en l’absence d’une structure claire, de routines bien définies et établies.
  • Les opportunités d’interaction sociale et d’exercice physique doivent également avoir une place à part entière dans le planning.

IEF et TDA/H : espace, routine et outils

La réussite de l’instruction en famille pour un enfant TDAH repose notamment sur l’aménagement d’un environnement d’apprentissage adapté. Cet espace doit être conçu :

  • pour minimiser les distractions ;
  • favoriser la concentration ;
  • encourager une routine équilibrée ;
    tout en étant suffisamment flexible pour s’adapter aux variations quotidiennes de l’enfant.

Création d’un espace d’étude dédié, structuré et sans distractions

Si vous le pouvez, choisissez un lieu spécifique dans votre lieu d’habitation, qui sera utilisé exclusivement pour l’apprentissage formel. Cela aide à établir une frontière claire entre le temps d’étude et les loisirs.

Idéalement, cet espace est éloigné :

  • des écrans ;
  • des jouets autres que les jeux utilisés pour apprendre ;
  • des passages fréquents des autres membres de la famille.
    Vous pouvez recourir à un séparateur de pièce, tel un rideau ou un paravent et à un casque antibruit selon l’âge de l’enfant.

Tout le matériel nécessaire aux apprentissages est organisé et accessible. Cela inclut les livres, les fournitures scolaires et tout autre matériel pédagogique. Toutefois, il peut être judicieux d’utiliser des placards fermés pour ranger ce qui n’est pas utile à l’instant T afin d’épurer l’environnement de votre enfant.

Un enfant TDAH a besoin de bouger, de changer de position. L’intérêt de l’IEF, c’est de lui offrir le choix des assises et positions de travail : allongé par terre, les pieds en l’air pour lire ou assis par terre, en train de manipuler et chercher avec du matériel posé sur une table basse, etc. L’IEF offre ce bénéfice de répondre aux besoins spécifiques de l’enfant.

Mise en place d’une routine flexible pour votre enfant TDAH

Avec l’IEF, on peut plus facilement respecter le rythme de sommeil de l’enfant. Néanmoins, une fois qu’il est réveillé, il est important qu’une routine connue, prévisible, se mette en place et qu’il puisse la suivre de manière de plus en plus autonome. Une routine prévisible aide à structurer la journée et réduit l’anxiété. Ce qui ne peut que favoriser la concentration et l’efficacité de l’apprentissage.

Ainsi, après le petit déjeuner, la toilette du matin, le lit et l’habillage, l’enfant sait qu’il travaillera plutôt des savoirs tels que les maths et le français si cela a été ainsi défini. Il peut aussi s’agir d’une leçon d’anglais en distanciel ou présentiel ou d’un cours de musique par exemple.

Dans l’emploi du temps, inscrivez également à quoi sont consacrés les après-midis. Néanmoins, réservez-vous la possibilité, avec votre enfant, d’adapter les contenus prévus en fonction de ses appétences du moment. On comprend et retient mieux ce que l’on a envie d’apprendre. S’il souhaite se plonger dans un sujet d’histoire pendant plusieurs jours consécutifs, offrez cette possibilité.

Cette flexibilité se retrouve dans l’incorporation de pauses courtes et fréquentes, essentielles pour les enfants TDAH. L’alternance entre moments de repos, activités physiques et périodes d’études améliore généralement l’attention de l’enfant.

Certains jours, il éprouvera peut-être un plus grand besoin d’activités ou de repos que d’autres. Cette souplesse, néanmoins inscrite dans un cadre, contribue à ce que les journées se déroulent dans la meilleure ambiance possible.

Ce n’est pas parce que les enfants ont 6 heures de classe par jour à l’école qu’un tel temps d’apprentissages « formels » est nécessaire en IEF. L’enfant apprend plus efficacement quand la méthode est adaptée à ses besoins. Et le nombre de notions qui se construisent de façon informelle est bien plus grand qu’on ne le pense.

Utilisation d’outils et de ressources adaptés à l’IEF pour un enfant TDAH

En IEF, pour un enfant TDAH, vous pouvez varier les assises, du coussin Dynair au gros ballon de gym, en passant par l’élastique attaché entre les pieds de la table pour poser ses pieds. Vous pouvez aussi diversifier les supports d’apprentissages avec :

  • Des supports visuels tels que des cartes mentales pour organiser les informations et les rendre plus accessibles. L’idéal est que l’enfant parvienne petit à petit à les construire lui-même.
  • Du matériel sensoriel, qui fait appel au toucher, à la vue, à l’ouïe, au kinesthésique aussi (mouvement), qui incite à manipuler et maintient l’intérêt de l’enfant. En la matière, la pédagogie Montessori propose du matériel de mathématiques et de grammaire qui peuvent particulièrement aider votre enfant.
  • Des jeux comme les smart games, qui proposent des défis de difficulté croissante et permettent de travailler le raisonnement et la concentration. Ou encore des activités ludiques qui développent et renforcent les fonctions exécutives, comme l’écoute, la compréhension (travail sur les consignes, les inférences), etc.
  • De façon raisonnée, des jeux en ligne éducatifs interactifs : apprendre en jouant, en se trompant, en s’entraînant.
  • Des sorties en groupe, avec d’autres enfants en IEF par exemple, que ce soit à la bibliothèque, au musée, dans la nature, sont également essentielles pour le bon développement et le bien-être de l’enfant. Vous pouvez aussi recourir à des intervenants extérieurs en langue, en musique, etc.

Autre outil qui peut s’avérer fort utile pour un enfant souffrant de trouble de l’attention, le Time Timer. Ce minuteur indique le temps qu’il reste pour parvenir à la fin de la tâche en cours. L’idée n’est pas de mettre la pression, mais de permettre à l’enfant de se repérer. C’est utile pour contrôler le temps d’écran, encadrer des activités incontournables comme 15 minutes de lecture quotidienne si l’enfant ne le fait pas de lui-même.

IEF et TDA/H : célébrer les réussites et s’appuyer sur les professionnels

Faire de l’IEF pour un enfant TDAH, c’est aussi lui fixer des objectifs clairs et atteignables, en fonction de son âge. Vous pouvez utiliser à cette fin des outils de planification, avec ne serait-ce qu’un plan de travail. Au fur et à mesure, il apprend à gérer son temps, à prioriser ses activités en sélectionnant l’ordre des matières qu’il étudie. Il renforce son autonomie, prend confiance en lui.

En délivrant un retour positif sur chaque activité menée à son terme dans les conditions clairement établies, vous contribuez à renforcer son estime et sa motivation. Et c’est aussi gratifiant pour le parent de voir que tout ce qui est mis en place porte ses fruits.

Le tête-à-tête au quotidien avec son enfant TDA/H peut être pesant et nécessite des ajustements réguliers. Les professionnels, chez qui votre enfant est d’ailleurs peut-être déjà suivi, peuvent être d’une grande aide. Les associations ou groupes de parents qui œuvrent tant pour l’IEF au niveau local que pour le TDA/H peuvent également être un point d’appui salvateur. N’hésitez pas à rechercher du soutien pour faire de cette expérience d’IEF avec un enfant TDA/H une belle aventure, pour lui, comme pour vous.

 

Elsa Boulet, du blog Mes Petits Curieux pour Pass-education.fr