Mini-brevet français (Sujet inédit) niveau 3ème sur Devant le nazisme le monde a tremblé – Paul Denis.
Exercice 1 : lire, comprendre et interpréter un texte.
Exercice 2 : lire, comprendre et interpréter une image.
Document 1 : Texte littéraire
Paul Denis, résistant engagé au sein des Francs-Tireurs et Partisans Français, témoigne de sa déportation au camp d’Auschwitz et de Buchenwald en 1944.
Au bout de quelques jours de cette quarantaine, certains d’entre nous, dont moi furent appelés dans le grand camp (celui des travailleurs.) Nous nous retrouvâmes au milieu d’un grand nombre de déportés de nationalités différentes : Allemands, Russes, Espagnols, Polonais et bien Claude, je me retrouvai dans un bloc (je ne me souviens plus du numéro).
Dès les premiers jours, nous fûmes contactés par un responsable de la résistance française du camp, je pense que c’était déjà Léon Fix. Claude et moi étions d’accord pour entrer dans cette résistance.
Dans ce bloc, comme dans tous les autres, le réveil était matinal (entre quatre et cinq heures). La toilette se déroulait torse nu à l’extérieur, quel que soit le temps. Nous devions nous placer près d’un grand lavoir où l’eau glacée tombait à la façon d’une douche sur tout le haut du corps. Gare à celui qui hésitait à se mouiller, les S.S veillaient. Après, nous devions retourner au bloc pour recevoir une boisson imitant le café, qui n’était pas toujours chaude, de plus nous devions boire rapidement car le rassemblement avait lieu à six heures sur la place d’appel. Cette place était exposée à tous les vents, nous devions attendre que les S.S soient prêts pour commencer l’appel. S’il y avait des absents, notre attente durait jusqu’ au moment où les manquants étaient retrouvés, morts ou vifs. Cette situation pouvait durer des heures, avec des températures très souvent inférieures à zéro. Nos vêtements n’étaient nullement conçus pour nous protéger contre le froid et la pluie. Après la décision des S.S, nous partions, avec mon cousin Claude, en colonne par cinq pour travailler dans la carrière. Cette dernière est devenue mémorable dans l’histoire du camp de Buchenwald. Un nombre incontrôlable de déportés y fut jetés, morts par épuisement ou par assassinat. Claude et moi traversâmes cette épreuve relativement bien parce qu’elle ne dura pas longtemps (3 à 4 jours) et que notre condition physique était bonne.
Par la suite, toujours ensemble, nous fûmes affectés à l’usine Mi-Bao, près du camp. Cette usine fabriquait des pièces pour les fameux V1. Le travail était moins pénible, le plus difficile consistait à réduire la cadence. Avec cinq autres déportés, de nationalités différentes, nous travaillions sur une des dix grosses presses. Nous nous retrouvions autour d’un rail où chacun d’entre nous avait une responsabilité bien précise. Notre engagement dans la résistance faisait que nous freinions un maximum notre cadence.
Un jour, un peu avant la fin de la journée, alors que je me trouvais au poste d’emballage (à la fin de la chaîne), je m’aperçus que notre presse avait produit plus de pièces que les jours précédents. Après un rapide coup d’œil autour de moi pour m’assurer que personne ne me voyait, je commençai à détruire les pièces excédentaires. Subitement jaillit devant moi, un civil. Cet homme occupait un poste de responsable dans l’usine. Devant son attitude, il n’était pas utile de connaître l’allemand pour comprendre qu’il ne m’adressait pas de compliment. Après cet incident, je vécus de longs jours avec l’angoisse du châtiment que j’allais devoir subir. Rien ne se passa, je continuais mon travail à l’usine comme d’habitude. Merci à ce civil Allemand, beaucoup de déportés n’eurent pas cette chance, hélas. Avec mon cousin Claude, nous dûmes travailler dans cette usine, lui jusqu’ au 24 août 1944 et moi jusqu’ au 23 août.
Devant le nazisme le monde a tremblé, L’impossible oubli : ma déportation, Paul Denis
Document 2 : Analyse de l’image
Sources : Archives Gerstenberg / Getty Images. Allemagne, Camps de concentration 1939-45 : Détenus de Buchenwald trouvés après la libération du camp par les troupes de l’armée américaine, avril 1945.
Exercice 1 : Compréhension et compétences d’interprétation du texte (26 points)
1. a) Ce récit est un témoignage. Expliquez le sens de ce mot. (1 point)
b) A quel grand genre littéraire le témoignage appartient-il ? (1 point)
2. Qui est l’auteur du texte ? Que raconte-t-il ? (2 points)
3. Qui est Claude pour Paul Denis ? Quel est son rôle auprès de l’auteur ? Justifie en citant le texte. (3 points)
4. Relevez trois éléments qui montrent la dureté des conditions de vie dans le camp. (3 points)
5. Quelles émotions l’auteur partage-t-il dans son témoignage ? Relevez au moins deux émotions différentes et citez les passages du texte qui les illustrent. (4 points)
6. a) Quelle est la principale manière pour les résistants de poursuivre leur engagement au sein du camp de Buchenwald ? (1 point)
b) Pourquoi continuent-ils à résister même après leur déportation ? Que montre cet engagement dans les conditions extrêmes du camp ? Appuyez-vous sur des éléments précis du texte. (2 points)
7. a) Expliquez ce que fait Paul Denis dans le dernier paragraphe. Pourquoi prend-il ce risque ? (2 points)
b) « Merci à ce civil Allemand, beaucoup de déportés n’eurent pas cette chance, hélas. » (ligne 37) Expliquez cette phrase. (2 points)
8. Quelles valeurs humaines apparaissent dans le témoignage de Paul Denis ? Justifiez par des exemples précis du texte. (5 points)
Exercice 2 : Compétences linguistiques et grammaticales (16 points)
9. « la résistance française du camp » (ligne 6)
a) Donnez la nature grammaticale de chaque expansion du nom « résistance » (2 points)
b) Donnez la fonction grammaticale de chacune de ces expansions. (2 points)
10. « je ne me souviens plus du numéro » (ligne 5).
a) Identifiez le temps et le mode du verbe dans la citation. (2 points)
b) Quelle est sa valeur ? Justifiez. (2 points)
11. « Nos vêtements n’étaient nullement conçus pour nous protéger contre le froid et la pluie. » (ligne 18). Expliquez la formation du mot souligné et proposez un mot construit sur le même modèle. (3 points)
12. « Nous nous retrouvions autour d’un rail où chacun d’entre nous avait une responsabilité bien précise » (ligne 27). Réécrivez cette phrase en remplaçant la première personne du pluriel par la 3ème personne du pluriel et en faisant tous les changements nécessaires. (5 points)
Exercice 3 : Compréhension et compétences d’interprétation de l’image (8 points)
13. Quels liens pouvez-vous établir entre le texte et l’image ? Votre réponse devra être développée et s’appuyer sur une analyse de la photographie. (8 points)
Devant le nazisme le monde a tremblé Paul Denis – 3ème – Mini-brevet français – Sujet inédit pdf
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