Lecture sur 1984, George Orwell en 4ème. Au-dehors, même à travers le carreau de la fenêtre fermée, le monde paraissait froid. Dans la rue, de petits remous de vent faisaient tourner en spirale la poussière et le papier déchiré. Bien que le soleil brillât et que le ciel fût d’un bleu dur, tout semblait décoloré, hormis les affiches collées partout. De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un…
Lecture sur Situations, Jean-Paul Sartre, 1949 en 4ème. En 1945, Jean-Paul Sartre, alors journaliste, est envoyé aux États-Unis et découvre New York. Dans cet article, paru en 1949, il donne sa vision et son expérience de la ville. J’aime New York. J’ai appris à l’aimer. Je me suis habitué à ses ensembles massifs, à ses grandes perspectives. Mes regards ne s’attardent plus sur les façades, en quête d’une maison qui, par impossible, ne serait pas identique aux autres maisons. Ils…
Lecture sur Meurtre à Honfleur, Martine Delerm, 1997 en 4ème. De Honfleur la nuit, je ne connaissais que les nuits d’été, la douceur bienfaitrice des ruelles pleines de rires, de cris joyeux, les terrasses où traînent les derniers Parisiens, les marchands d’art qui bavardent entre eux en raccrochant leurs volets et puis encore quelques odeurs de moules frites qui flottent ici et là….. Mais le Honfleur des tempêtes de novembre, toutes portes closes, me rejetait dans de vieilles peurs venues…
Lecture sur Noir et blanc, Orhan Pamuk, 2003 en 4ème. J’ai vécu l’Istanbul de mon enfance comme un lieu en deux teintes, à moitié obscur, couleur de plomb, dans le style des photographies en noir et blanc ; c’est ainsi qu’il m’en souvient. Bien que j’aie grandi dans la semi-obscurité d’une maison-musée à l’ambiance pesante, je lui dois sans doute une part de ma passion pour les espaces intérieurs. L’extérieur, les rues, les avenues, les quartiers éloignés m’ont toujours fait…
Lecture sur Les fenêtres, Marie Krysinska , 1883 en 4ème. Le long des boulevards et le long des rues, elles étoilent les maisons. Et quand le soleil se couche sur son bûcher incendié, éclaboussant d’or et de sang l’horizon, Elles resplendissent comme des armures, Jusqu’à l’heure navrée, où, dans le recueillement de tous les objets, l’obscurité tombe comme une neige noire, par flocons. Alors tous les miroitements s’éteignent ; toutes les couleurs se confondent et s’effacent ; Seuls, les vitraux…
Lecture sur De soie et de sang, QIU XIAOLONG, 2007 en 4ème. Ce passage constitue le début du roman. L’haleine du maître ouvrier Huang, un des lève-tôt de Shanghai qui courait dans la rue de Huaihai Ouest, se transformait en buée sous les étoiles pâlissantes. Cet homme de soixante-cinq ans environ avait encore une foulée vigoureuse, même s’il essuyait son front en sueur. En fin de compte, la santé est plus précieuse que tout le reste, pensa-t-il fièrement. Que pouvaient…
Lecture sur Paris Métèque, Gaël Faye, 2017 en 4ème. J’ai débarqué Paris d’un monde où l’on te rêve J’ai fui les périls, les déserts où l’on crève Tu m’as ouvert tes bras, toi ma Vénus de Milo Tu brillais trop pour moi, je n’ai vu que ton halo C’est pour ça que je l’ouvre, ma gueule est un musée Je vis loin du feutré et des lumières tamisées Dans tes ruelles cruelles ou tes boulevards à flics Dans la musique…
Lecture sur Les Misérables, Victor Hugo, 1862 en 4ème. [….. ] Paris exprime le monde. Car Paris est un total. Paris est le plafond du genre humain. Toute cette prodigieuse ville est un raccourci des mœurs mortes et des mœurs vivantes. Qui voit Paris croit voir le dessous de toute l’histoire avec du ciel et des constellations dans les intervalles. Paris a un Capitole1, l’Hôtel de ville, un Parthénon, Notre-Dame, un Mont-Aventin2, le faubourg Saint-Antoine, un Asinarium3, la Sorbonne, un…
Lecture sur Les Lettres persanes, Montesquieu, 1721 en 4ème. Rica est un Perse en voyage à Paris. Il raconte à différents correspondants, restés dans son pays d’origine, comment se déroule son séjour. Nous sommes à Paris depuis un mois, et nous avons toujours été dans un mouvement continuel. Il faut bien des affaires avant qu’on soit logé, qu’on ait trouvé les gens à qui on est adressé, et qu’on se soit pourvu des choses nécessaires, qui manquent toutes à la…
Lecture sur Le Cygne, Charles Baudelaire 1857 en 4ème. Andromaque, je pense à vous ! Ce petit fleuve, Pauvre et triste miroir où jadis resplendit L’immense majesté de vos douleurs de veuve, Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit, A fécondé soudain ma mémoire fertile, Comme je traversais le nouveau Carrousel. Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville Change plus vite, hélas ! que le coeur d’un mortel) ; Je ne vois qu’en esprit, tout ce camp…