Les langues étrangères à la maison

Quand on fait l’IEF (Instruction En Famille) il n’est pas forcément évident d’enseigner les langues étrangères à ses enfants. Heureusement, il existe de multiples possibilités, très variées !

Le plus facile pour les parents, surtout s’ils ne maîtrisent pas la langue en question est le cours par correspondance ou en ligne. Cette solution peut-être onéreuse, il convient de comparer les tarifs d’un organisme à l’autre. Le programme est fourni et il n’y a qu’à suivre les leçons, les exercices sont corrigés, les fichiers audio et / ou vidéos adaptés aux cours, c’est LA méthode clé en main. Et ça peut être l’occasion d’apprendre une nouvelle langue en même temps que son enfant ! On peut tout à fait acheter des manuels scolaires et fichiers associés et suivre le programme ainsi. C’est une manière de faire à moindre coût mais attention toutefois à bien vérifier que vous aurez accès aux ressources en ligne de types audio et vidéo, le plus sûr étant d’envoyer un email à la maison d’édition avant l’achat. La plupart des maisons d’édition ne donnent pas accès à ces ressources aux non-enseignants. A priori les éditions Maison des langues donnent accès aux fichiers audios et vidéos en ligne, même si vous n’êtes pas professeur.

Pour apprendre l’anglais en famille, retrouver la famille Vadrouille chez pass-education.fr (Pour le CP, pour le Ce1, pour le Ce2, pour le Cm1, pour le Cm2).

L’emploi d’une jeune fille au pair est un grand classique qui a fait ses preuves. Il existe plusieurs organismes qui gèrent ces voyages de jeunes, filles ou garçons, qui souhaitent améliorer leur français et peuvent s’occuper de vos enfants. Les termes de l’échange sont bien définis par avance, que ce soit pour le salaire ou le temps de travail consacré aux enfants. Le jeune est bien évidemment nourri, logé et blanchi. C’est une contrainte en terme d’intimité, on ouvre sa maison à un inconnu mais l’avantage est conséquent. L’enfant sera vite familiarisé avec la langue et cette jeune personne vous permettra de vous dégager du temps pour vous ou vos activités.

Un compromis peut être de faire appel à un professeur particulier qui se déplace à votre domicile, une ou plusieurs fois par semaine. Cette solution est assez onéreuse mais est efficace sur le long terme. Il est très important que le courant passe bien entre le professeur et l’enfant, la plupart savent y faire et ont une approche basée sur le jeu.

Si les parents maîtrisent la ou les langues étrangères choisies, d’autres possibilités s’offrent également à eux. Ne serait-ce qu’utiliser les éléments récurrents du quotidien par exemple. On peut mettre en place une journée de la semaine où on ne parlera que cette langue étrangère. Au début il faudra traduire mais très vite des mots, des petites phrases seront intégrées par les enfants car elles leurs seront utiles. Ils retiendront plus rapidement. On peut aussi commencer par un moment de la journée, par exemple le repas où il y a foultitude de vocabulaire à assimiler : assiette, fourchette, couteau, verre, serviette, plat, nom du plat en question (salade, gratin, tarte…) Plus tout le vocabulaire tournant autour : Bon appétit, c’est trop chaud, c’est (déjà) froid, passe-moi le sel etc. C’est une technique contraignante mais qui peut être très efficace sur le moyen terme.

Il est possible de profiter de ce travers qu’ont les enfants de pouvoir regarder x fois le même dessin-animé et du fait qu’Internet en pullule, dans toutes les langues. Pour cela il faut choisir un dessin – animé que l’enfant aime beaucoup et connaît donc très bien. Une petite recherche et vous trouverez les Octonauts en anglais ou Mouk en espagnol, par exemple.
Dans un autre style, certains documentaires et films diffusés à la télévision sont disponibles en version multilingues.

Les chansons restent une bon moyen pour se familiariser avec les langues étrangères. Il convient de bien choisir les chansons afin d’éviter les textes trop durs ou les insultes… Mais quelque soit la langue, il est possible de trouver des textes accessibles, que l’enfant pourra chanter à tue-tête, se familiarisant avec la prononciation de la langue choisie.

Une méthode qui permet de travailler l’écrit en plus de l’oral est d’utiliser un calendrier éphéméride un jour, un mot. Chaque jour, un nouveau mot avec sa traduction en français. Il faut conserver chaque page, c’est là toute l’astuce. Ici ils sont classés par thèmes avec de simples trombones : les verbes, les couleurs, les jouets, les mois, les saisons, la météo… Il suffit ensuite d’écrire les mots de liaison (et, ou, dans,sur, avec…) sur des papiers de taille équivalente et de demander à l’enfant de faire une phrase. Cela peut se faire de manière évolutive : au début on place les mots de liaison dans la phrase, plus tard on donne à l’enfant ceux qu’il faut et c’est à lui de les placer. A la fin c’est à l’enfant de choisir et utiliser seul ces mots de liaison. Libre à vous de faire cette activité à l’oral et/ou à l’écrit, de garder ces écrits ou pas. 

Le correspondant que nous connaissions quand nous étions enfants a bien changé ! Alors qu’avant nous étions cantonnés à un échange épistolaire, maintenant nous pouvons lui envoyer des emails, des vidéos ou même se voir en direct. Un correspondant IEF doit pouvoir se trouver sans trop de mal grâce, entre autres, aux réseaux sociaux. Ceci dit, la lettre a le bon côté d’inciter l’enfant à écrire… Bien évidemment, cette technique nécessite que l’enfant connaisse un peu la langue étrangère. 

Une des grandes libertés de l’IEF c’est de pouvoir voyager !  Sans aller à l’autre bout du monde, nous avons la grande chance de vivre dans un pays frontalier de pays aux langages très variés : anglais, flamand, allemand, italien, espagnol. Il y a déjà de quoi faire pas loin de chez nous. Petits séjours successifs, voyage plus long, à voir selon vos possibilités.
Pour les pays plus lointain, le mieux évidemment reste le séjour long mais surtout hors des clubs de vacances. C’est en étant au cœur du pays, le vrai, que l’on échange avec ses autochtones et que l’on progresse dans la maîtrise de la langue.

Vous le voyez, ce ne sont pas les moyens qui manquent pour enseigner  les langues étrangères en IEF, même si on ne les parle pas nous-même !

 

 

Emilie, fondatrice du blog alecoledesloupiots.fr, pour Pass Éducation