Globalia – Jean-Christophe Rufin – 3ème – Mini-brevet français – Sujet inédit – PDF à imprimer

Mini-brevet français (Sujet inédit) niveau 3ème sur Globalia – Jean-Christophe Rufin.

Exercice 1 : lire, comprendre et interpréter un texte.

Exercice 2 : lire, comprendre et interpréter une image.

Document 1 : Texte littéraire
Ce passage constitue l’incipit du roman.
Il était six heures moins cinq quand Kate arriva à la nouvelle salle de trekking . Elle avait marché vite dans le souterrain bondé. Avant d’entrer, elle eut soudain un instant d’arrêt, d’hésitation. Elle pensa à ce qu’elle s’apprêtait à faire et se dit en secouant la tête : « Ma pauvre fille ! Décidément, l’amour te rend stupide. »
En même temps, il était bon de s’abandonner à cette force qui l’avait tirée du lit au petit matin, lui avait fait refermer doucement la porte sans réveiller sa mère et la précipitait maintenant, au milieu de cette foule ensommeillée et puant le parfum, vers un projet destiné sans doute à se terminer mal. Elle passa sous une grande pancarte lumineuse indiquant « Entrée des randonneurs », monta un escalier en colimaçon et se retrouva dans le sas d’entrée de la salle. Elle ôta le sac à dos qui lui cisaillait les épaules, le posa sur le tapis roulant d’une machine à rayons X puis traversa un portique de détection. Il sonna, un haut-parleur lui indiqua de retirer ses clefs et la médaille qu’elle portait autour du cou. Elle repassa, cette fois sans faire broncher la machine, et déboucha enfin dans la vive lumière du matin.
Le site choisi pour implanter la nouvelle salle de trekking était grandiose. Kate avait beau savoir, comme tout le monde, que Seattle où elle vivait, était située au bord de la chaîne des Cascades, elle avait seulement jusqu’ici aperçu ces montagnes de loin. Le train rapide souterrain qui l’avait amenée ne lui avait pas permis de voir quoi que ce soit pendant le trajet. Voilà pourquoi l’entrée dans la salle était un tel choc : elle commençait au fond d’une vallée couverte de prés, puis s’étendait en direction des hauts sommets tout proches qui la dominaient, coiffés de glaciers scintillants.
Kate n’avait rien ressenti de tel depuis qu’elle avait participé l’année précédente à une régate pour voiliers de quinze mètres sur la piscine couverte aménagée au milieu du détroit de Juan de Fuca.
La plupart des randonneurs étaient déjà assis, laçaient leurs grosses chaussures ou bouclaient leur sac à dos. De temps en temps, ils s’arrêtaient pour observer la surprise des nouveaux arrivants et riaient de leur expression. Une femme fut prise de tremblements nerveux en découvrant le paysage et cria qu’elle avait le vertige. Il fallut la rassurer : elle était seulement, comme tout le monde, déroutée par l’espace ouvert et la lumière naturelle. Les autres lui firent remarquer les parois de verre qui entouraient la salle de tous côtés et formaient une immense voûte loin au-dessus des têtes. C’était bien les mêmes parois qui couvraient la ville et en faisaient une zone de sécurité. Ils parvinrent ainsi à la calmer.
Kate chercha Baïkal des yeux sans rien laisser paraître, comme quelqu’un qui regarde simplement autour de lui, les paupières plissées pour s’accoutumer à la lumière. Elle nota qu’il se tenait à l’écart des autres randonneurs, tout équipé avec son sac sur le dos, et qu’il gardait les yeux fixés vers les montagnes, dans le vague.
Comme prévu, elle déambula entre les groupes et parut tomber sur lui par hasard. Il lui avait bien recommandé de le saluer poliment, à la façon de deux connaissances qui se rencontrent sans l’avoir cherché. Kate ne put pourtant s’empêcher de pâlir quand il lui prit la main. Elle regarda ses lèvres charnues et se sentait envahie du désir de les embrasser, de les mordre.
– Tout se passe bien, dit-il avec naturel, comme s’ils échangeaient quelques mots sans importance. N’oublie pas d’être la dernière du groupe en haut du premier raidillon.
Il avait beau feindre le détachement, elle le connaissait assez pour savoir qu’il tremblait légèrement, qu’il était anxieux et ému. Ses yeux vert clair brillaient d’un éclat familier, un éclat de tendresse et de désir.
⁃ Toujours décidé ? demanda-t-elle avant de s’éloigner.
⁃ Toujours.

Globalia, Jean-Christophe Rufin

Document 2 : Analyse de l’image

Source : Paresh Nath, 22 avril 2011, National Herald (Traduction du titre : Jour de la terre, 2035)

Exercice 1 : Compréhension et compétences d’interprétation du texte (27 points)

1. a) Quelles sont les fonctions de l’incipit d’un roman ? (1 point)
b) Selon vous, cet incipit remplit-il ses fonctions ? Pourquoi ? (1 point)
c) En quoi cet incipit permet-il d’instaurer un suspens pour le lecteur ? (1 point)
2. Qui est le personnage principal de ce texte ? Que sait-on de lui ? (2 points)
3. Ce texte appartient au genre du récit d’anticipation. Quels indices nous le montrent ? (3 points)
4. a) Quelle impression la salle de trekking donne-t-elle aux nouveaux arrivants ? Citez le texte pour justifier votre réponse. (2 points)
b) Pourquoi l’activité exercée par les personnages, qui est une activité de loisir, semble-t-elle leur causer autant d’anxiété ? (2 points)
5. Quelle est la cause de la panique de la femme qui a le vertige ? Comment les autres randonneurs la rassurent-ils ? (3 points)
6. Expliquez comment l’auteur met en avant le contraste entre le monde extérieur et l’environnement artificiel de la salle en vous appuyant sur des citations précises. (3 points)
7. « C’était bien les mêmes parois qui couvraient la ville et en faisaient une zone de sécurité. » (ligne 33) Qu’est-ce que cette phrase suggère sur l’état du monde dans lequel évolue Kate ? Développez votre réponse en expliquant vos hypothèses. (4 points)
8. Que révèle ce texte sur la place de la nature dans la société futuriste imaginée par l’auteur ? Pensez-vous que c’est une vision positive ou négative du progrès ? Justifiez votre réponse. (5 points)

Exercice 2 : Compétences linguistiques et grammaticales (15 points)

9. Quels sont les deux temps les plus représentés dans le texte ? Citez un verbe pour chacun et donnez leur valeur dans les citations choisies (4 points)

10. « un haut-parleur lui indiqua de retirer ses clefs » (ligne 12)
a) Donnez la nature grammaticale du mot souligné. (1 point)
b) A qui renvoie-t-il ? (1 point)
c) Quelle est sa fonction grammaticale ? (1 point)
d) Quelle manipulation au sein de la phrase vous permet de justifier votre réponse ? (1 point)

11. « Les autres lui firent remarquer les parois de verre qui entouraient la salle de tous côtés » (ligne 31).
a) Recopiez cette phrase en mettant la proposition subordonnée entre crochets et en surlignant le mot subordonnant. (2 points)
b) Donnez la nature exacte de la subordonnée. (1 point)

12. Relevez quatre mots appartenant au champ lexical de la nature. (2 points)

13. Expliquez le sens du mot “déroutée” dans « Elle était seulement, comme tout le monde, déroutée par l’espace ouvert » (ligne 30). (2 points)

Exercice 3 : Compréhension et compétences d’interprétation de l’image (8 points)

14. Quels liens pouvez-vous établir entre le texte et le dessin de presse ? Votre réponse devra être développée et s’appuyer sur une analyse du dessin. (8 points)

 

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