« Nous n’avons pas choisi l’instruction en famille, elle est venue à nous. » | Témoignage pour le maintien de l’IEF en 2021

Nous voulions faire un témoignage pour montrer que l’IEF (Instruction En Famille) est surtout un mode de vie, beaucoup y pensent dès les premières acquisitions de leurs enfants parfois ils se lancent plus tard car l’IEF est encore trop mal perçue ou mis trop à part – aucune aide ou structure permettant aux parents de prendre connaissances des conseils bienveillants.

Nous avons commencé par nous renseigner sur la pensée Montessori pour créer un environnement ludique et naturel autour de notre enfant, Nora. Nous avons proposé des hochets, des jeux aux différentes textures les plus naturelles possible. On l’a laissé découvrir par elle-même dès qu’elle en éprouvait le besoin pour sa motricité. Elle voulait plutôt passer du ventre au dos sans effort puis debout rapidement, d’ailleurs le mot rapidement fait beaucoup partie de son parcours. C’est la deuxième année de sa vie qu’elle nous a montré ce qu’elle voulait : Et elle voulait apprendreL’explosion de la parole entre 12 et 18 mois fût une vraie explosion, elle voulait toujours tout nommer et elle tentait plusieurs fois de répéter après nous pour reproduire avec le plus exactitude les mot qu’elle entendait. En parallèle, les jouets qu’on lui proposait, sont tous devenus rapidement inintéressants. Dès qu’elle sentait la réussite, elle se désintéressait. Entre environ 9 mois et 15 mois, il y a eu la boîte de permanence, les pyramides du plus petit au plus grands (anneaux, pots), le banc à taper, les coussins à texture par paire et sûrement d’autres. C’est là que l’IEF s’est immiscée dans nos vies sans crier gare et par ailleurs on s’en aperçoit que maintenant. Vers ces 15 mois, tous les jeux cités plus haut ne l’intéressaient plus. A peines, avaient-ils été enregistrés qu’il lui fallait un nouveau défi, qu’il s’agisse de motricité fine, globale ou encore du vocabulaire. Et après les jeux proposés étaient en moyenne pour les 18 mois voire plus ; c’étaient des puzzles, des gigognes, des Cherche et trouve!, des boîtes de formes, des blocs de constructions, de la pâte à modeler, de la peinture, du dessin mais aussi des DIY fait par Papa et Maman pour construire des planches pour apprendre à ouvrir et toucher à tous. On s’est lancé dans tout ce qu’elle souhaitait découvrir, on tentait et si elle adhérait alors on y allait. C’est ce que nous faisons toujours, et c’est arrivé qu’elle ne s’intéresse pas au jeu ou l’activité peut-être pas assez de patience ; nous ne saurons pas mais nous la suivons. Nous réessayerons plus tard. Un peu avant ses 18 mois, elle a pris également le goût de la lecture ; elle adorait qu’on lui lise pleins de livres et c’était encore une source intarissable de nouveaux mots. Elle savait refaire des puzzles de formes, de personnage simple en bois à une couleur et également remonter une poupée russe d’environ 15cm la plus grande.

Aujourd’hui, on a donc compris qu’on faisait déjà de l’IEF depuis un moment. On instruisait notre enfant, nous n’avons pas attendu l’âge obligatoire parce que ma fille ne pouvait pas attendre. Nous lui avons transmis nos plaisirs -les puzzles, les livres- et discuter voire raisonner car elle tente de tenir de vraies conversations avec un peu de réflexion sur des sujets simples. Mais nous sommes aussi allés avec elle à la découverte de l’art créatif des plus petits, de la nature, des animaux et d’activités d’enfants de son âge pour les rencontrer – parc, heure de conte, activité d’éveil musical. Notre souhait pour l’avenir : nous voulons l’accompagner au tant qu’elle le voudra. Bien sûr, elle saura ce qu’est l’école et aura totalement le choix d’y entrer. Le jour où elle souhaite y entrer, cela ne nous empêchera pas de continuer à découvrir avec elle en parallèle sur les sujets qu’elle choisira. Mais dans mon idéal ; ce serai un âge où elle saura qu’à l’école, il y a des sujets sur lesquels elle a peut-être déjà travaillé mais que les revoir avec ses camarades peut être différent, amusant et elle pourra même apporter son aide. Mais dans la réalité, ce sera juste quand elle le demandera avec insistance. J’espère qu’elle pourra alors faire le choix de découvrir l’école, tout en étant rassurée de pouvoir reprendre l’IEF. C’est pourquoi, je souhaite ardemment que nous puissions garder l’IEF en France. Je ne pense pas que l’IEF soit contre l’Education nationale ou tout autre pensée. L’IEF est un chemin de vie pour bons nombres de ces enfants, ils en ont clairement besoin pour évoluer sainement dans leur esprit mais aussi dans leur environnement. Ils ne seront pas exclus de la société car nous ne souhaitons pas les soustraire à la vie sociale, d’ailleurs peut-être certains rejoindront leurs amis sur les bancs de l’Education nationale pour leurs études supérieures voire avant. Laisser le choix de retourner auprès de leurs parents et d’avoir l’éducation qu’ils souhaitent est un droit fondamental de l’enfant – cf Déclaration des droits de l’enfants, principe. Certains ont besoin de sécurité et d’amour pour apprendre, nous pensons à tort toujours savoir pour eux mais il est grand temps d’écouter les enfants avant de ne pas leur laisser le choix.

J’invite Emmanuel Macron a rencontré des familles IEF et surtout leurs enfants. Et qu’il puisse se rendre compte de la richesse de la France avec l’IEF, il devrait peut-être développer des outils pour l’encourager plutôt que de l’interdire. L’Education nationale aura peut-être plus de facilité et de moyens pour éduquer ceux sur les bancs de l’école. S’il souhaite faire face aux extrémistes, nous serons à ses côtés avec plus de contrôles et d’autres solutions pour ne pas faciliter l’entrée en IEF de ses familles dites séparatistes – une lettre explicative à l’entrée en IEF, un site internet reliant famille d’IEF aux inspecteurs voire des rendez-vous pour motiver leur choix. Interdire l’IEF serai d’autant plus une atteinte à notre pays. N’oublions pas « Liberté, Égalité, Fraternité », alors laissez leur la liberté de choisir leur environnement, l’égalité des chances d’acquérir le savoir et la fraternité au sein de leur cocon familial mais aussi auprès de leurs amis.

 

 

Isabelle HOARAU, de @famille_en_ief, pour Pass éducation