Enfant avec des difficultés scolaires : comment l’aider ?

Accompagner son enfant ayant des difficultés à l’école

Pour tout parent, l’enfant idéal est un être épanoui dans chacun des domaines de sa vie. Hélas, avec l’entrée à l’école, certains jeunes se heurtent à des difficultés scolaires. Voyons ensemble ce que ce terme recouvre exactement, quelles sont les origines des troubles et comment soutenir son enfant face à l’échec scolaire.

Définir l’expression « difficultés scolaires »

Comme chacun sait, l’école est un lieu d’apprentissage. C’est-à-dire un endroit où l’on acquiert des savoirs, des habiletés et des attitudes. Apprendre consiste à parcourir un chemin parsemé d’obstacles plus ou moins faciles à franchir. Finalement, être confronté à une difficulté fait partie du processus d’apprentissage. En revanche, lorsque les difficultés prennent toute la place dans le quotidien de l’écolier, la situation est bien différente. À partir du moment où celles-ci perdurent (au-delà de quelques mois ou une année), mettent à mal la confiance en soi et la motivation d’un enfant, on peut considérer qu’il est en difficulté scolaire. Ce terme correspond à plusieurs réalités. Par exemple, un élève peut éprouver des difficultés dans l’une des matières enseignées. Ou bien les problèmes sont globaux, les résultats insuffisants. Parfois, la famille et l’enseignant assistent à l’apparition de difficultés, alors que le début de la scolarité se passait bien. Dans ce cas, on parle de fléchissement scolaire. Enfin, lorsqu’il existe un décalage entre les acquisitions d’un élève et les apprentissages attendus (compte tenu de son âge et de son niveau scolaire), il s’agit d’un retard scolaire.

Identifier les origines des difficultés scolaires

Troubles cognitifs

Les fonctions cognitives correspondent à l’ensemble des habiletés gérées par le cerveau (perception, attention, mémoire, langage…). Lorsqu’une ou plusieurs de ces fonctions manquent d’efficacité, on parle de troubles cognitifs. Ces troubles peuvent laisser penser que l’enfant qui en souffre est paresseux. Parents, ne cédez surtout pas à cet amalgame ! Si l’écolier ne veut pas travailler, c’est qu’il ne souhaite pas être confronté à ses difficultés et dégrader l’image qu’il a de lui-même. Il essaie d’éviter de souffrir.

La grande famille des « dys »

Les troubles dys, dont on entend beaucoup parler ces dernières années, sont multiples : 

  • la dyslexie : altération de la lecture et de l’écriture ;
  • la dysorthographie : difficulté à orthographier les mots et produire des écrits ;
  • la dyscalculie : incapacité à comprendre et utiliser les nombres ;
  • la dyspraxie : trouble du développement moteur ;
  • la dysphasie : dégradation du développement du langage oral.

Les troubles d’attention avec ou sans hyperactivité

Aussi appelés TDA/H, ils empêchent l’enfant d’être attentif et d’exécuter un geste précis. Ils sont parfois associés à d’autres troubles du comportement, tels que l’opposition, l’anxiété, la fatigabilité… Ils se manifestent avant l’âge d’entrer à l’école. Cependant, ils se révèlent vite très handicapants pour les élèves et rendent leur parcours scolaire difficile. Ils peuvent donner lieu à la réunion d’une équipe éducative à l’école maternelle.

Les élèves à haut potentiel intellectuel

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les jeunes « surdoués » sont assez souvent en difficulté scolaire. On estime que plus de 1/3 d’entre eux seraient en échec en classe de 3e. Pourquoi ? Parce que leur processus de pensée est en inadéquation avec les stratégies d’apprentissage à l’école. Cet état de fait peut être à l’origine de difficultés psychologiques. Parfois même, les enfants « précoces » souffrent d’un trouble des apprentissages qu’ils compensent au prix de gros efforts.

Troubles psychologiques

Eux aussi peuvent être à l’origine de difficultés scolaires. Comme l’explique Jeanne Siaud-Facchin, « des troubles psychologiques très simples, comme une fragilité de la confiance en soi, peuvent avoir une incidence directe sur les apprentissages ». En effet, un individu qui manque de confiance en soi est très sensible au stress. Or, celui-ci a un effet négatif sur la mémoire de travail. Voilà comment cela se passe : lorsque l’enfant est stressé, il produit une grande quantité de cortisol. Cette hormone occupe alors l’espace de traitement des informations, la fameuse mémoire de travail, et brouille les pensées. C’est ainsi que l’élève se révèle incapable de réussir. De manière semblable, un enfant ou un adolescent dépressif voit ses capacités intellectuelles entravées. Il en est de même pour les jeunes souffrant d’angoisses, d’anxiété ou encore de TOC (troubles obsessionnels compulsifs).

Soutenir au mieux son enfant 

Faire preuve d’une grande confiance

En tant que parent, vous devez avoir confiance en l’école et en ses enseignants. Il est vrai que c’est plus ou moins facile, en fonction de son propre vécu. Dites-vous bien que ce n’est pas parce que vous avez eu une expérience malheureuse qu’il en sera de même pour votre jeune. Vous le savez sûrement, les enfants sont des éponges. Si le vôtre sent que vous vous méfiez de l’équipe enseignante, lui non plus n’aura pas confiance. Une des meilleures manières d’accompagner votre progéniture est de ne pas l’accabler. Évitez les discours négatifs et culpabilisants. Au contraire, gardez toujours à l’esprit que votre enfant a besoin d’avoir une bonne image de lui-même. Montrez-lui donc que vous vous fiez à lui, que vous croyez en ses capacités. Votre propre scolarité a été compliquée ? Alors, veillez à ne pas projeter sur votre enfant vos peurs et vos doutes. 

Dialoguer avec le professeur

Votre enfant a besoin de se sentir en sécurité, à l’école comme ailleurs. Vous pouvez l’aider en communiquant avec son enseignant de manière sereine. Si votre fils/fille perçoit qu’il existe un partenariat entre les adultes qui sont ses repères éducatifs, c’est gagné ! Ainsi, prenez rendez-vous avec les professeurs dès que vous vous sentez dépassé par les difficultés de votre enfant. N’hésitez pas à vous appuyer sur ces professionnels de l’éducation. Ils seront de bon conseil et vous guideront si nécessaire.

Se focaliser sur les progrès de son enfant

Se concentrer sur les échecs serait contre-productif. Au contraire, vous devez observer les progrès de votre enfant et les lui montrer. En soulignant ses réussites, vous augmenterez sa motivation. Vous remettrez ainsi en place un cercle vertueux propice aux apprentissages. Il serait également recommandé de lui permettre de s’épanouir dans des activités extrascolaires. En fonction de son profil, votre enfant sera attiré par un sport et/ou une activité artistique. Ces loisirs sont l’occasion de développer des compétences essentielles et de redonner à votre enfant une bonne estime de lui.

Consulter un spécialiste

Malgré votre accompagnement, les difficultés scolaires sont toujours présentes ? Vous et l’enseignant soupçonnez un trouble des apprentissages ? Alors, il est temps de consulter un spécialiste pour savoir de quoi souffre votre enfant. Dans un premier temps, prenez rendez-vous avec votre médecin traitant. C’est lui qui vous prescrira un bilan pluridisciplinaire. Ce genre d’examen peut être réalisé dans un centre référent du langage. C’est d’ailleurs l’idéal, car ces structures regroupent des spécialistes dans plusieurs disciplines : médecins rééducateurs, pédiatres, neurologues, pédopsychiatres, orthophonistes, ergothérapeutes, psychologues…

Le guide produit par la Société Française de Pédiatrie peut vous aider à y voir plus clair.

À lire aussi :

👉« Que faire lorsqu’on soupçonne un trouble dys chez son enfant ? »

👉« Autisme et langage : comment développer les compétences langagières ? »

 



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