La pédagogie Montessori et la croyance de Noël – PDF à imprimer

L’automne n’est même pas encore achevé, et vous apercevez déjà partout le père Noël : dans les magasins ou les publicités. Une question revient alors en cette période : faut-il faire croire aux enfants que le père Noël existe ? Vous hésitez encore à dévoiler la vérité. Que vous soyez convaincu ou non par cela, vous ne voulez plus lui mentir. Mais vous avez également peur qu’il soit déçu et ne voit plus Noël pareil. Alors que faut-il faire ? Votre décision est liée de plus, à l’éducation que vous voulez laisser à vos enfants. Petit coup d’œil sur la pédagogie Montessori et la croyance de Noël.

Noël par Maria Montessori

L’imaginaire de l’enfant

D’après Maria Montessori, l’enfant n’imagine pas, il croit. En effet, ce sont les parents qui décident d’explorer la croyance de Noël à travers des contes et des histoires. Votre enfant, alors, vous écoutera avec attention, et non en imaginant. C’est toute l’importance de faire « croire » au père Noël ou de décider de lui dire la vérité. C’est ainsi, qu’elle avance ce propos : « Est-ce la crédulité que nous voulons développer chez l’enfant ?». En effet, les enfants, sont, jusqu’à 5 ans environ, incapable de discerner le réel de l’irréel. D’un point de vue pédopsychiatre, cela fait partie du développement normal d’un enfant de passer d’une croyance à la désillusion de la réalité. C’est donc l’adulte qui s’amuse à faire « croire » à l’enfant que le père Noël existe et non le contraire.

La réalité de Noël

Il ne faut pas oublier que Noël est une fête religieuse pour les catholiques en tout cas. Car si vous vous basez des histoires du monde entier, Noël a des significations différentes partout dans le monde. Ainsi, pour les catholiques, c’est Jésus qui amène des cadeaux sur terre grâce à sa naissance (la paix, la joie et la foi). Saint-Nicolas a également une place dans la croyance orthodoxe. Le père Noël, lui, arrive après la 2nde guerre mondiale avec Coca-Cola. Puis, dans certains pays latins, Noël était représenté par une vilaine femme, la « Befana », qui regardait à travers les murs, arrivait par les cheminées et apportait des jouets aux enfants qui avaient été sages, et laissait du charbon à ceux qui avaient été méchants. Tant de représentations donc, pour laisser place à la croyance propre à chacun. C’est finalement votre « héritage » et ce que vous voulez transmettre à votre enfant par la suite.

Dire la vérité aux enfants

La valeur première de la pédagogie Montessori est de ne pas mentir à son enfant. Cela est renforcé avec la croyance de Noël. Certains parents ont mal vécu la connaissance du « mensonge » de leurs propres parents. De ce fait, ils ne souhaitent pas reproduire cela auprès de leurs progénitures. Souvenez-vous en plus, que votre enfant vous croit et non imagine. Vous pouvez donc tout à fait expliquer à votre enfant pourquoi il y a autant de ferveur autour de la période de Noël. Il suffit d’en discuter avec des histoires imaginées autour du père Noël, en soulignant que c’est une histoire. Maria Montessori n’invite donc pas les parents à éviter Noël, mais plutôt à dire une certaine vérité qui permettra à votre enfant de ne pas être crédule sur ce sujet. Finalement, le message qu’elle voulait porter était le suivant : « Nos enfants nous font confiance, soyons-en dignes et ne les faisons pas croire à des choses auxquelles nous-mêmes ne croyons pas. »

 

Le père Noël vu par les enfants

La peur du père Noël

Vous l’avez peut-être déjà vécu enfant : cet instinct de recul quand vous apercevez le « père Noël » dans un magasin. Beaucoup d’enfants ont en effet peur de ce vieillard barbu. Vous avez peut-être même insisté un jour pour avoir une photo de votre enfant sur les genoux du père Noël. Malheureusement, c’était ensuite le drame avec des pleurs. Mais pourquoi ce grand homme rouge effraie ? Tout simplement, parce que le père Noël est souvent imposant, une grosse barbe blanche qui cache la moitié de son visage, un bonnet le haut de sa tête, parfois avec cette grosse voix qui n’apaise pas vraiment. Puis parce qu’ils ont sûrement entendu des choses à son sujet qui ne le rassure pas.

Le chantage du père Noël

Votre enfant a déjà dû entendre au moins une fois : « Si tu n’es pas sage, le père Noël ne passera pas. » Imaginez alors que pour lui, ce vieux monsieur en habit rouge décide s’il a des cadeaux ou pas. C’est une menace pour l’enfant qui peut être bouleversante. Il est finalement utilisé comme une carotte ou un bâton pendant près d’un mois. Est-ce vraiment nécessaire ? Cela fonctionne très bien aux yeux de certains parents. Pourtant, le fait de se servir d’un personnage pour obtenir un comportement que vous jugez bon, n’aidera pas votre enfant à se construire. De cette façon, il reste figé sur un père Noël qui surveille tout ce qu’il fait et qui pourrait ne pas lui ramener de cadeaux le jour J.

La découverte de la vérité

Il arrive le moment où votre enfant va apprendre la vérité. Que vous lui dites ou qu’il l’apprenne tout seul, votre enfant peut se sentir trahi. C’est peut-être un grand mot, mais dans son esprit, vous l’avez conditionné avec des histoires d’un grand homme en habit rouge qui descend par la cheminée la nuit de Noël. Il faut envisager le choc qu’il peut avoir. Cela peut, bien entendu, se passer correctement, avec des explications et une découverte progressive. Si vous décidez dès le départ de ne pas faire croire au père Noël, il faut tout de même bercer votre enfant à la « magie » de Noël. En effet, même avec la pédagogie Montessori, il n’est quand même pas interdit d’admirer les lumières, les contes et la beauté générale de Noël. D’ailleurs, Maria Montessori était très croyante. Elle continuait donc à fêter Noël avec toutes les traditions autours. Noël ne se résume pas qu’au père Noël après tout. 

 

Noël avec une pédagogie positive

Apprendre la tolérance

La position de la pédagogie Montessori est de ne pas faire croire à vos enfants ce que vous ne croyez pas vous-mêmes. Avec la pédagogie positive, c’est de laisser croire votre enfant ce qu’il souhaite. Si vous mélangez les deux, vous verrez bien entendu que c’est assez similaire. Tout d’abord, si votre enfant va à l’école, il se posera tôt ou tard des questions que vous serez amené à répondre. Une valeur qui en résultera alors : la tolérance. En effet, le père Noël continuera toujours d’être évoqué à l’école, dans les magasins, à la télévision, etc. Vous pouvez alors justifier tout cela par la croyance de chacun. Finalement, cela démontre que de croire ou faire croire au père Noël est similaire à la religion ou encore à la politique. Tous points de vue est discutable, mais doit être toléré par tous. Une belle vision de la vie que vous pouvez inculquer à votre enfant.

Garder la magie de Noël

Le père Noël peut être synonyme de joie et d’optimisme. Mais ne serait-ce pas totalement l’esprit de Noël ? Sans la croyance du père Noël, vous pouvez continuer à décorer votre maison, faire un très beau sapin, confectionner de bons biscuits de Noël, et même envelopper des cadeaux avec vos enfants. D’ailleurs, vous pouvez faire patienter vos enfants avec la fabrication d’un calendrier de l’avent. Préparer Noël ce n’est pas « mentir » à vos enfants. Vous pouvez, d’ailleurs, ne pas évoquer le père Noël comme d’une vraie personne. Vous pouvez aussi conter des histoires à votre enfant de toutes sortes de légendes. Si toutefois, vous deviez entendre des questions comme : « Est-ce que le père Noël existe ? », répondez simplement par un « Qu’en penses-tu à ton avis ? ». Vous lui permettez « d’imaginer » à ce moment-là. Votre enfant n’aura finalement, que pour objectif d’ouvrir ses cadeaux qu’il trouvera au pied du sapin avec autant de joie que s’il croit au père Noël.

Le choix de l’enfant

Votre enfant croit ce que vous dites. Pourtant que vous ne parliez pas du père Noël ou que vous lui confiez qu’il n’existe pas, votre enfant décidera lui-même de ce qu’il veut croire ! C’est d’ailleurs à ce moment-là qu’il va pouvoir imaginer ces propres histoires. C’est ainsi que l’équilibre entre les deux pédagogies se font. Laissez croire votre enfant ce qu’il veut, même s’il vous pose une multitude de questions. Dans tous les cas, il se forgera sa propre opinion. De plus, son épanouissement et sa confiance en soi seront multipliés. Il suffit alors de les accompagner dans leurs choix, sans les amplifier, ni les contredire. N’oubliez pas que leurs croyances évolueront de toute manière au fil des années.

 

 

Marine Ledoux, fondatrice de alabonheur.fr, pour Pass éducation