Toutes les infos sur le développement du langage de 3 à 6 ans

Comment se développe le langage de 3 à 6 ans ?

Dès bébé, l’enfant entre en communication par ses babillements et ses gestes. Par la suite, le développement de son langage l’amène à en avoir une maîtrise suffisante vers 6 ans pour lui permettre d’entrer dans l’apprentissage de la lecture. Cette dernière étant elle-même une forme plus élaborée du langage, la maîtrise de l’oral en est un prérequis. Dans cet article, faisons le point ensemble sur les étapes du développement du langage entre 3 et 6 ans. Pour compléter et optimiser la maîtrise du langage de votre enfant, nous vous donnons également quelques pistes pour l’aider dans cette conquête avant d’envisager l’apparition de difficultés et de voir comment y faire face.

Les acquisitions langagières entre 3 et 6 ans

C’est une période de la vie durant laquelle, chacun à leur rythme, les enfants progressent dans leur maîtrise du langage pour atteindre un phrasé presque adulte à l’âge de 6 ans.

Le lexique

Depuis ses 2 ans, votre enfant a connu une véritable explosion lexicale pour maîtriser, vers 6 ans, environ 2500 mots. Il a donc appris, ces 4 dernières années, entre 1 et 2 mots par jour. On estime qu’un mot est maîtrisé lorsqu’il est utilisé à bon escient, c’est-à-dire qu’il est porteur de sens pour l’enfant et conforme à la réalité. Par ailleurs, il comprend la quasi-totalité des mots que vous employez et est capable de comprendre un mot nouveau grâce au contexte.

La syntaxe

De la phrase simple du type sujet verbe complément, l’enfant passe petit à petit à l’usage de phrases complexes. Les phrases s’étoffent à coup d’adjectifs, d’adverbes, de prépositions, de compléments, le tout lié par l’emploi de coordinations de lieu, de temps et de causalité.

Le « je »

Vers 3 ans, votre enfant se détache de vous et acquiert le « je ». Cela témoigne d’une certaine maturité, de sa capacité à s’inscrire dans le monde et à le comprendre, l’apprendre. Cette acquisition lui permet également de construire des phrases complexes, d’exprimer sa volonté, son émotion et de raconter. Pour l’aider, vous pouvez regarder des photos de famille avec lui et les commenter : « Sur cette photo, je joue au foot dans le jardin, et toi, que fais-tu ? ». Surtout, n’oubliez pas que vous, parents, êtes un modèle pour votre enfant, évitez de parler de vous à la troisième personne et préférez « viens me voir » à « viens voir maman ».

Comment aider votre enfant ?

La soif de connaissance

Bien qu’il maîtrise et utilise couramment des milliers de mots, il semble avoir un penchant très affirmé pour deux d’entre eux : pourquoi et comment. Profitez-en pour avoir avec lui des discussions qui le nourrissent, entretiennent sa curiosité et son intérêt pour le langage. Répondez à ses interrogations, abreuvez sa soif de connaissance par des documentaires, des lectures variées et expliquez-lui, reformulez ce qui le nécessite. En lui offrant le langage comme vecteur de savoir, vous l’inscrivez dans un cercle vertueux grâce auquel plus il va approfondir un sujet plus il va en maîtriser les codes et le lexique, plus il va être en mesure de comprendre et donc d’apprendre.

Les jeux de langage

Dans la voiture, à table, vite fait ou pour un moment plus long, il existe de nombreux jeux simples à mener avec votre enfant pour lui permettre d’entraîner ses compétences langagières, ses structures syntaxiques, ses compétences en phonologie et sa capacité à catégoriser :

  • Jeux de rôles, marionnettes : avec des figurines, des doudous, quelques déguisements ou rien du tout, jouez à imiter, faire semblant. Ces jeux de rôles permettent d’explorer différents registres de langue et structures syntaxiques.
  • Jeux de phonologie : parler robot (é-lé-phant), trouver des rimes (fourchette – chaussette), des mots qui ont la même attaque (baleine – banane), faire des jeux de rime avec les prénoms (Eric le lombric, Yanis joue au tennis).
  • Catégoriser : vous énoncez des mots et il trouve leur lien (tarte, mousse au chocolat, yaourt : dessert ; ballon, crampon, but : foot). Vous énoncez une catégorie (fruit, véhicule, école, maison) et chacun leur tour, les joueurs énoncent un mot qui en fait partie. Vous pouvez aussi jouer à accoupler des mots, si vous annoncez « lapin », le premier qui propose un mot qui va avec et fournit une explication valable gagne et proposera à son tour un mot. Par exemple « ours » parce qu’il a des poils, « carotte » car il la mange, « clapier » parce qu’il vit dedans.

Vous pouvez proposer à votre enfant des activités sur des thèmes particulièrement porteurs en vous appuyant sur nos dossiers à télécharger :

👉les couleurs

👉le corps humain

👉le goût

Les difficultés et troubles du langage oral

Parce que les troubles du langage oral peuvent être à l’origine de difficultés scolaires, il convient de faire le point sur différentes éventualités :

  • Les troubles articulatoires  : l’enfant présente une difficulté voire une impossibilité à prononcer certains sons. Ainsi, il peut dire « sapiteau » ou « apiteau » pour « chapiteau ». Ce trouble est bénin mais nécessite la plupart du temps une rééducation pour être corrigé.
  • Le retard simple de parole : confusions ou inversions de sons, déformations de mots. À l’inverse du trouble articulatoire, l’enfant est capable de prononcer chaque syllabe correctement, c’est l’assemblage qui est difficile. Cela traduit souvent un manque de maturité et disparaît généralement sans difficulté.
  • Le retard de langage : la première phrase apparaît après l’âge de 3 ans et l’enfant pratique un langage bébé (pauvreté de vocabulaire, absence des pronoms personnels, non conjugaison des verbes, absence de mots de liaisons). Si le retard concerne surtout l’expression, la compréhension est parfois affectée. L’évolution du langage est lente et peut nécessiter une prise en charge ou au moins un bilan pour s’assurer de l’absence de troubles associés.
  • Le bégaiement : ce trouble se manifeste par la répétition involontaires de sons ou syllabes et le blocage de la parole. Une rééducation peut être nécessaire pour aider l’enfant à le surmonter.
  • La dysphasie est la forme la plus sévère des troubles du langage oral. Il s’agit d’un trouble de la structure du langage qui affecte aussi bien l’expression que la compréhension. L’enfant est difficilement compréhensible (manque de vocabulaire, nombreuses erreurs de syntaxe). Il a du mal à décrire une situation ou nommer une image. C’est un trouble durable qui nécessite une prise en charge précoce et peut entraîner des difficultés dans les apprentissages scolaires.

Si la plupart des difficultés de langage sont purement mécaniques et se règlent avec le temps, certaines nécessitent une rééducation. Dans le doute, discutez-en avec l’enseignant de votre enfant ou votre médecin de famille qui pourra, le cas échéant, vous orienter vers un professionnel de santé.

 

 



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