Utiliser les imagiers pour petits à la maison et travailler le langage

Le développement du langage est un enjeu capital chez le jeune enfant. Bien qu’il apprenne naturellement à parler grâce à l’environnement linguistique dans lequel il baigne depuis sa naissance, votre bambin peut être accompagné à la maison dès le plus jeune âge pour enrichir son vocabulaire. Pour cela, rien de tel que les imagiers pour les petits, grands classiques des bibliothèques enfantines.

Quel imagier pour petits choisir ?

Qu’est-ce qu’un imagier ?

Comme son nom l’indique, un imagier est un répertoire d’images classées par catégories et associées au mot qui les désigne. Les objets représentés ne sont pas choisis au hasard. Traditionnellement, il s’agit d’éléments présents dans le quotidien de l’enfant. Ainsi, les imagiers permettent aux petits de développer un vocabulaire qui leur sera utile pour se faire comprendre dans la vie de tous les jours. Les familles d’images peuvent s’organiser autour de :

• lieux (la cuisine, le bain, l’école, la ferme, etc.) ;
• grands thèmes (les couleurs, les saisons, les animaux, etc.) ;
• catégories d’éléments ayant des points communs (ce qui pique, ce qui mouille, ce qui est doux, etc.).

La lecture d’imagiers permet de développer différentes compétences :

• enrichir le vocabulaire de l’enfant ;
• identifier et construire des catégories en comprenant les liens qui unissent plusieurs images ;
• s’appuyer sur une image pour raconter un moment vécu ;
• retrouver les correspondances entre l’objet représenté sur l’image et l’objet réel.

Les différents types d’imagiers

Pour choisir un imagier adapté à l’âge de votre enfant, prenez en compte 3 critères :

1. Le support : les imagiers pour les petits traditionnels se présentent sous forme de livres. Ce format a toute son importance puisqu’il constitue souvent la première rencontre des bébés avec cet objet du quotidien. Avec l’aide de l’adulte, il commencera à apprendre que les livres contiennent des représentations du monde réel. Il convient aux tout petits dès 12 mois. Les collections de cartes peuvent être proposées à des enfants plus grands, à partir de 2 ans. Elles permettent plus de manipulations et sont plus propices au jeu (loto, activités de tri, devinettes, etc.).
2. Le thème : pour les bébés, il doit être choisi au plus proche de son environnement de tous les jours. Les catégories les plus simples (le bain, la chambre, les jouets, etc.) sont à privilégier pour les 12-18 mois. Plus tard, entre 2 et 3 ans, viendront des familles d’images plus éloignées du quotidien (les vacances, la ferme, les véhicules, les saisons, etc.). Enfin, proposez aux plus grands, à partir de 3 ans, des répertoires aux classements plus complexes (ce qui sent bon, ce qui est sucré, ce qui fait peur, etc.). 
3. Le type d’images : la capacité à reconnaître un objet lorsqu’il est dessiné se construit progressivement chez le jeune enfant jusqu’à l’école maternelle. Il est donc essentiel de présenter aux bébés des imagiers avec des photos d’éléments réels pour qu’il puisse les reconnaître. À partir de 2 ans, les premières images apparaissent et votre petit commence, avec votre aide, à faire le lien entre le dessin et la réalité. Enfin, dès 4 ans, vous pourrez lui proposer des illustrations plus figurées pour qu’il reconnaisse les traits caractéristiques des éléments. Par exemple, il reconnaîtra un chat stylisé en identifiant la queue et les moustaches. 

Notre conseil bonus : Pensez à choisir des éditions récentes afin d’être au plus proche de la réalité de votre tout petit. En effet, un téléphone filaire représenté dans un imagier des années 1990 n’a plus grand-chose à voir avec les smartphones que vos enfants vous voient utiliser au quotidien ! 

💡 Retrouvez un imagier du printemps pour la grande section et un imagier du goût en 2 polices pour la petite section à télécharger sur notre site.

Idées d’activités à mener avec des imagiers pour les petits

Lecture coopérative 

La première activité à mener, dès 12 mois, est la lecture des livres d’images. Avec votre bébé, feuilletez les pages de l’ouvrage en pointant du doigt et en nommant les objets représentés. Par imitation, votre petit apprendra à dire les mots en répétant ou même à vous communiquer une idée ou un besoin. À partir de 18 mois, vous pouvez indiquer ou demander à votre bambin de vous dire où trouver l’objet en question. Commencez toujours par l’environnement proche (dans la cuisine, dans la chambre, dans la salle de bain, etc.) puis dès la petite section, étendez à des lieux en dehors de la maison (à l’école, à la ferme, à la plage, etc.). 

Fabrication de l’imagier de la maison

Fabriquez avec votre enfant l’imagier de la maison. Prenez en photo des objets du foyer, des membres de la famille, des animaux de compagnie, etc. Imprimez les images puis répertoriez-les dans un cahier, un classeur ou un porte-vue. À partir de 3 ans, vous pouvez mener avec votre petit une activité de tri des photographies afin de déterminer les catégories de l’imagier. Écrivez vous-même le nom des objets sous l’image si vous réalisez ce projet avec un tout petit. Cela constituera un premier éveil à l’écrit et la différenciation entre l’image et le mot. Dès la moyenne section, proposez à votre bambin d’écrire lui-même les mots en copiant un modèle et dictez les lettres aux plus grands.

Chasse aux objets

Organisez des chasses aux objets de la maison. Montrez une image dans le livre et demandez à votre enfant d’aller chercher l’objet et de vous le ramener. Profitez de ce jeu pour encourager le langage en lui posant des questions : « Où as-tu trouvé cet objet ? Comment s’appelle-t-il ? À quoi sert-il ? De quelle couleur est-il ? », etc.

Jeux avec des imagiers sous forme de cartes

Les imagiers qui se présentent sous forme de collection de cartes sont le support privilégié pour des activités de manipulation, de réflexion et de langage dès 3 ans :

•  Activité de tri ou classement : présentez à votre enfant une collection d’images soigneusement sélectionnées et demandez-lui de les trier. Vous pouvez imaginer un scénario amusant pour rendre la consigne plus accessible. Dites-lui par exemple « Ton doudou a fait tomber la boîte d’images et maintenant elles sont toutes mélangées. Peux-tu m’aider à les ranger ? Nous allons faire 3 tas de cartes qui vont ensemble. ». Laissez ensuite votre petit déterminer des critères communs aux images et orientez-le en posant des questions si besoin. Demandez-lui de vous expliquer ses choix.
• Trouver l’intrus : présentez à votre bambin une sélection de cartes et demandez-lui de trouver « celle qui ne va pas avec les autres » ou « celle qui est différente ». En amont, composez les collections de cartes en fonction de l’âge de votre enfant (entre 6 et 3). Il est plus facile de commencer avec beaucoup de cartes pour avoir plus d’éléments de comparaison. Plus votre enfant grandit, moins l’écart entre l’intrus et le reste des images doit être évident. Encouragez votre petit à expliquer pourquoi il a choisi cet intrus.
• Devinettes : choisissez une carte et gardez-la face cachée. Dès la petite section, faites deviner l’image à votre enfant en donnant des caractéristiques de l’objet ou de l’être représenté (par exemple « C’est un fruit, il est jaune, sa peau ne se mange pas » pour faire deviner une banane). En moyenne section, l’enfant peut lui-même poser des questions pour essayer de trouver. Plus tard, en grande section, votre enfant sera capable de vous faire deviner un élément représenté sans en prononcer le nom.
• Évoquer des moments vécus : à partir de 4 ans, montrez une image à votre enfant et demandez-lui de la nommer. Ensuite, demandez-lui de raconter ce à quoi l’image lui fait penser. Cela peut être une histoire que vous lui avez lue, une activité faite à l’école, un souvenir…

Les imagiers pour les petits sont des ressources inépuisables d’enrichissement lexical et d’accompagnement dans la découverte du monde qui les entoure. Les livres d’images traditionnels s’adaptent aux bébés et aux très jeunes enfants en proposant des objets et des êtres bien ancrés dans la réalité de leur quotidien. Pour les plus grands, ces ouvrages peuvent devenir un support d’éveil aux arts et à l’esthétisme grâce à des organisations plus originales et des représentations plus figurées.

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