Tout savoir sur la lecture inférence en cycle 3

Qu’est-ce que la lecture inférence en cycle 3 ?

Les élèves de cycle 3 sont amenés à comprendre des textes de plus en plus complexes. Leur entraînement en lecture n’est plus centré sur la technique (déchiffrage), mais sur la compréhension. Cependant, certaines informations nécessaires pour accéder au sens du texte ne sont pas transmises directement par l’auteur. Il faut les déduire, en appui sur différents indices. C’est ce que l’on appelle faire des inférences. Or, trouver et interpréter ces informations implicites demandent de développer des stratégies. Qu’est-ce que la lecture inférence en cycle 3 ? Tour d’horizon théorique et pratique pour vous aider à mettre en place vos séances de français.

Faire des inférences : expliciter l’implicite

En année de CM1-CM2, les élèves doivent être capables de :

  • comprendre un écrit de littérature et l’interpréter ;
  • comprendre des textes, des documents et des images et les expliquer ;
  • relier le texte lu avec les lectures déjà effectuées, l’expérience et les connaissances culturelles ;
  • contrôler leur compréhension ;
  • être des lecteurs autonomes.

Pour atteindre la maîtrise de ces compétences, l’élève apprend à faire un travail de déduction pour révéler des informations sous-entendues, c’est-à-dire produire des inférences. Cette démarche active, qui permet une meilleure appropriation du support écrit et de ses enjeux, se rapproche de la résolution de problèmes. Elle se base sur la combinaison de deux habiletés :

  • La prise d’informations présentes dans le texte, mais qui nécessitent une interprétation (inférence intra-textuelle).
  • La mise en relation de ces indices avec sa base de connaissance préalable : culture, savoirs, expériences, etc. (inférence extra-textuelle).

Le lien entre les deux, ce sont les stratégies d’explicitation que l’enseignant doit mettre en place à l’école pour favoriser la lecture inférence en cycle 3.

Ex. : Lorsqu’il reprit connaissance dans cette sombre ruelle, la lune était déjà haute dans le ciel. Il se redressa à grand peine et porta immédiatement la main à sa tête : malgré sa vision brouillée, il distingua du sang sur ses doigts.

Dans ce passage, l’élève peut inférer le moment de l’action grâce au détail concernant la lune (cela se déroule la nuit). Il va aussi déduire que le personnage a été blessé (le sang, la main portée au crâne, la tête qui tourne). S’il a déjà lu un livre policier, il peut rattacher cette ambiance à celle du roman polar et supposer que le héros a été agressé.

Les inférences peuvent être classées en 12 points :

  1. Lieu : à quel endroit s’est passé l’événement ?
  2. Agent : qui a effectué l’action ?
  3. Temps : quand l’événement s’est-il produit ?
  4. Action : qu’est-ce que le personnage a fait ?
  5. Medium : qu’est-ce qu’il a utilisé comme outil ou instrument ?
  6. Catégorie : quel concept recouvre cette inférence ?
  7. Objet : quel objet est implicitement décrit par cette inférence ?
  8. Cause : qu’est-ce qui produit un effet ?
  9. Effet : quel est l’effet, le résultat, la conséquence ?
  10. Problème : quel est le problème ?
  11. Solution : quelle est la solution reliée à ce problème ?
  12. Sentiment : quel est le sentiment ou l’attitude induite par cette inférence ?

4 stratégies à enseigner pour développer la production d’inférences

La compréhension est une compétence complexe à enseigner. Le site Eduscol propose des ressources complètes pour approfondir l’aspect théorique de la lecture et de la compréhension de l’écrit au cycle 3. C’est pourquoi nous vous proposons donc ici 4 stratégies essentielles à étudier avec les élèves, dans un souci de vous fournir des outils pratiques.

Relever des indices

Pour travailler la lecture d’inférence en cycle 3, il faut tout d’abord donner aux élèves l’habitude de relever dans le texte les informations qui permettent de passer de l’implicite (indices) à l’explicite (inférence). Ainsi, lorsque vous posez une question de compréhension pour inférer un lieu ou un problème par exemple, demandez systématiquement aux élèves de noter (souligner, surligner, entourer, etc) les mots ou expressions qui les ont amenés à produire telle ou telle réponse.

Inférer le sens d’un mot

L’accès à l’implicite est souvent bloqué par des obstacles tels que des lacunes en lexique. Ainsi, lorsque les élèves ne connaissent pas un mot, plutôt que de s’en référer directement au dictionnaire ou de donner vous-même la réponse, pratiquez de manière explicite le raisonnement qui permet de déduire le sens du terme en contexte. Identifiez ensemble sa nature (un verbe appelle l’action, le nom un objet ou un concept), replacez-le au sein de la phrase, faites reformuler avec d’autres mots afin de parvenir à trouver un potentiel synonyme.

Savoir qui parle

Les élèves ont parfois du mal à savoir quel personnage s’exprime. Ce phénomène s’explique par l’usage des substituts qui n’est pas forcément évident. Ces mots ou expressions que l’on emploie pour éviter les répétitions (ex. : elle, la petite fille, l’héroïne, la malheureuse, etc.) doivent être rattachés aux différents protagonistes pour mieux comprendre le déroulement de l’action. L’analyse des marques syntaxiques en grammaire (féminin, pluriel) est aussi un outil précieux pour savoir de qui on parle !

Comprendre la structure du texte 

Enfin, l’enchaînement des scènes ou des idées structure le texte et aide à la compréhension, à condition d’identifier et d’interpréter ces articulations. Ici, il s’agit d’analyser les connecteurs (ou mots de liaisons), et leur sens. 

3 façons de travailler la lecture inférence en cycle 3

La lecture d’inférence en CM1 et CM2 peut se travailler sur des séances spécifiques, lors de la lecture-compréhension ou sous forme de rituels.

Séances de stratégies inférentielles

La compréhension doit être enseignée de manière explicite. En effet, tous les élèves n’appréhendent pas les textes de la même manière. Ceux qui sont à l’aise vont facilement accéder au sens tandis que les enfants en difficulté vont buter sur l’interprétation. C’est pourquoi il faut doter chacun d’outils clairs et modélisants pour que tous soient capables de justifier leurs inférences.

Rituels pour pratiquer l’inférence en classe au quotidien

Une fois les stratégies enseignées, il peut être judicieux de réactiver ces nouvelles connaissances sous forme de rituels. De nombreux supports proposés par Pass-education ou des sites d’inspections académiques permettent de s’entraîner chaque jour à la lecture inférence CM2 ou CM1 sur une fiche comme :

  • Inspecteur Litou ;
  • Je lis, je comprends ;
  • Les enquêtes de Lafouine.

Faire des inférences en lecture-compréhension

L’objectif de cet enseignement explicite a pour but d’intégrer ces outils à une stratégie de compréhension plus globale. Ainsi, ils trouvent toute leur place dans les séances de français axées sur l’étude d’une œuvre complète, par exemple. Rappelons que ces réflexes peuvent et doivent également s’appliquer à des textes informatifs. La lecture inférence en cycle 3 ne peut pas rester cantonnée au domaine de la littérature.

Besoin de ressources pour vos séances de compréhension ? Voici nos fiches d’exercices à télécharger : 

👉Je m’entraîne à la lecture fine – CM1 – Lectures d’inférences

👉Je m’entraîne à la lecture fine – CM2 – Lectures d’inférences



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