La méditation adressée aux enfants (la mindfullness) – PDF à imprimer

La méditation de Mindfulness ou Pleine Conscience est une méditation laïque : il s’agit de porter volontairement son attention sur l’expérience présente, avec une attitude d’accueil (quelque soit la nature de l’expérience, agréable ou désagréable…)

 

Savoir être pleinement attentif…

  • C’est être capable de porter toute son attention sur ce qui se passe maintenant (à l’intérieur de soi ou à l’extérieur de soi) sans porter de jugement ;
  • On peut s’entrainer à être pleinement attentif avec « des exercices de pleine attention » tels que l’écoute des sons, l’attention à la respiration, la méditation, etc

Intéressons nous à la méditation.

Y a-t-il une position particulière pour méditer ?

Les exercices peuvent être fait assis en classe sur leur chaise ou allongé en atelier ou sur un coussin en salle de motricité. La posture conseillée est en position assise, le plus important est d’avoir un bon ancrage sur le sol (avec les pieds, les genoux, les fessiers) et de garder le dos droit pour soutenir la vigilance. Mais l’essentiel est que l’enfant se sente à l’aise. Il n’est pas nécessaire d’être trop rigoureux sur la posture et sur l’immobilité du corps avec les plus jeunes. Et les laisser-faire de leur mieux. Les enfants apprennent avant tout une posture de l’esprit. En atelier en salle de motricité, on pourra tester de placer les élèves en cercle de façon à ce que chacun puisse se voir. On veillera également à ce que l’enseignant s’assoie dans le cercle pour former une unité du groupe et donner l’exemple d’un adulte qui se place au même niveau que les enfants.

 

Faut-il un matériel particulier ?

Les chaises de classe feront l’affaire ou éventuellement un petit cousin que les enfants peuvent ramener de chez eux. Pour les exercices allongés, les enfants s’allongeront sur des tapis de sol .

 

Y a-t-il des moments préférables dans la journée pour méditer ?

Les exercices peuvent être réalisés à tout moment et être envisagé comme des petits temps de pause dans la journée de classe. Puisque ces temps de pause sont relativement courts. Ils peuvent s’insérer soit le matin comme un rituel pour commencer la journée et pourquoi pas un rituel pour terminer la classe juste avant de se quitter. Ils peuvent être faits également, entre chaque heure de cours : pour les primaires, on peut terminer une leçon avant d’enchaîner une autre matière par un temps de méditation ou pourquoi pas après le temps du déjeuner. Comme vous l’aurez compris tous les moments sont bons pour méditer.

 

Que faire si un élève n’accroche pas à la méditation de pleine conscience ?

Ces exercices peuvent être parfois faciles et apaisants et parfois plus inconfortables. Il est donc tout à fait normal que les élèves se sentent à l’aise à certaines périodes ou rencontrent plus de résistance à d’autres. Ce n’est pas un problème. Laissez-les aller à leur rythme et proposez-leur éventuellement de faire une pause en observant les autres ou invitez-les à dessiner un mandala ou pourquoi pas, de choisir un autre exercice puisé dans un livre. Proposez, mais ne forcez rien. Laissez leur la liberté d’y revenir plus tard et de découvrir les exercices sous un nouveau jour.

 

Faut-il méditer tous les jours ?

Ces exercices sont des entraînements à l’attention, à l’attention à soi-même et à l’attention aux autres. Et comme tout entraînement, cela demande, si possible, une certaine régularité. Tous les jours si vous en tant qu’enseignant vous êtes partant et si vos élèves le sont aussi (expliquez leur les bienfaits, et testez leur motivation). Mais il n’y a pas impératif, pas de but à atteindre… il n’est donc pas nécessaire de poser un cadre trop contraignant pour vous et pour vos élèves. Choisissez de revenir aux exercices de temps à autre, les faire redécouvrir par petite période ou en faire un rituel au quotidien. C’est vous qui voyez, qui ressentez ce qui est le plus juste pour vous. Il va s’en dire que cela suppose que vous soyez prêt(e) à pratiquer aussi ces exercices personnellement pour en voir les effets sur vous. On peut distinguer 4 grands types d’exercices de pleine attention ou pleine conscience.

 

Pour vous en tant qu’enseignant : La méditation (laïque) assise : 

Je m’assois (si possible par terre, sur un coussin, dans une position droite et digne) et je porte mon attention sur mon expérience présente, sur ma respiration. Je reste assis pleinement présent et immobile pendant plusieurs minutes (si possible, 15 minutes au minimum). J’essaie de faire cet exercice 5 fois par semaine. Pour la pratique des élèves en classe : la méditation assise ne prendra pas plus de quelques minutes au départ et ne dépassera pas 10 minutes. Pour les plus jeunes en maternelle une minute au départ sera très long déjà !

 

L’espace de respiration :

Où que je me trouve, je porte toute mon attention sur ma respiration pendant un court instant (de 2/3 respirations à 2/3 minutes). J’essaie de faire cet exercice plusieurs fois par jour. Pour les élèves je vous invite à revoir les exercices proposés dans l’article que j’ai posté sur le corps dans les apprentissages à la rubrique respiration.

 

Le balayage corporel (bodyscan) :

En position allongée, je porte toute mon attention à mes sensations corporelles en parcourant toutes les parties de mon corps : nommer toutes les parties du corps en contact avec le tapis en faisant des pauses. Commencez par les pieds. Sentez les deux pieds sur le sol-les mollets – l’arrière des cuisses- le dos-les épaules–la tête–les deux bras les deux mains. Je sens le devant de mon corps : la poitrine-le ventre- mon bassin- mes cuisses –mes genoux- mes tibias- mes chevilles- mes orteils. Je sens tout mon corps.

 

La pleine attention en mouvement :

Certaines personnes peuvent éprouver des difficultés à rester assis à pratiquer la pleine conscience. Vous pouvez pratiquer la conscience de la respiration tout en marchant ou en position couchée. Pratiquer la conscience de la respiration allongée est utile à l’heure du coucher, et fonctionne très bien avant les moments de repos à l’école maternelle. Le principe est toujours d’inviter les élèves à prendre conscience de ce qui se passe dans leur corps à chaque mouvement. Au cours d’exercices corporels (étirements, mouvements de yoga, marche…), invitez les élèves à porter leur attention à leurs sensations corporelles alors que leur corps est en mouvement. Voici quelques exemples :

  • Prendre conscience de la façon dont on marche, comment je pose mon pied, puis l’autre, quel est le mouvement de mes bras, de ma tête…
  • Marcher par deux ; le jeu de l’aveugle : la personne devant accepte d’être guidée, elle ferme les yeux, se laisse conduire ; cet exercice facilite la confiance et sollicite les autres sens
  • Pour aller un peu plus loin dans la prise de conscience de la verticalité : S’imaginer marcher sur un fil se servant de ses bras pour trouver l’équilibre.

Je vous souhaite de très belles méditations avec vous-même et avec vos élèves. Soyez patient, indulgent avec vous-même et entourez vous pour méditer en groupe. Faites de petits pas ! et souvenez vous qu’ « un grand voyage commence toujours par un premier pas . » Lao Tseu

 

 

Chrystelle Dudillieu, Praticienne en pédagogie positive et formatrice yoga et relaxation, de l’atelier des 3 chouettes, pour Pass éducation