Mon enfant est fâché avec l’orthographe, comment l’aider à s’améliorer ?

Mettez-vous à la place de vos petits et imaginez les efforts qu’ils doivent fournir pour accéder à l’orthographe. Je suis diplômée d’un bac littéraire avec mention et rédactrice web. Aujourd’hui, il m’arrive encore d’hésiter entre deux lettres muettes ou le doublement d’une consonne. Je consulte toujours un dictionnaire numérique pour vérifier certains mots. Et croyez-moi, mon cas n’est pas isolé.

Revenons à nos pauvres bouts de chou. Ils doivent apprendre l’une des langues les plus difficiles du monde. Elle combine un grand nombre de règles et autant d’exceptions, sans oublier toutes les subtilités qui la rendent si belle. Une fois que vous avez cette réalité en tête, vous devriez commencer à dédramatiser la situation. La maîtrise de l’EDL (Étude De la Langue) s’étale sur des années. Il faut y aller doucement, mais sûrement. Être mauvais en orthographe n’est pas une fatalité. Je vais vous donner quelques pistes pour conjurer le sort.

Qu’est-ce que l’orthographe ?

L’orthographe alphabétique

Elle consiste à entendre les sons qui composent un mot et retranscrire sa forme exacte à l’écrit. Le procédé est plutôt complexe. L’enfant doit avoir une bonne conscience phonémique. Il doit être capable de distinguer les différents sons et leur faire correspondre, dans l’ordre, un graphème bien précis. C’est tout un mécanisme neuropsychologique alliant simultanément mémoire de travail et encodage. C’est souvent à ce stade qu’interviennent les premiers troubles DYS. Si le terrain phonologique ne dispose pas de fondations solides, tout le reste des apprentissages orthographiques s’en retrouvera impacté.

L’orthographe grammaticale

Ce sont toutes les règles de graphie d’un mot : vocabulaire, orthographe, conjugaison, grammaire. Le stade des 7-11 ans correspond au moment où l’enfant commence à apprécier les jeux de société. Cette phase symbolise leur capacité à se soumettre à un règlement. C’est pourquoi il est recommandé de débuter l’enseignement des règles d’écriture durant cette période. Amorcer prématurément les définitions scientifiques pures et dures est stérile, voire contre-productif. Certes, il les connaîtra par cœur, mais sera dans l’incapacité de les mettre en pratique. Il a besoin de manipuler, expérimenter et jouer concrètement avec les lettres et les mots pour pouvoir les abstraire. L’idéal est de pousser son élève à trouver lui-même la règle. Comment ?

Faites-lui un cours à l’envers. Donnez-lui des exemples de phrases. Puis, posez-lui des questions pertinentes et dirigées qui le pousseront à la réflexion, l’analyse, la comparaison et la déduction. Ainsi, il en extraira lui-même la règle. Tout ce qui vient de son propre raisonnement est acquis plus facilement et durablement. Pour aboutir à ce résultat, il doit avoir un lexique développé. Les premières inégalités sociales se creusent dans les foyers où le langage est moins précis et développé.

La lecture et l’écriture, deux compétences indissociables

Le livre, le meilleur ami du champion de l’orthographe

L’outil indispensable du parfait, petit écrivain est la lecture régulière. Un grand lecteur rencontre plusieurs fois les mêmes mots. Sa mémoire photographique s’active et enregistre chaque combinaison de lettres. De plus, elle enrichit son vocabulaire, sa syntaxe et sa culture générale. Il lui est impossible de retranscrire correctement une phrase dont il n’en comprend pas le sens.

La pratique, la pratique et … la pratique

Il maîtrise sa phonologie, connaît ses leçons sur le bout des doigts et dévore tous les livres qu’il trouve. Pour autant, tout n’est pas gagné, bien au contraire. Vous devez l’habituer à composer aussi souvent que possible. Pour moi, le moyen imparable de travailler l’orthographe est nos dictées: préparées, à trous, auto-dictée, accompagnées… que vous trouverez dans les catégories du site du ce1, ce2, cm1, cm2.

J’affectionne tout particulièrement la dictée flash, qui contrairement à la dictée traditionnelle, installe petit à petit des automatismes.

Vous pouvez aussi lui trouver un ami avec qui, il pourrait correspondre. Mettez-en place des joggings d’écriture sur des thèmes qui l’inspirent (des récits comiques, du foot, une bd, etc.).

À chaque rédaction, poussez-le à se concentrer et à se relire. Vous verrez que la plupart des erreurs qu’il commet sont des fautes d’inattention.

Quelques idées originales pour réviser l’orthographe de façon ludique

Présentez-lui des fiches autocorrectives. Elles ont l’avantage de le faire travailler à son rythme et sans stresser. Il ne va pas paniquer en pensant à sa note finale. Il cherchera lui-même à comprendre où a été son erreur et pourquoi.

Vous avez aussi des tests en ligne. Il peut s’entraîner à sa guise et augmenter son niveau quand il le désire. Vous avez aussi tout un tas de vidéos rigolotes et instructives.

Quant aux plus grands, ils peuvent s’inscrire sur la plateforme du projet Voltaire. C’est le n°1 de la remise à niveau orthographie. Le certificat est très prisé des recruteurs. Il y a aussi le compte Twitter @1fauteparjour qui les entraîne à repérer des erreurs orthographiques une fois par jour.

 

 

Kelly Cheppih, maman IEF et rédactrice Web, pour Pass éducation