Les dynamiques territoriales de l’Afrique australe – 4ème – Cours – PDF à imprimer

Cours en géographie pour la 4ème : Les dynamiques territoriales de l’Afrique australe

Thème 3 : Des espaces transformés par la mondialisation

Introduction

Document : l’Afrique dans la mondialisation – Source : L.A. Story

Vaste de 30,4 millions de km², le continent africain compte environ 55 pays aux réalités diverses.

L’Afrique est le continent qui concentre le plus de PMA (Pays les Moins Avancés) de la planète, ainsi que d’autres pays ou régions présentant des retards de développement. Cependant, on y trouve aussi des pays émergents comme l’Afrique du Sud, ou encore l’Egypte, le Nigéria et les pays du Maghreb.

Familiarisez-vous avec une carte de l’Afrique, présentant ses grands ensembles régionaux et notamment :

Maghreb : Région du nord de l’Afrique composé du Maroc, de l’Algérie et de la Libye.

Afrique sub-saharienne : Étendue de l’Afrique au sud du désert du Sahara.

Afrique australe : Territoires africains situés au sud de la forêt équatoriale.

L’Afrique australe est constituée de 12 pays continentaux auxquels on ajoute Madagascar et les îles africaines du sud-ouest de l’océan Indien.

Au cours des XIXe et XXe siècle, ces États étaient tous des colonies des puissances européennes, ce qui a laissé des traces profondes. On pense notamment au régime d’apartheid mis en place en Afrique du Sud jusque dans les années 1990.

Document : L’Afrique australe – Source Schoolmoov

L’Afrique australe compte aujourd’hui environ 170 millions d’habitants, inégalement répartis. L’Afrique du Sud compte à elle seule 31 millions d’habitants.

Cette sous-région connait des défis particuliers, parmi lesquels une très forte inégalité de développement parmi ses membres.

L’Afrique du Sud est un moteur du continent africain, membre des BRICS et puissance économique majeure.

A l’inverse, des pays voisins comme la Zambie ou le Mozambique font partie des PMA.

Dès lors, comment cette région s’intègre-t-elle à l’économie mondiale ? Quels sont ses atouts et ses faiblesses ?

  1. Caractéristiques des territoires d’Afrique australe
  1. Un espace marqué par de fortes inégalités de développement

L’Afrique australe est un ensemble très diversifié, composé de pays très divers par la taille, la démographie et le niveau de développement.

  • L’Afrique du Sud, pays émergent

L’Afrique du Sud est la 2e économie africaine en termes de PIB. Elle est considérée comme le pays le plus industrialisé du continent. Elle bénéficie d’une économie diversifiée : exploitation minière mais aussi tourisme, finance, …

L’Afrique du Sud est riche de plusieurs métropoles intégrées à l’économie mondiale. Elle a même trois capitales ! Le Cap est la capitale législative du pays, Pretoria est la capitale administrative, et Bloemfontein est la capitale judiciaire.

Riche de près de 3000km de littoraux, le pays est ouvert sur deux façades maritimes et est donc situé sur une route maritime secondaire.

Le pays est membre des BRICS, un groupe de cinq pays émergents qui se réunissent depuis 2011 en sommets annuels, afin de résoudre leurs problématiques communes.

BRICS : Groupe de cinq pays émergents (Brésil / Russie / Inde / Chine / South Africa – Afrique du Sud).

S’il n’a pas de réalité géopolitique réelle, le groupe pèse par son économie (25% de la production mondiale) et sa population (40% de la population mondiale).

Ainsi, l’Afrique du Sud n’est pas un pays développé mais un pays émergent. En effet, le développement humain n’y est pas satisfaisant. Par exemple, le taux de pauvreté y est élevé (31,3%) et l’espérance de vie n’est que de 62 ans. Globalement, son IDH reste faible car le pays se situe à la 109e place sur 190 pays.

Pays émergent : Pays en voie d’intégration à la mondialisation mais dont les besoins essentiels d’une part importante de la population ne sont pas satisfaits (éducation, santé, …).

IDH : Indice de développement humain.

L’IDH prend en compte :

  • PIB par habitant
  • Espérance de vie à la naissance
  • Niveau d’éducation

Document : L’Afrique du Sud, pays émergent – Source : Géographie-Muniga

Ces inégalités de développement au sein d’un même pays s’expliquent en partie par l’histoire. Il faut noter que l’Afrique du Sud est encore fortement marquée par le régime d’apartheid qui a prévalu jusque dans les années 1990. Ainsi, encore aujourd’hui, les inégalités sont fortes entre Blancs et Noirs. Un rapport mené par le gouvernement sud-africain sur la période 2011/2015 précise ainsi que le salaire mensuel moyen des Noirs – qui représentent 80 % de la population – s’établit en moyenne à 422 euros contre 1 506 euros pour les Blancs. De même, les Noirs constituent 46% des chômeurs contre moins de 10% pour les Blancs.

Apartheid : Régime de ségrégation selon des critères ethniques, affectant les populations du pays dans des zones géographiques séparées.

  • Des marges, non intégrées à la mondialisation

Tout d’abord, on observe que la région compte un nombre important de PMA. En 2019, la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement) classait 47 pays comme « Pays les Moins Avancés ». Ces pays souffrent de handicaps structurels tels que :

  • Faible niveau de vie (PIB < 745 dollars par personne par an)
  • Forte mortalité infantile + malnutrition
  • Faible taux de scolarisation
  • Manque de diversité économique

En Afrique australe, on compte un certain nombre de PMA : Angola, Lesotho, Zambie. Même en dehors des pays déclarés comme « PMA », l’ensemble géographique d’Afrique australe présente un développement humain insuffisant. Par exemple, la Namibie et le Zimbabwe, considérés comme « pays en développement », se placent respectivement à la 130e et à la 150e place sur 190 pays étudiés en termes d’IDH.

Ces pays sont des marges de la mondialisation. Ils ne sont pas intégrés à l’économie mondiale. L’Afrique du Sud, proche et dynamique, attire les habitants et les activités au détriment de ces espaces marginalisés.

Marge : Espace en bordure, qui reste à l’écart du système mondialisé dominant.

A l’échelle de l’Afrique australe, on peut donc considérer l’Afrique du Sud comme un centre et le Zambie ou le Lesotho comme des marges.

  1. Un territoire dotés d’importantes ressources

L’Afrique australe connait donc des problématiques d’inégalités de développement importantes. Pourtant, c’est un territoire riche qui dispose de ressources naturelles variées et recherchées.

Document : Les ressources de l’Afrique australe – Source : Monde diplomatique

Tout d’abord, l’Afrique australe dispose d’un littoral ouvert sur deux façades océaniques : l’océan Atlantique et l’Océan Indien. Elle se situe donc non loin des grandes routes maritimes de la mondialisation. De plus, ce littoral offre des richesses en ressources halieutiques.

Néanmoins, ce territoire est surtout convoité pour ses ressources minières particulièrement abondantes.

Ainsi, l’industrie minière a été le principal moteur du développement économique de l’Afrique du Sud. L’exploitation du diamant a débuté au milieu du XIXe siècle, puis le pays a connu une véritable « ruée vers l’or ».

De nos jours, l’exploitation est plus variée. L’Afrique du Sud est ainsi le plus grand producteur au monde de chrome et de manganèse, ainsi que le 3e producteur de charbon.

Document : L’uranium exploité en Namibie – Source Wikipédia

Les pays voisins ne sont pas en reste. Ainsi, en 2018, la Namibie a produit plus de 10% de l’uranium mondial, ce qui classe le pays au 4e rang mondial. L’uranium est une ressource stratégique, nécessaire à l’activité nucléaire.

Ci-contre, la mine à ciel ouvert de Rössing, comprenant le plus grand gisement d’uranium au monde. Exploitée depuis 1976, elle appartient à une multinationale anglo-australienne, Rio Tinto

Cette industrie profite en partie au pays qui se classe 8e en termes de revenu par habitant au niveau du continent africain. Cependant, 29% de la population namibienne reste sous le seuil de pauvreté.

En-dehors des ressources minières, l’espace de l’Afrique australe profite également de ses atouts naturels et bénéficie d’un fort attrait touristique. En effet, la région possède de nombreuses réserves et parcs nationaux. Ils sont particulièrement attractifs pour les touristes qui souhaitent faire des safaris.

Les pays les plus stables politiquement et les plus dynamiques économiques profitent de cette manne. En effet, les touristes ne se déplacent que pour des destinations dans lesquelles ils sont certains de trouver un certain niveau de confort, ainsi que de bons réseaux de transport et des infrastructures développées.

L’Afrique du Sud combine plusieurs atouts : tourisme balnéaire grâce à son littoral de premier plan (plages de Durban, du Cap), plusieurs réserves, des sites touristiques majeurs… Ainsi, le pays accueille plus de 10 millions de touristes chaque année. C’est le 2e rang des pays africains pour l’accueil de touristes internationaux après le Maroc.

  1. Étude de cas : une métropole d’Afrique australe, l’exemple de Johannesburg (Afrique du Sud)

Pour étudier l’impact de la mondialisation sur le territoire ouest-africain, nous allons nous intéresser aux grandes métropoles. En effet, en Afrique australe comme ailleurs, le phénomène de mondialisation est porté par une forte métropolisation : les métropoles attirent les hommes et les activités.

 



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