Les cartes routières comme outils pédagogiques

Les cartes routières sont de formidables outils d’apprentissage qui peuvent passionner les enfants. Elle font appel à tout un tas de connaissances dans divers domaines : la géographie bien sûr, sous toutes ses formes (appréhender les notions villes / département / région / pays, les points cardinaux, les différents types de paysages et la végétation allant avec), les mathématiques (l’échelle de la carte, le calcul des distances), et la culture générale (savoir lire une carte, un savoir qui se perd avec l’usage du GPS.) En fonction de l’échelle choisie, ce sont différentes notions qui seront abordées :

  • Avec une carte locale on peut repérer sa ville ou son village, son quartier, localiser sa maison, les routes que l’on emprunte régulièrement, la rivière ou le bois à côté de chez soi ainsi que les petits chemins dont on ignorait l’existence. Il en est de même avec un plan de ville.
  • Avec une carte du département, on peut repérer sa ville et la situer par rapport à celui-ci. Habite-t-on dans le Nord, le Sud, à l’Est, à l’Ouest ou au centre du département ? Y-a-t-il des montagnes, la mer, de la forêt ? A quelle distance d’elle habitons-nous ? Quelle est la préfecture et où se situe-t-elle par rapport à nous (direction et distance) ? Quels sont les départements limitrophes ?

On aura a peu près le même type d’utilisation avec une carte régionale. En plus des régions et départements limitrophes, il sera possible de détailler les différents départements constituant la région.

La carte de France est certainement la plus utile et il convient de bien la choisir. L’idéal est de pouvoir écrire, dessiner, surligner dessus et avoir l’intégralité de la carte sur une seule face. De cette manière, l’enfant se repérera beaucoup mieux à l’échelle du pays et il n’aura pas à retourner la carte pour passer de la moitié Nord à la moitié Sud.

Cette carte permet de voir les étendues d’eau (océan, mers, fleuves, lacs), les pays frontaliers (Angleterre, Belgique, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Italie et Espagne), les reliefs (des plaines aux hautes montagnes), les départements et les régions dont vous pouvez repasser les contours. 

Si vous voyagez, c’est l’occasion de tracer le circuit de votre voyage. C’est d’autant plus intéressant si vous en parlez sur la route : « Nous quittons le département de x et entrons dans le y » ou encore « Nous partons chez z, il y a 1h30 de route. Là nous sommes sur une route départementale, son numéro est D123. Maintenant nous sommes sur une route nationale qui s’appelle N456 » etc.

Lors de la séance suivante, vous pouvez noter sur la carte vos points de départ et d’arrivée puis surligner votre parcours. Votre enfant aura alors une représentation des routes empruntées ainsi que du temps de trajet.
Il est possible d’étudier les fleuves en repérant leurs sources, en suivant leurs cours, en profiter pour étudier les notions de rive droite / rive gauche, surligner les contours des départements traversés jusqu’à arriver à la mer ou l’océan.

Il y a réellement énormément de choses à étudier avec ce type de carte. Avec les enfants plus âgés, on peut leur poser des problèmes de mathématiques. Par exemple « Nous habitons ici et devons aller là, quel sera notre temps de route sachant que sur les routes départementales et nationales on peut rouler à 80 km/h et à 130 km/h sur autoroute. »

Un autre genre est très intéressant également : la carte au 1:7500, telles que les « Top 75 » de l’IGN qui permettent d’approfondir de nombreuses connaissances. Elles seront toutefois à utiliser dans un second temps car elles sont chargées en informations qui peuvent dérouter les plus jeunes. En effet, on y voit aussi bien les divers types de routes, que les chemins de randonnées, les courbes de niveaux et les refuges. Très instructif donc mais il serait certainement judicieux d’axer l’étude de ces cartes, quitte à y revenir à de nombreuses reprises. Quelle que soit l’échelle de la carte qui vous servira le plus selon votre mode de vie, pensez à repérer sur celle-ci les villes ou villages de résidence des membres de la famille et de vos proches. Et justement, au sujet des échelles, elles seront l’occasion d’aborder un thème du programme de cycle 2, voire d’enchaîner sur la proportionnalité et la règle de trois pour les collégiens. Concrètement, voici les attendus qui peuvent être travaillés avec les cartes routières :


En fin de cycle 2

Géographie : Se repérer dans l’espace : Se repérer dans son environnement proche, situer des objets ou des personnes par rapport à d’autres repères. Dans le détails cela signifie connaître le vocabulaire permettant de définir des positions (nord, sud, est, ouest), connaître quelques modes de représentation de l’espace, savoir lire des plans, savoir se repérer sur des cartes, connaître les éléments constitutifs d’une carte (titre, échelle, orientation, légende.)

Situer un lieu sur une carte : Situer les espaces étudiés sur une carte, repérer la position de sa région, de la France.

Les autres attendus de « Se situer dans l’espace » (autrement dit, la géographie) sont : Représenter l’espace, situer un lieu sur un globe, ou sur un écran informatique.

Mathématiques : Calculer avec des nombres entiers, unités de mesures usuelles (longueur : m, km ; relations entre km et m)
(source :  Programme du cycle 2 En vigueur à compter de la rentrée de l’année scolaire 2018-2019, document éduscol de novembre 2018)

 

En fin de cycle 3

Se repérer dans l’espace : construire des repères géographiques : Nommer et localiser les grands repères géographiques, nommer et localiser un lieu dans un espace géographique, nommer, localiser et caractériser des espaces, situer des lieux et des espaces les uns par rapport aux autres, appréhender la notion d’échelle géographique, mémoriser les repères géographiques liés au programme et savoir les mobiliser dans différents contextes. 

Pratiquer différents langages en géographie : Utiliser des cartes analogiques et numériques à différentes échelles.

Les autres attendus de géographie sont : Raisonner, justifier une démarche et les choix effectués, s’informer dans le monde numérique, comprendre un document, coopérer et mutualiser.

(source : Programme du cycle 3 En vigueur à compter de la rentrée de l’année scolaire 2018-2019, document éduscol de novembre 2018)

 

En cycle 4, on aborde plus l’Europe et le monde et les cartes peuvent être un bon support pour susciter l’intérêt de son enfant. Mais là on ne parle plus de carte routière !

 

 

Emilie, fondatrice du blog alecoledesloupiots.fr, pour Pass Éducation