IEF (Instruction En Famille) : Les différentes méthodes pour apprendre à lire

  • Toutes les ressources : IEF (Instruction En Famille) : Les différentes méthodes pour apprendre à lire

L’un des avantages de l’instruction en famille est de pouvoir respecter le rythme des apprentissages son enfant mais aussi son mode d’apprentissage. Et bien souvent, se pose la question du choix de la méthode de lecture avant même qu’on ait eu le temps d’y penser. Comment apprendre à lire à mon enfant ? Par quoi commencer ? Quel méthode utiliser ? Est-ce trop tôt ? Comment travailler les sons, les syllabes ? Voilà les questions qui surviennent alors. L’apprentissage de la lecture est un apprentissage assez long, qui débute généralement en maternelle. Selon la méthode choisie, le procédé sera différent. Certaines privilégieront les sons, d’autres les lettres ou encore les syllabes.

 

Les différentes méthodes pour apprendre à lire

  • méthode syllabique
  • méthode globale
  • méthode mixte ou semi globale
  • méthode phonologique ou Montessori
  • Borel-Maisonny

 

1/La méthode syllabique

La méthode syllabique est sûrement aussi vielle que l’alphabet. Cette méthode repose sur l’apprentissage des lettres et de leur son. L’enfant est dans un premier temps amené à associer un phonème (un son) à un graphème (Lettre ou groupe de lettres transcrivant un phonème). Une fois que l’enfant a appris l’alphabet, on lui propose de déchiffrer des syllabes (généralement 2 lettres associées) entre elles puis l’enfant passe enfin au mot. Un travail est effectué dès la maternelle sur la syllabe, notamment savoir compter le nombre de syllabe dans un mot. Cette méthode est longue et répétitive, mais elle permet à long terme à l’enfant de déchiffrer n’importe quel mot. Lettres -> sons -> syllabe -> mots

 

2/La méthode globale

Cette méthode fait beaucoup parler d’elle. Elle est tout l’inverse de la méthode syllabique puisqu’elle part du mot pour arriver à la syllabe. Dans un premier temps, l’enfant photographie ou mémorise les mots qui lui sont familiers. Ainsi un enfant sera capable de lire Papa ou Maman quand il verra ce mot écrit sans savoir le déchiffrer. C’est ce que l’on observe chez beaucoup d’enfant dès 3 ou 4 ans. Le mot a un sens pour l’enfant ; Ainsi chaque mot mémorisé est associé à une image. La première difficulté rencontrée est que l’enfant est incapable de lire de mots nouveaux. Il ne peut reconnaître que les mots qu’il a mémorisé. Ce n’est que plus tard que l’enfant découvre le code alphabétique. Une fois qu’il aura remarqué qu’un son correspond souvent à une même graphie dans les différents mots qu’il connaît. Ce n’est qu’à ce moment là, qu’il est prêt à passer à la seconde étape, étudier les syllabes.

 

3/La méthode mixte

Il s’agit d’un mélange des deux méthodes précédentes. On propose à l’enfant de mémoriser quelques mots, des mots qu’il rencontre quotidiennement et qui ont un sens pour lui comme “Maman, Papa, maison,..”, les jours de la semaine, les prénoms des membres de la famille, etc.  Parallèlement, l’enfant apprend à reconnaître les lettres de l’alphabet, il travaille sur les syllabes pour enfin déchiffrer. Pourquoi un mixte des 2 méthodes ? La méthode syllabique donne de bons résultats, mais est longue et rébarbative. Le fait de savoir lire quelques mots (mots appris par cœur-méthode global-), motive l’enfant à continuer d’apprendre à lire. De plus, lire c’est déchiffrer mais aussi comprendre. La méthode globale, dès le départ, insiste sur le sens, l’image associé à un mot ; alors que la méthode syllabique dans un premier temps ne se concentre que sur le déchiffrage. Allier ces 2 méthodes permet de profiter des avantages de chacune.

 

4/La méthode phonologique ou Montessori

Bien que dans cette méthode, la première étape consiste à étudier les sons et à les associer aux lettres, cette méthode diffère complètement de la méthode syllabique. En effet, avant de déchiffrer, on invite l’enfant à écrire. Les différentes étapes de l’apprentissage de la lecture selon la pédagogie Montessori :

  • Jouer avec les sons, reconnaître le son du début, puis de la fin et enfin du milieu d’un mot
  • Associer un son ou phonème à une graphie
  • Ecrire des mots phonologiquement. L’enfant écrit les mots comme il les entend, par exemple “roz” pour rose. Comme l’enfant ne sait pas écrire à la main à cette étape, on lui propose un alphabet mobile
  • Associer un mot à une image
  • Lire des mots, puis des phrases courtes d’abord, puis longues

 

5/La méthode Borel-Maisonny

La méthode Borel-Maisonny est une méthode syllabique mais avec une approche phonologique et gestuelle. 

Au départ, il s’agit d’une approche permettant de faciliter l’entrée dans le langage des enfants sourds. Rapidement, elle sera utilisée pour des enfants entendants mais présentant des difficultés d’expression. Cette méthode a ensuite été reprise par des enseignants dans le cadre de l’apprentissage de la lecture. Chaque son est associé à un geste quelque soit sa graphie. Ainsi o, au, eau  sont tous les trois représentés par le même geste. Cette méthode est très visuelle et facilite la mémorisation des principaux graphèmes.

 

Comment choisir parmi les différentes méthodes de lecture?

Le principal intéressé est l’enfant. C’est lui qui va apprendre à lire, c’est donc en fonction de son profil d’apprenant que se fera le choix de la méthode. Les enfants ont chacun des sensibilités différentes ainsi ce qui fonctionne pour un, ne fonctionne pas forcément pour l’autre. Et cela se vérifie également dans le cadre de l’IEF (Instruction En Famille). Entre frères et sœurs, les modes d’apprentissages sont complètement différents. Certains enfants seront plutôt visuels, d’autres voudront apprendre par le jeu, certains seront plus scolaires. La clé étant d’observer au quotidien son enfant. Il arrive parfois que l’on présente une méthode à l’enfant et que celle-ci ne lui corresponde pas du tout. Ce n’est pas grave, il suffit de lui proposer autre chose.

 

Quand apprendre à lire à son enfant?

Encore une fois tout dépend de l’enfant et de la méthode choisie. Certains enfants seront demandeurs et voudront très tôt apprendre à lire, d’autres ne seront pas du tout intéressés. Quand la demande vient de l’enfant, c’est assez simple, il suffit juste de se lancer. Quand ce n’est pas le cas, on peut proposer à l’enfant des jeux ou activités en rapport avec l’apprentissage de la lecture, s’il accroche, c’est que c’est le moment, sinon attendre un peu.

 

 

Salima Daanoun, fondatrice du blog 123 petites graines, pour Pass éducation