Petit moyen grand : une notion importante pour les PS

Apprendre aux élèves de petite section la notion de « petit moyen grand »

En maternelle, l’apprentissage des formes et des grandeurs représente les prémices de l’étude de la géométrie en mathématiques aux cycles 2 et 3. L’élaboration de suites organisées selon un critère donné constitue une compétence importante de ce domaine de connaissances. Les classements respectant un ordre « petit moyen grand » sont les premières organisations à proposer en petite section. Découvrez nos conseils pour apprendre cette notion à vos élèves. 

Repères d’apprentissage pour enseigner la notion de « petit moyen grand » en petite section

Le programme de cycle 1

Le domaine 4 du programme de maternelle publié au bulletin officiel de l’Éducation nationale de 2020 définit les objectifs relatifs à la notion d’organisation en fonction d’un critère de taille. Dans cette partie intitulée « Construire les premiers outils pour structurer sa pensée », il convient de se référer au paragraphe « Explorer des formes, des grandeurs, des suites organisées ». À la fin de la grande section, les élèves doivent être capables de « Classer ou ranger des objets selon un critère de longueur ou de masse ou de contenance. ». Pour atteindre cet attendu de fin de cycle, les premières activités à mener en petite section sont des activités de comparaison et de tri. Il s’agit pour les enfants de regrouper des objets selon des critères communs. Durant ces manipulations, l’enseignant veille à fournir un apport lexical en commentant le travail des petits et en les interrogeant sur leurs procédures.

La capacité d’abstraction en petite section

La capacité d’abstraction des élèves de petite section est en pleine construction. Il est difficile pour de si jeunes enfants de se détacher du réel pour comprendre certaines notions abstraites rencontrées à l’école. Le matériel utilisé dans les activités de tri et de classement doit faire l’objet d’une attention particulière de la part de l’enseignant. Il est conseillé d’utiliser plusieurs occurrences d’un même sujet, à des échelles différentes (par exemple la même image d’un ours, mais dans trois tailles distinctes, petit, moyen et grand.). En effet, les caractéristiques « dans la vraie vie » des objets proposés peuvent induire les enfants en erreur. Un éléphant est plus grand qu’une abeille dans l’absolu, mais dans leurs représentations, le rapport de taille peut être inversé. Si certains élèves rencontrent des difficultés à se détacher des caractéristiques des objets proposés, optez pour la neutralité (des objets ronds ou carrés, des cubes de construction, des bouts de ficelle, etc.). Vous pouvez également comparer avec vos élèves une petite figurine d’éléphant et une grande peluche en forme d’abeille. À l’aide d’une boîte ou d’un sac de taille moyenne, montrez-leur que la figurine est assez petite pour tenir à l’intérieur contrairement à la grande peluche.

Idées d’activités pour classer selon un critère de taille ou de longueur

Quel que soit le domaine d’apprentissage, les activités proposées en petite section répondent toujours à une progression allant de la manipulation vers l’abstraction. Voici quelques idées pour apprendre à vos élèves de petite section la notion de « petit moyen grand ».

La toise de la classe 

Quels meilleurs sujets d’observation et de comparaison pour rester ancré dans le réel que les enfants eux-mêmes ? Proposez à vos élèves un projet pour construire la toise de la classe en plusieurs séances :

  1. Choisissez 3 élèves de la classe qui se tiennent debout devant leurs camarades et laissez les autres les comparer. Posez des questions pour orienter la comparaison vers le critère de taille. « Comment est X ? » « Et Y ? » « Et Z ? » « Comment est X par rapport à Z ? », etc. Les réponses attendues sont « petit, moyen, grand, plus petit que, plus grand que. ». Ensuite, demandez aux élèves comment ils pourraient faire s’ils devaient les ranger. Poursuivez le dialogue avec la classe jusqu’à définition du critère « du plus petit au plus grand ». 
  2. En salle de motricité ou dans la cour, placez 3 élèves debout devant la classe. Réactivez les connaissances étudiées lors de la séance précédente en posant des questions. En les désignant un par un, demandez aux autres élèves de se lever et de « se mettre à la bonne place ». À l’aide de la validation des pairs, chaque enfant trouve sa place dans le classement du plus petit au plus grand. Prenez une photo et recommencez l’activité à plusieurs semaines d’intervalle. Vous pourrez les comparer avec les élèves, les écarts peuvent changer rapidement !
  3. Affichez une grande feuille de papier au tableau. Sur cette affiche, il y a autant de traits verticaux que d’élèves. Ils font des hypothèses sur son utilisation. Demandez aux élèves de se ranger par taille comme lors de la séance précédente, en file indienne. Vous leur expliquez que vous allez les mesurer et faire une marque sur la feuille, à l’aide d’un livre posé sur la tête. En leur posant des questions, incitez-les à trouver des procédures pour retenir à qui appartient chaque marque et quand elles ont été faites (noter le prénom et la date.).

Un projet de toise de la classe représente une alternative intéressante pour enseigner la notion de « petit moyen grand » en petite section. Durant ces types de séances, les élèves vivent des expériences, selon des modalités qui les impliquent corporellement et dans différents milieux (la classe, la cour, la salle de motricité.).

Les exercices systématiques

Après avoir expérimenté avec leurs corps, les élèves de petite section peuvent entrer dans une première phase d’abstraction. Ils sont prêts à réaliser des exercices systématiques de manipulation, en s’appuyant sur leurs premières connaissances de la notion de classement par taille. Ces activités constituent un entraînement nécessaire à l’acquisition de la notion « petit moyen grand ». Voici quelques idées de séances :

  • Les poupées russes : appelées aussi matriochka, elles s’imbriquent les unes dans les autres de la plus petite à la plus grande. Ce matériel représente l’intérêt de pouvoir repérer directement ses réussites et ses erreurs. Si la poupée ne rentre pas dans une autre, c’est qu’elle est trop grande. S’il reste une poupée après avoir rangé toutes les autres, c’est qu’une étape a été manquée.
  • La tour rose Montessori : composée de 10 cubes roses de tailles différentes. Elle permet de manipuler et d’observer des objets classés par taille ainsi que des sens de lecture différents. Du haut vers le bas, les cubes sont classés du plus petit au plus grand et inversement. En petite section, vous pouvez proposer seulement trois cubes au départ puis en ajouter progressivement.
  • Les activités de tri : largement déclinables, elles demandent peu de matériel que l’enseignant peut fabriquer lui-même. Demandez à vos élèves de ranger plusieurs séries des mêmes trois images (des petites, des moyennes et des grandes). Ils doivent les répartir dans trois bacs. Au fond de chaque bac, un exemple de la bonne image est collé pour que l’élève puisse comparer. Pour les élèves plus à l’aise, proposez trois bacs de tailles différentes. Pour changer des étiquettes à trier, vous trouverez facilement dans le commerce des lots de petits oursons de 3 tailles à trier par grandeur ou par couleur.
  • Les activités de classement : les élèves classent du plus petit au plus grand plusieurs objets identiques à des échelles différentes. Ces activités supposent d’avoir construit différents « sens de lecture » avec les élèves. Par convention et comme pour l’écriture, on ordonne généralement des objets en fonction d’un critère de taille de gauche à droite. Cependant, dans certaines productions comme le sapin de Noël fait de bandes de papiers classées de la plus petite à la plus grande, la lecture se fait de haut en bas. 
  • Les jeux de construction : demandez aux élèves de construire trois tours de tailles différentes. Ils les rangent ensuite de la plus petite à la plus grande. Pour étayer, vous pouvez leur dire de placer les tours les unes derrière les autres, à hauteur d’œil. Si la tour de devant cache la suivante, c’est qu’elle est plus grande.

Le conseil en plus : Pensez à vous appuyer sur des lectures d’albums jeunesse afin de donner du sens aux ateliers que vous proposez. L’histoire de Boucle d’or et les trois ours est un support particulièrement adapté pour enseigner la notion « petit moyen grand ».

L’évaluation

Pour évaluer vos élèves sur la notion « petit moyen grand », vous pouvez proposer du matériel de manipulation. Prenez en photo et datez les productions des élèves dans le cahier de vie pour suivre l’évolution de leurs compétences. Par ailleurs, le format des fiches avec vignettes à découper et coller dans l’ordre se prête particulièrement bien à une phase d’évaluation. Une fois collées, les vignettes ne peuvent plus être déplacées, ce qui s’oppose aux exercices systématiques de manipulation.

🔎 Retrouvez sur notre site une fiche sur le thème de la fête des Rois pour ranger du plus petit au plus grand en PS et MS.

Les supports papier permettent de garder une trace du travail des élèves et de constater les progrès effectués. Répertoriés dans le cahier de vie, ils seront aussi un support de communication avec les parents qui pourront suivre l’évolution de leurs enfants. Enfin, « travailler sur une feuille » représente souvent chez les petits une modalité d’apprentissage très formelle et sérieuse. Ils peuvent alors se sentir « comme les grands » et trouver ce support très motivant lorsqu’il est utilisé avec parcimonie.

🔎 Téléchargez sur notre site une fiche sur le thème de Pâques pour classer du plus petit au plus grand en petite section.

Les mises en situation possibles pour accompagner vos élèves de petite section vers la compréhension de la notion « petit moyen grand » sont nombreuses. Vous pouvez proposer des modalités d’apprentissages et des supports variés pour vous adapter à chaque profil apprenant de votre classe. Pensez cependant à toujours accompagner les activités avec des moments de langage. Expliciter, commenter, interroger les procédures et les résultats de chaque action sont des temps indispensables pour permettre aux petits de construire des connaissances pérennes et des compétences solides.

 



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