Mettre en place un rituel de calcul mental en CP
« Deux et deux quatre, quatre et quatre huit, huit et huit font seize… Répétez ! dit le maître. » Immortalisée par Jacques Prévert dans son poème Page d’écriture, cette ritournelle est enracinée dans notre cerveau. Pourquoi ? Parce que nous avons mémorisé ces données inconsciemment, tout au long de notre parcours scolaire. En tant qu’enseignant, vous contribuez à ancrer ces savoirs indispensables à tous. Instaurez un moment de rituel de calcul mental en CP et vous améliorerez les compétences mathématiques de vos élèves durablement.
Place du calcul mental dans les instructions officielles
À quoi sert le calcul mental ?
Le calcul mental présente un intérêt social. En effet, la vie quotidienne regorge de situations mobilisant cette compétence, telles que :
- rendre la monnaie ;
- estimer les propositions d’une recette ;
- appliquer un pourcentage pour une réduction ;
- participer à des jeux de société ;
- etc.
Par ailleurs, il contribue fortement au développement du socle commun de connaissances. Il est d’ailleurs préconisé de renforcer les automatismes de calcul par des pratiques ritualisées. Ceci pour favoriser la mémorisation et faciliter la résolution de problèmes dès le début de l’école primaire. L’enseignement des maths en CP se doit donc d’intégrer ces pratiques.
Que recommandent les instructions officielles ?
Les résultats de calculs mémorisés disponibles immédiatement se nomment les « faits numériques ». Ils allègent la mémoire de travail des élèves. À l’inverse, des lacunes au niveau de ces automatismes pénalisent les apprentissages. Les programmes prévoient des entraînements réguliers afin d’ancrer les résultats de ces opérations. Les objectifs en sont les suivants :
- automatiser des calculs simples, pour des résultats rapidement accessibles ;
- diversifier les stratégies de calcul complexes ;
- aborder le calcul approché.
Pourquoi mémoriser des faits numériques ?
Si les tables d’addition sont à construire en classe, elles n’ont pas vocation à être recomposées à chaque calcul. En effet, l’élève gagne en efficacité par la mobilisation directe d’un fait de mémoire pour résoudre un calcul. Le guide « Pour enseigner les nombres, le calcul et la résolution de problèmes au CP », proposé par le site Eduscol, recense 5 types de faits numériques à retenir en CP :
- les compléments à 10 ;
- les doubles des nombres jusque 10 ;
- les moitiés des nombres inférieurs à 20 ;
- les décompositions additives jusqu’à 10 ;
- les tables d’addition jusqu’à 10.
La fluence en calcul mental se travaille également en autonomie au travers d’un fichier autocorrectif mis à disposition des élèves.
Comment enseigner le calcul mental en cycle 2 ?
L’institution propose d’alterner des séances courtes de 10 à 15 minutes et d’autres plus longues (30 à 45 minutes). Les premières avec un objectif d’entraînement et les secondes pour développer des apprentissages spécifiques. La connaissance de la comptine numérique et la maîtrise des représentations des nombres constituent des bases indispensables au calcul mental. Ces notions se construisent également tout au long de l’année dans les séances de numération CP.
En complément des éléments précédents, l’enseignant accompagne les élèves dans le décryptage et la construction de procédures élémentaires mathématiques. Celles-ci découlent des propriétés des opérations élémentaires. L’évaluation s’effectue sur des fiches, dans un temps limité.
Activités pour le rituel de calcul mental au CP
Jeu de Lucky Luke
Également pratiquée en maternelle, cette activité stimule les élèves par son caractère ludique et dynamique. Le but : montrer le plus rapidement possible le nombre de doigts correspondant à la demande de l’enseignant. Variantes :
- énoncé oral d’un nombre ;
- affichage de deux constellations à additionner ;
- utilisation des cartes pour afficher le nombre.
Calculs sur ardoise (procédé La Martinière)
L’ardoise permet à tous les élèves de répondre en même temps, dans le calme et rapidement. La lecture du résultat est immédiate. De plus, l’enseignant visualise les écoliers en difficulté, sans qu’ils soient stigmatisés. Il adapte directement ses consignes. Au-delà de la traditionnelle dictée de nombres, voici quelques exercices à proposer à vos élèves :
- Ajouter ou retrancher une quantité à un nombre donné.
- Indiquer le complément à 5, puis à 10 d’un nombre donné.
- Comparer deux quantités.
- Calculer un double, une moitié.
- Ordonner 3 nombres.
- Compter de 2 en 2.
- Additionner 3 nombres.
Jeu du furet
Chacun à leur tour, les élèves calculent le résultat du nombre précédent augmenté de 2. Variantes : soustraire 2, ajouter 10 ou un autre nombre, etc.
Jeu de la boîte
Il s’agit ici de résoudre un problème additif (ou soustractif selon la situation). L’enseignant place un nombre de jetons dans une boîte. Il ajoute une quantité supplémentaire. Les élèves indiquent le résultat à l’oral ou sur ardoise.
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Progression de rituel en calcul mental au cours préparatoire
Cette synthèse est issue du guide « Pour enseigner les nombres, le calcul et la résolution de problèmes au CP » consultable sur le site Eduscol. Bien sûr, ce cadre n’est pas figé et reste à adapter à votre classe et à la période de l’année.
Périodes 1 et 2
Les rituels de calcul mental se basent sur une connaissance de la comptine numérique jusqu’à 20, puis 30. Au niveau des faits numériques, les séances portent sur :
- Les compléments à 10.
- La décomposition additive de nombres jusqu’à 5, puis 10.
- Les doubles des nombres inférieurs à 10.
- La moitié des nombres inférieurs à 20.
Les procédures élémentaires abordées sur ces périodes concernent les compétences suivantes :
- Ajouter 1, soustraire 1. Idem avec 2, puis 10.
- Soustraire un nombre à 10. D’abord ≤ 5, puis jusqu’à 10.
- Intégrer la commutativité de l’addition.
- Résoudre des problèmes additifs portant sur de petits nombres.
Périodes 3, 4 et 5
Prolongement de la comptine numérique jusqu’à 100.
Faits numériques
Les rituels de ces périodes poursuivent le travail sur les tables d’addition avec les nombres jusqu’à 10. Les élèves s’exercent pour mémoriser les doubles des dizaines (≤ 100). De même, ils enregistrent la moitié des nombres pairs (≤ 20).
Procédures élémentaires
Ils résolvent des problèmes multiplicatifs portant sur de petits nombres. Ils s’exercent également sur les additions et les soustractions de dizaines (nombre ≤ 100), puis de multiples de dizaines. Ils poursuivent la construction des tables d’addition :
- nombres jusqu’à 20 ;
- presque doubles ;
- appui sur 10.
Enfin, ils appréhendent les notions de commutativité et d’associativité de l’addition des nombres inférieurs à 100.
L’école primaire se doit de développer la fluence en calcul des élèves, c’est-à-dire leur capacité à calculer rapidement et précisément. En s’aidant de résultats connus, ceux-ci élaborent des stratégies efficaces. Elles s’ancrent dans leur mémoire et se mobilisent pour des résultats instantanés et fiables. Ainsi, installer un rituel de calcul mental en CP contribuera à renforcer les habiletés mathématiques de votre classe.
Rituel calcul mental CP : nos conseils pour le mettre en place pdf
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