IEF (Instruction En Famille) ou CPC (Cours Par Correspondance) – Comment faire son choix ?

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Lorsque vous faites le choix de la déscolarisation ou de la non-scolarisation dans le système classique, vous pouvez opter :

  • pour l’Instruction en Famille (IEF), où vous choisissez de mener vous-même les apprentissages, 
  • pour le unschooling, où vous laissez votre enfant mener les apprentissages, 
  • ou alors, vous pouvez décider de vous laisser guider par un CPC.

Un « CPC » est un Cours Par Correspondance. Les CPC ne se substituent pas à l’enseignement en école classique : ils ne dispensent pas du contrôle pédagogique par l’inspection ni de la déclaration annuels d’IEF à l’Inspection Académique (IA). Considérés légalement comme des organismes d’enseignement à distance, ils font eux-mêmes l’objet d’un contrôle par l’IA, au même titre que les établissements scolaires dispensant un enseignement classique. Il existe un débat, pour ne pas dire un conflit, entre les appellations IEF et CPC. Certains revendiquent la différence, puisque les familles n’ont pas les mêmes droits selon qu’elles sont en IEF ou suivent un CPC. Pour d’autres, les CPC sont une des multiples possibilités de l’IEF. Pour d’autres encore, ça n’a rien à voir puisque souvent les CPC offrent à leurs souscripteurs des avantages qui les privilégient par rapport aux non-souscripteurs de CPC.

Les différentes formules que proposent les CPC

Selon les CPC, différentes formules sont possible : 

  • scolarité  complète : l’ensemble des matières au programme de l’EN sont travaillées soit le français, les maths, l’histoire-géo, les SVT, les langues…
  • scolarité partielle : vous choisissez vous-mêmes, à la carte, les matières que vous souhaitez acheter. Attention, à partir de 3 ou 4 matières choisies, il vaut généralement mieux choisir une scolarité complète, plus avantageuse en terme financier.
  • programme court : seules les matières principales (français, maths et éventuellement histoire-géo) sont proposées et de manière synthétique et efficace. Ces programmes sont généralement pensés pour les enfants qui suivent un double cursus, comme par exemple les enfants expatriés inscrits dans une école étrangères et qui ne suivent pas le programme français.

Pour les familles en IEF, les deux dernières formules permettent d’avoir des supports dans les matières principales tout en gardant plus de liberté et de temps pour les autres matières.

Dans tous les cas, ces formules sont en général accessibles avec ou sans corrections : 

  • avec corrections : l’enfant rend des devoirs qui sont corrigés par un professeur, ce qui lui donne accès à des notes et à un bulletin scolaire.
  • sans corrections : vous recevez tous les supports de cours et d’exercices (avec leurs corrigés) et les conseils pédagogiques, mais l’enfant n’a pas de devoirs à rendre et  n’est pas suivi par un professeur. Il n’a donc ni notes ni bulletins scolaires. Cette formule est bien entendu moins coûteuse.

Les différents supports proposés par les CPC

Dans la majorité des CPC, vous pouvez choisir de recevoir les supports en version papier ou uniquement en version pdf (moins coûteux). En général, quel que soit le support choisi, les cours et les exercices sont accessibles en ligne sur l’espace personnel en ligne de l’enfant. Depuis quelques temps, certains CPC proposent également des « ateliers virtuels » en ligne : l’enfant peut se connecter en même temps que d’autres enfants qui suivent le CPC, poser des questions et vivre une expérience collective. Certains CPC intègrent également dans leur offre des heures en visio, notamment pour les cours de langues. 

Parfois également, moyennant un supplément, les CPC proposent des cours individuels en visio : 

  • soutien de soutien scolaires, 
  • perfectionnement en langues

Certains CPC proposent aujourd’hui aux élèves de suivre des doubles cursus comme le Dual diploma (bac + high school diploma américain) en cours à distance. 

Quels sont les principaux avantages des CPC ?

  • Ils permettent souvent de bénéficier de l’ARS, allocation de rentrée scolaire versée par la CAF. Néanmoins, faites bien vos calculs, car dans la plupart des cas le coût du CPC est bien supérieur au montant versé par ou l’ARS – ce n’est donc pas forcément rentable.
  • Vous n’avez plus à vous soucier de toutes les démarches administratives : c’est normalement le secrétariat du CPC qui s’en charge pour vous. Ils se charge ou vous aident notamment à : 
    • prévenir mairie et IA dans les délais,
    • préparer le contrôle pédagogique,
    • faire la demande d’autorisation d’instruction en famille.

Et au lycée, ils vous accompagnent pour inscrire votre enfant aux épreuves du Baccalauréat et remplir son dossier dans Parcoursup. Ils peuvent également vous donner des conseils d’orientation et écrire des lettres de recommandation pour certaines écoles.

En pratique, renseignez-vous bien avant de signer un contrat d’achat de CPC, car certains n’assument plus ces tâches administratives.

  • Vous n’avez pas à vous soucier de préparer des cours, de trouver des manuels, de faire peut-être des erreurs ou de vous fourvoyer dans ce que vous apprenez à vos enfants. Les CPC permettent en effet de suivre le programme de l’Éducation Nationale (que les CPF approfondissent souvent) : il suffit de travailler en suivant ce que vous envoie le CPC, qui est par la loi tenu de permettre à l’enfant de remplir les exigences du socle commun en fin de scolarité. Par ailleurs, ils donnent des conseils pédagogiques. Suivre une progression assez classique et bénéficier d’exercices et leçons clés en mains conçus par des professionnels de l’enseignement est rassurant et soutenant pour les parents qui ont besoin d’une certaine sécurité et/ou qui ne sont pas suffisamment disponibles ou compétents pour préparer eux-mêmes les supports.
  • À partir du collège, les CPC permettent à l’enfant de gagner en autonomie puisqu’ ils sont fait de telle sorte que l’enfant puisse travailler seul. Selon la formule de CPC choisie, des professeurs sont également là pour répondre aux questions de l’enfant, ce qui permet de soulager les parents. Il est vrai qu’à partir d’un certain niveau, il peut être difficile pour les parents de continuer à enseigner eux-mêmes. Certains CPC proposent même des heures de classe
  • Lorsque vous choisissez la formule « avec corrections », l’enfant est suivi par un professeur qui corrige ses devoirs et lui envoie des bulletins scolaires : cela peut faciliter la rescolarisation de l’enfant dans certains établissements par la suite et, au lycée, aider à remplir Parcoursup et donc à accéder à des études supérieures.

Quels sont les principaux inconvénients des CPC ?

  • Les CPC avec programme complet demandent une masse de travail assez importante à l’enfant et éventuellement des devoirs à rendre : on retrouve finalement ici 2 des gros soucis actuels de l’école classique qui laisse peu de liberté aux enfants et leur en demande trop, sans se soucier de leur rythme naturel. En effet, même si les enfants restent libres de travailler selon leurs propres horaires et selon le programme de la famille, le rythme de travail étant assez soutenu, moins de liberté et de temps à consacrer à autre chose qu’une IEF sans CPC.
  • Très souvent, le contenu des CPC, pour les mêmes raisons, laisse peu de liberté créatrice à l’enfant et ne répond pas forcément à ses attentes en matière d’apprentissages. Autant en unschooling on laisse l’enfant choisir ce qu’il souhaite étudier, autant en CPC… l’enfant subit le choix de l’EN en termes de thèmes d’instruction et doit tout apprendre, sans pouvoir privilégier ses centres d’intérêt – comme dans une école classique. Cependant, même si un enfant suit des cours par correspondance, il garde tout de même plus de temps libre qu’en étant scolarisé et a ainsi davantage de temps pour développer ses centres d’intérêt et apprendre de manière autonome.

Et bien entendu, ces inconvénients sont très attenués lorsque l’on choisit un CPC avec programme court ou scolarité partielle.

Quels choix de CPC s’offrent à vous ? 

Nous ne citerons que les plus connus et ne donnerons pas d’indication tarifaire(,) en raison de leur variabilité. Reportez-vous aux sites internet des cours susceptibles de vous intéresser pour avoir plus d’informations. On distingue :

  • les cours agréés par l’Éducation Nationale : même s’ils peuvent parfois utiliser d’autres méthodes pédagogiques ils suivent le programme et les directives du ministère (en l’approfondissant souvent) même s’ils peuvent parfois utiliser d’autres méthodes pédagogiques ;
  • les cours non agréés : ils utilisent d’autres pédagogies, souvent radicalement différentes, et progressent selon leur propre rythme, ou selon le rythme de l’enfant – sans se soucier du programme de l’EN. En revanche, les exigences du socle commun des connaissances et compétences restent l’objectif à atteindre pour la fin de la scolarité.

Le fait que les cours soient agréés ou non par l’Éducation Nationale ne donne pas forcément le droit au certificat de scolarité. Les pages d’accueil des cours vous donneront toutes les informations légales. Si vous ne les trouvez pas, n’hésitez pas à leur demander. 

Cours régis par la loi du 12 juillet 1971 (abrogée au 22 juin 2000)

– les indications sont celles trouvées sur les sites internet. Il appartient à chacun de vérifier ce qu’il en est dans les faits, et si cela correspond réellement à vos attentes.

Le CNED (Centre national d’enseignement à distance)

Le CNED est le cours par correspondance de l’Éducation nationale.

Il existe sous deux formules : 

le CNED réglementé (gratuit) : 

Pour en bénéficier, vous devez obtenir l’aval de votre inspecteur d’académie. Il faut en faire la demande en même temps que la demande d’autorisation d’instruction en famille, entre le 1er mars et le 31 mai inclus précédant la rentrée scolaire, en justifiant votre besoin du CNED réglementé. Parmi les motifs à invoquer dans la demande, seul le motif 4, Existence d’une situation propre à l’enfant motivant le projet éducatif, ne donne pas droit au CNED réglementé. 

Les enfants bénéficiant du CNED réglementé reçoivent des certificats de scolarité.

le CNED non réglementé (payant) : 

Vous pouvez aussi vous inscrire au CNED en toute liberté mais ce sera payant et vous ne bénéficierez pas dans ce cas du certificat de scolarité.

Les écoles virtuelles

Quelques écoles virtuelles se développent sur le web, suffisamment pour qu’elles soient mentionnées. Elles ne sont pas un cours par correspondance mais sont de véritables écoles, avec des cours et des horaires à respecter. Les cours sont dispensés par des enseignants, les élèves ont des devoirs à rendre – en somme, il s’agit bien d’une forme d’école classique, mais que l’on peut suivre de la maison – ce qui nous indique que le gouvernement ferait bien de revoir sa définition de « l’école à la maison » et qu’il est plus judicieux de fait de parler d’enfants déscolarisés ou non-scolarisés lorsque l’on évoque les enfants dont les familles ont fait un choix d’instruction différent que celui prôné par l’EN.

Ces écoles virtuelles se rapprochent néanmoins des CPC au sens où elles ne sont pas encore reconnues comme de véritables établissements scolaires – les enfants qui y sont inscrits sont donc soumis au contrôle et à l’obligation de déclaration annuels auprès de l’IA. Par ailleurs, elles ont aussi un coût certain.

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Article co-écrit par Anne-Catherine Proutière et Marion Seigneur, maman IEF et rédactrice web, auteure de @lancreetlesvoiles, pour Pass éducation