Zoom sur la réforme de formation initiale des enseignants

3 nouveautés après la réforme de la formation initiale des enseignants 

Le parcours de formation du corps enseignant du 1er et du 2nd degré a subi de nombreux changements ces dernières années. Afin de trouver des solutions pour rendre le métier plus attractif et lutter contre la crise du recrutement, le master MEEF a été modifié. En le rendant plus professionnalisant, le ministère de l’Éducation nationale espère faciliter la prise de fonction des jeunes lauréats du concours. Vous êtes étudiant et vous souhaitez devenir professeur des écoles ? Vous rêvez de faire classe à des adolescents ? Alors, découvrez ce qui change avec la réforme de la formation initiale des enseignants.

1) La préprofessionnalisation au centre de la réforme de la formation initiale des enseignants

Le monde de l’enseignement subit une crise de recrutement sans précédent, ce qui conduit à des situations très tendues dans les établissements scolaires. Entre les conditions de travail de plus en plus difficiles, le manque de reconnaissance, les salaires trop bas, le métier n’attire plus. L’Éducation nationale a donc œuvré pour rendre la profession plus attractive et pour mieux accompagner l’entrée dans le métier des jeunes fonctionnaires stagiaires. Avant la réforme, les étudiants en master MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) réalisaient 2 semaines de stages d’observation et 2 autres de pratique accompagnée, la 1re année. À l’issue du M1, ils se présentaient au CRPE et se retrouvaient face à une classe la rentrée suivante. Ils devaient alors enseigner à mi-temps et terminer leur master pour être titularisés. Au regard de la charge de travail conséquente et du manque de compétences en gestion de classe, l’année de M2 était très compliquée. Depuis 2022, pour devenir prof, la formation propose 3 formules différentes pour des étudiants mieux confrontés à la réalité du métier.

Un parcours de préprofessionnalisation au métier d’enseignant dès la L2

Afin de permettre une entrée progressive dans le métier et de le rendre plus attractif, un parcours de préprofessionnalisation a été mis en place. Ainsi, dès la 2e année de licence, les étudiants intéressés peuvent effectuer un stage d’observation et participer au dispositif devoirs faits, tout en étant rémunérés. En L3, cette formule évolue de sorte que le jeune apprenti puisse co-intervenir aux côtés de l’enseignant. Parallèlement, il continue sa participation à l’aide aux devoirs. L’alternance se poursuit en M1 MEEF et représente 1/3 de temps de service d’enseignement. Durant ces 3 années de stage, l’étudiant signe un contrat auprès du rectorat de son académie. Il est rémunéré et son salaire est cumulable à la bourse d’études. La grille tarifaire s’articule comme suit :

  • en L2, le stagiaire perçoit 693 € net par mois ;
  • en L3, il touche 963 € net par mois ;
  • en M1, il gagne 980 € net par mois.

Ce dispositif est mis en place dans les académies déficitaires, telles que celles de Versailles, Créteil et Amiens. Il concerne également les disciplines comme les mathématiques qui manquent de professeurs. À terme, l’objectif est de le rendre accessible sur l’ensemble du territoire français.

La mise en place de l’alternance dans toutes les académies

Dans les académies où le parcours de préprofessionnalisation n’est pas encore accessible, le master MEEF peut se faire en alternance la 2e année. Dans ce cas, l’étudiant signe un contrat d’apprentissage auprès des services académiques. Il exerce alors 1/3 de temps la fonction d’enseignant et perçoit une rémunération de 722 € net par mois. Le reste du temps, il poursuit ses études.

Le parcours de formation des non-alternants en master MEEF

Pour les étudiants qui ne peuvent pas suivre un parcours en alternance, le Master MEEF prévoit une immersion dans le métier. En M1, un stage d’observation dans une école et un autre à responsabilité sont à faire sur une durée de 6 semaines. En M2, les élèves sont obligés de réaliser 12 semaines d’alternance contre une rémunération de 420 € brut par mois.

2) L’homogénéisation des contenus de la formation des enseignants sur tout le territoire français 

D’après le site Éduscol, l’autre axe de travail de cette réforme est l’homogénéisation des contenus des enseignements du master MEEF. En effet, le ministère a constaté que de nombreuses disparités existent entre les INSPE. Afin de lutter contre ce phénomène, les apprentissages s’articulent, à présent, autour de 3 axes majeurs : la formation universitaire, le master et l’alternance. Le volume horaire des enseignements disciplinaires et didactiques doit être le même partout. D’ailleurs, cela représente 800 h de cours (hors stage) sur 2 ans.

Master MEEF : le contenu des enseignements du 1er degré

Dans le parcours de formation des futurs professeurs des écoles, les INSPE doivent enseigner :

  • 55 % de savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter, les valeurs de la République, etc.) ;
  •  20 % dédiés à la polyvalence (autres savoirs disciplinaires), à la pédagogie et à la gestion de classe ;
  • 15 % consacrés à la recherche universitaire ;
  • 10 % réservés aux innovations propres à chaque INSPE.

Master MEEF : le contenu des enseignements du 2nd degré

L’harmonisation des enseignements concerne également le 2nd degré. Dans ce cas, le Master MEEF s’articule comme suit : 

  • 45 % dédiés à la discipline et aux savoirs fondamentaux ;
  • 30 % pour les stratégies d’enseignement et de gestion de classe ;
  • 15 % pour la recherche universitaire ;
  • 10 % dédiés aux innovations de chaque INSPE.

 3) Le positionnement du concours dans le parcours de formation des professeurs

Qu’il s’agisse du CRPE ou du CAPES, la passation du concours de professorat ne se fait plus à la fin du M1. En effet, depuis la réforme, les étudiants s’y présentent au terme de leur 2e année de master. Cette nouvelle formule permet de ne plus couper la formation en 2. Par ailleurs, elle rend les conditions de passage plus équitables entre les personnes issues de la formation MEEF et les titulaires d’un M2 généraliste.

En bref, la réforme sur les formations des professeurs vise à homogénéiser les enseignements dans toute la France et à rendre le parcours plus professionnalisant. En mettant la pratique au cœur des apprentissages, le gouvernement espère bien attirer de nouveaux volontaires pour exercer ce métier.

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