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L’art d’enseigner les langues étrangères en IEF (Instruction En Famille)

L’apprentissage d’une seconde langue vivante est obligatoire dès le primaire. Visiblement, ce n’est pas la matière préférée des frenchies. En effet, 2/3 de la population française ne parlent aucune langue étrangère et seulement 1 Français sur 5 parle l’anglais. Et nos chefs d’Etat ne sont pas en reste. Je dirais même qu’ils sont à l’image de leurs électeurs. Avez-vous déjà vu notre président actuel ou l’un de ses prédécesseurs s’essayer à la langue de Shakespeare ? Je peux vous dire que cela donne naissance à de grands moments de solitude. Trêve de plaisanterie. Tout ça pour vous dire qu’à moins d’être polyglotte et/ou globe trotteur, enseigner une langue étrangère à son enfant peut s’avérer particulièrement rédhibitoire. D’autant plus, si mademoiselle veut s’essayer au mandarin, et monsieur, au russe. Mais, à chaque problème, sa solution. Il existe moult méthodes pour perfectionner ses compétences linguistiques, et ceci dès le plus jeune âge. Vous êtes prêts ? Let’s go !

 

Les bienfaits qu’apporte l’apprentissage d’une langue étrangère

On vit dans une époque où la mondialisation s’est généralisée. La pratique de l’anglais, langue du business, est devenue incontournable. Alors oui, la mention de l’english sur le CV fait toujours bonne impression. Mais, le plurilinguisme, c’est surtout l’occasion de s’ouvrir au monde et sa diversité, un passeport pour l’interaction avec autrui. Devenir bilingue implique une imprégnation de la culture d’une nation et la découverte de la pluralité des approches. En effet, on réalise qu’il n’existe pas qu’une seule façon de penser et de voir les choses. Ce qui met à mal toutes formes de stéréotypes et réduit à l’état de cendres les préjugés les plus ancrés. Les valeurs humanistes se développent et favorisent la créativité, la patience et la persévérance. Et si je vous disais que cette discipline améliore notre propre niveau de français ! Une fois n’est pas coutume je vais vous parler de ma propre expérience. Lors de ma première année de fac, mon professeur d’espagnol, très confiant, a décidé de faire un contrôle de grammaire à tout l’amphi. Il a été atterré par le niveau de français de la majorité des étudiants. Tout était à revoir. Comment apprendre une nouvelle langue quand on ne maîtrise même pas la sienne ? Très peu d’entre nous ont eu la moyenne. Du coup, pendant plusieurs semaines, notre enseignant nous a fait réviser toute la grammaire française. Je peux vous dire qu’au bout d’un mois, le futur antérieur et le plus-que-parfait n’avait plus aucun secret pour moi. In fine, l’apprentissage d’une nouvelle langue nous renvoie à nos propres défaillances. Le dernier avantage et non des moindres, est qu’il permettrait de lutter contre les déficiences cognitives. Chez les personnes âgés multilingues, on a observé une diminution avérée de la démence sénile et de cas de maladie d’Alzheimer.

 

S’initier à un nouveau dialecte dès le plus jeune âge

Il n’y a pas d’âge minimal pour apprendre une langue. Je dirais même que, plus tôt, on commence, mieux c’est. En effet, en dessous de 2 ans, un enfant a la faculté incroyable de pouvoir assimiler n’importe quel langage. Sa flexibilité auditive lui permet de ne faire aucune confusion.. Il peut parfaitement devenir bilingue en même temps qu’il prononce ses premiers mots. Donc, n’ayez pas peur de nommer les objets de différentes façons. Vous pouvez aussi lui fredonner des comptines venant de contrées lointaines et lui proposer des jeux d’éveil multilingues. L’idéal serait bien sûr de le plonger en immersion. Mais ce n’est pas donné à tout le monde, quoi que… Si vous ne pouvez pas voyager dans un autre pays, pourquoi ne pas laisser le pays venir à vous ? En effet, l’une des tendances du moment consiste à engager une baby sitter ou une fille au pair parlant couramment une autre langue. Ainsi, le tout-petit se familiarise quotidiennement avec d’autres sonorités. Vous pouvez également le faire assister à des ateliers ou le déposer, de temps à autre, dans une crèche bilingue.
Sinon, il vous reste toujours les possibilités suivantes :

  • Lui faire visionner des dessins animés en VO ou VOSTR (pour ceux qui savent déjà lire).
  • Lui acheter des jeux et des ordinateurs bilingues.
  • Télécharger des applications qui feront travailler son vocabulaire tout en s’amusant.
  • Utiliser les cartes de nomenclature Montessori et les décliner dans la langue désirée.

 

La méthode des séries Gouin

Dès la naissance, les tout-petits sont prédisposés à s’approprier tous les langages. Ce talent intrinsèque de l’enfant a inspiré l’éducateur François Gouin pour créer une méthodologie déductive basée sur des thèmes extraits du quotidien. Pour lui, il n’y a pas une méthode d’anglais ou une méthode d’allemand, mais une méthode universelle. Même si elle est très peu connue, elle rencontre un franc succès. Tout d’abord, on choisit une série issue de la réalité (ex : le ballon). Ensuite, on énumère en français, un ensemble d’actions en rapport avec cet objet tout en variant les sujets (je prends le ballon, tu lances le ballon, je rattrape le ballon, etc.). Puis, on exécute la même tache dans la langue désirée. À chaque fois, on insiste bien sur les verbes en les mimant. Ils forment le squelette de base qui permettra de recréer par la suite d’autres phrases. Cette opération est à répéter 3 fois. L’enfant, quant à lui, s’en imprègne en répétant après l’enseignant. Vous pourrez revoir cette leçon 1 à 3 fois, pas plus, au risque de devenir rébarbatif. Si des mots ne sont pas assimilés, ce n’est pas grave. Ils seront revus plus tard dans d’autres thématiques. Pour les enfants un peu plus grands, je vous conseille d’ajouter un manuel de grammaire.

 

Les méthodes plus conventionnelles

Personnellement, j’ai eu beaucoup de mal à trouver des supports dignes de ce nom pour mes primaires. En général, les professeurs d’LV1 conseillent Ghosty ou Cup of tea. Mais, je n’ai jamais accroché avec l’un ou l’autre. Alors, j’ai engagé un professeur particulier. La personne était motivée, mon grand aussi, mais les résultats étaient médiocres. Donc, je me suis orientée vers des MOOC (cours en ligne) en direct avec une native qui ne parle pas un mot de français. Et là, ses progrès ont été fulgurants. Pour moi, cette alternative fait partie des meilleures moyens. Surtout, quand vous n’avez pas la possibilité de voyager ou de faire appel à un précepteur en présentielle. Vous pouvez aussi lui trouver un petit correspondant ou prévoir des visites chez des familles IEFeuses à travers le monde. Lorsque votre enfant se sentira assez à l’aise, vous pourrez lui faire passer des certifications reconnues par l’état. Rendez-vous sur ce site pour avoir plus de ressources et là pour plus de liens.

 

 

Kelly Cheppih, maman IEF et rédactrice Web, pour Pass éducation