La place du graphisme en maternelle et son apprentissage

Nos conseils pour des activités de graphisme en maternelle efficaces

Parmi les diverses activités pratiquées à l’école maternelle, le graphisme est un incontournable. Dès la petite section et jusqu’à l’entrée au CP, des séances graphiques sont régulièrement proposées aux élèves. Mais quels en sont les objectifs et comment mettre en œuvre ces séquences de graphisme en maternelle ?

Qu’est-ce que le graphisme en maternelle ?

Le graphisme en maternelle c’est le tracé de formes, de motifs et de lignes. Les activités de graphisme ont deux fonctions principales :

  • l’entraînement et la préparation à l’écriture ;
  • une visée décorative dans le domaine des arts visuels.

On parle de geste graphique car dans les deux cas, ce qui est travaillé, c’est la gestuelle, la motricité fine.

Dans les programmes, le graphisme est évoqué dans ses deux composantes :

  • À propos de l’écrit, il est indiqué « un entraînement nécessaire avant de pratiquer l’écriture cursive : des exercices graphiques ».
  • Au sujet des productions plastiques et visuelles, on parle de « graphismes décoratifs issus de traditions culturelles et d’époques variées ».

Les activités de graphisme prennent pour point de départ le geste spontané des jeunes enfants, les traces fortuites faites lors de la découverte des outils scripteurs notamment. Au cours de la scolarité en maternelle, ces traces sont observées, verbalisées puis reproduites. Elles s’organisent ensuite pour devenir des formes identifiables. Grâce aux situations pédagogiques mises en place, les élèves vont pouvoir développer leurs compétences grapho-motrices.

Voici quelques éléments de progression des activités graphiques à l’école :

  • Entre 3 et 4 ans, l’enfant passe du gribouillage à un geste et un tracé plus maîtrisé. La coordination œil-main s’affine.
  • Entre 4 et 5 ans, le répertoire graphique s’enrichit. Il y a de plus en plus de détails et de formes géométriques identifiables.
  • Entre 5 et 6 ans, les graphismes sont de plus en plus complexes et leur taille se réduit. C’est à cet âge-là, en grande section généralement que le lien entre les activités graphiques et l’apprentissage de l’écriture cursive se fait plus explicitement.

C’est d’ailleurs souvent comme cela que l’on présente aux élèves et aux parents le graphisme : un entraînement qui permet d’apprendre à écrire. Dans les ressources d’accompagnement des programmes proposées sur le site Internet Eduscol, on distingue bien les différences entre dessin, graphisme et écriture. Si ces trois activités mettent en œuvre perception et motricité fine, leurs finalités sont différentes et il est recommandé de « rendre lisibles ces différences, afin qu’il n’y ait pas d’ambiguïté ».

Pourquoi faire du graphisme ?

Les activités graphiques couramment proposées à la maternelle ont pour objectifs le développement de la motricité fine, de la perception et de l’organisation spatiale (en particulier sur le support papier).

Le graphisme décoratif

Après avoir observé des objets, des œuvres d’art ou la nature, on peut verbaliser cette analyse et en faire ressortir des motifs réguliers. Par exemple, dans le contexte d’un projet de découverte de l’Australie, des œuvres d’art aborigène vont être présentées. Les élèves vont mettre en évidence les petits points si caractéristiques de la peinture aborigène. Ce sera le début d’expérimentations graphiques qui feront varier les supports, les outils et les matériaux utilisés. Le graphisme décoratif est lié à des dimensions plastiques et esthétiques. Il est dans ces cas-là présent au cœur des activités d’arts visuels en maternelle car, grâce au graphisme, on peut mettre en valeur des productions plastiques, donner des effets à un dessin (par exemple, tracer des petits traits pour représenter le pelage d’un animal). Parmi les nombreuses ressources intéressantes à ce sujet, le désormais classique Graphic’arts chez Accès Éditions est riche de propositions.

La maîtrise du geste

Un des objectifs majeurs de la pratique du graphisme est la maîtrise du tracé, la précision et la régularité. Cela bien sûr dans l’optique de préparer à une écriture cursive fluide. D’ailleurs, si le graphisme précède l’apprentissage de l’écriture, il reste présent pendant et après l’apprentissage de celle liant les lettres (cursive). On le trouve également sous la dénomination d’activités préparatoires à l’écriture. Dans ce cas, on utilise le plus souvent des fiches de reproduction et de répétition de formes graphiques sous forme de lignes. Ces activités sont des préalables à l’apprentissage du tracé des lettres.

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Le plaisir du geste

Une autre dimension, qui n’est pas à négliger, est celle du plaisir de faire. Lorsqu’un élève arrive à ressentir cet état lors des tracés et des phases de répétitions du geste, on a tout gagné ! Le côté ritualisé de l’activité graphique peut constituer une aide à la concentration. Dans les activités grapho-motrices, comme dans toutes les séances proposées à la maternelle, il est nécessaire de mettre en valeur les réussites, d’encourager les élèves dans leurs efforts. C’est ainsi qu’ils pourront trouver en eux la motivation pour travailler et progresser. Afin de susciter ou maintenir cette motivation, on peut également passer par le jeu. Par exemple, on fait correspondre les faces d’un dé à des unités graphiques et les élèves doivent remplir des zones délimitées d’un dessin avec ces graphismes-là. On peut imaginer aussi des jeux de memory, de domino ou de loto autour des graphismes de base ou de motifs plus complexes.

Comment faire du graphisme à l’école maternelle ?

Il semble nécessaire de diversifier et multiplier les approches du graphisme avec les jeunes enfants.

Un point de départ : l’observation

Une démarche intéressante est de partir des observations des enfants. Porter un regard curieux et exercer son œil sont déjà des compétences à acquérir en soi. Elles peuvent être un point de départ pour repérer des graphismes dans les objets du quotidien, dans l’environnement urbain, la nature et les œuvres d’art présentées aux élèves. Les activités physiques peuvent également constituer une situation de départ aux séances graphiques. Par exemple, lors de l’utilisation des rubans de GRS, on peut constater que des vagues, des boucles, des ronds apparaissent. C’est l’occasion de verbaliser cela et de le reproduire graphiquement.

Le répertoire graphique

À ce stade, il est pertinent de constituer un répertoire graphique. Il peut être collectif ou individuel. Il peut prendre diverses formes : affiche, cartes, éventail… L’important étant de le créer avec les élèves et de le compléter au fur et à mesure des motifs rencontrés ou imaginés.

L’organisation spatiale

Les activités graphiques reposent sur la notion de repérage spatial. En effet, dans le geste grapho-moteur il faut gérer l’espacement entre les motifs. On peut même jouer sur l’écartement pour créer un rythme. La prise de repères est également importante, que ce soit sur une feuille de papier, un cahier ou tout autre support. À l’école maternelle, on travaille surtout en manipulant, mais progressivement on introduit les fiches puis la production sur cahier. C’est généralement en grande section que les élèves commencent à utiliser un cahier et en particulier dans le domaine du graphisme et de l’écriture. Ils sont ainsi bien préparés à la gestion et l’organisation de la page.

La pratique

La pratique du graphisme prend des formes diverses. On peut passer par différentes phases où l’on évolue d’une exécution très guidée à un entraînement de plus en plus autonome :

  • la reproduction ;
  • l’entraînement ;
  • la répétition ; 
  • la consolidation ;
  • le réinvestissement ;
  • la créativité.

Les matériaux et médiums utilisés sont à varier au maximum : tracé au doigt dans le sable ou la semoule, peintures de différentes textures au pinceau, encres colorées au coton-tige, craies grasses, pastels, crayons, feutres, stylo, pâte à modeler ou argile, etc. Les fiches de graphisme ne sont pas à négliger. 

👉 Utilisez des ressources disponibles sur le site : Fichier graphisme PS-MS-GS.

En graphisme, les possibilités sont infinies et peuvent être source de plaisir et de fierté pour les enfants. Loin d’être une activité lassante et répétitive, sa pratique peut permettre à l’élève d’exercer sa créativité et participer à son épanouissement. Alors, n’hésitez pas à innover et expérimenter des méthodes pédagogiques différentes dans vos classes.

 



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