Mini-brevet français (Sujet inédit) niveau 3ème sur L’homme qui plantait des arbres – Jean GIONO.
Exercice 1 : lire, comprendre et interpréter un texte.
Exercice 2 : lire, comprendre et interpréter une image.
Document 1 : Texte littéraire
Le narrateur, lors d’un voyage dans les Alpes en 1913, rencontre un berger solitaire, Elzéard Bouffier, qui plante des arbres près d’un village en ruine et abandonné. La lande où il se trouve est sèche et rocailleuse. Plus de trente ans plus tard, en 1945, le narrateur revient le voir et constate que la forêt a poussé grâce à lui et a provoqué de profonds changements.
Tout était changé. L’air lui-même. Au lieu des bourrasques sèches et brutales qui m’accueillaient jadis, soufflait une brise souple chargée d’odeurs. Un bruit semblable à celui de l’eau venait des hauteurs : c’était celui du vent dans les forêts. Enfin, chose plus étonnante, j’entendis le vrai bruit de l’eau coulant dans un bassin. Je vis qu’on avait fait une fontaine, qu’elle était abondante et, ce qui me toucha le plus, on avait planté près d’elle un tilleul qui pouvait avoir dans les quatre ans, déjà gras, symbole incontestable d’une résurrection[i].
Par ailleurs, on avait déblayé les ruines, abattu les pans de murs délabrés et reconstruit cinq maisons. Le hameau comptait désormais vingt-huit habitants dont quatre jeunes ménages. Les maisons neuves, crépies de frais, étaient entourées de jardins potagers où poussaient, mélangés mais alignés, les légumes et les fleurs, les choux et les rosiers, les céleris et les anémones. C’était désormais un endroit où l’on avait envie d’habiter.
La guerre dont nous sortions à peine n’avait pas encore permis l’épanouissement complet de la vie. Mais il n’a fallu que huit ans qui nous sépare de cette époque pour que tout le pays resplendisse de santé et d’aisance. Sur l’emplacement des ruines que j’avais vues en 1913, s’élèvent maintenant des fermes propres, bien fournies, qui dénotent une vie heureuse et confortable.
Les vieilles sources, alimentées par les pluies et les neiges que retiennent les forêts, se sont remises à couler. On a canalisé les eaux. Les villages se sont reconstruits peu à peu. Une population venue des plaines où la terre se vend cher, s’est fixée dans le pays, y apportant de la jeunesse, du mouvement, de l’esprit d’aventure. On rencontre dans le chemin des hommes et des femmes bien nourris, des garçons et des filles qui savent rire et ont repris goût aux fêtes campagnardes. Si on compte l’ancienne population, méconnaissable depuis qu’elle vit avec douceur, et les nouveaux venus, plus de dix mille personnes doivent leur bonheur à Elzéard Bouffier.
Quand je réfléchis qu’un homme seul, réduit à ses simples ressources physiques et morales, a suffi pour faire surgir du désert ce pays de Canaan[ii], je trouve que malgré tout, la condition humaine est admirable. Mais, quand je fais le compte de tout ce qu’il a fallu de constance dans la grandeur d’âme et d’acharnement dans la générosité pour obtenir ce résultat, je suis pris d’un immense respect pour ce vieux paysan sans culture qui a su mener à bien cette œuvre digne de Dieu.
- Renaissance, le fait d’être ramené à la vie.
- Expression tirée de la Bible, qui désigne la Terre promise par Dieu après une longue errance. Un pays de Canaan signifie un lieu idéal, paisible, regorgeant de richesses naturelles.
Exercice 1 : Compréhension et compétences d’interprétation du texte (30 points)
1. Dans le premier paragraphe :
a) À quoi voyez-vous que le narrateur est surpris par ce qu’il voit ? Justifiez votre réponse en
citant le texte. (2 points)
b) Montrez, avec des exemples précis du texte, que la transformation du paysage n’est pas
seulement perçue par la vue, mais par d’autres sens. (3 points)
2. Le tilleul est le « symbole incontestable d’une résurrection » (ligne 7). De quelle résurrection parle le narrateur ? Justifiez votre réponse par des citations précises du texte. (3 points)
3. Montrez comment, dans le texte, le passé et le présent s’opposent. Pour justifier votre réponse, vous comparerez deux éléments du texte qui se sont profondément transformés. (5 points)
4. En quoi la population venue repeupler les villages est-elle pleine de vitalité ? Pour justifier votre réponse, vous vous appuierez notamment sur la description de ces nouveaux habitants. (4 points)
5. À quel lieu mythologique le narrateur compare-t-il cet endroit ? Comment comprenez-vous cette
comparaison ? (3 points)
6. a) Quels éléments du dernier paragraphe montrent l’admiration du narrateur pour Elzéard
Bouffier ? Citez au minimum trois exemples. (3 points)
b) Pourquoi, selon vous, le narrateur parvient-il à cette conclusion : « je trouve que, malgré tout,
la condition humaine est admirable. » (ligne 30) (3 points)
7. Pourquoi peut-on dire qu’Elzéard Bouffier est un héros ? Pour justifier votre réponse, vous citerez précisément le texte, puis vous comparerez ses qualités à celles d’un héros ou d’une héroïne de littérature ou de cinéma que vous connaissez. (4 points)
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Correction L’homme qui plantait des arbres – Jean GIONO – 3ème – Mini-brevet français – Sujet inédit pdf
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