Sujets et corrigés du Brevet Histoire, niveau 3ème sur : Civils et militaires dans la Première Guerre mondiale.
Exercice : Analyser et comprendre des documents en histoire (20 points)
Document 1 : Lettres de Félix Delaurat*, combattant dans la Grande Guerre
Le 4 mai 1916
Ma chère Angeline,
Voilà déjà trois lettres que je reçois de toi, elles arrivent assez régulièrement. Je suis
heureux de voir que vous êtes en bonne santé. Pour moi, c’est toujours le même fourbi1. Il n’y a plus de boue, il fait même beau. Il y a toujours des boches2 avec des canons. Ma compagnie n’est pas encore allée en première ligne ; nous sommes en réserve et pourtant nous avons déjà perdu près du quart de notre effectif par le bombardement. Je crois encore trois ou quatre jours et nous serons relevés. Songe que voilà douze jours que nous sommes là, c’est un vrai enfer. Malgré cela, je suis toujours en bonne santé et on finit par s’habituer à tout. Quoiqu’un bon sommeil serait le bienvenu.
Je termine ma chère Angeline, ton mari qui t’aime.
1 : Le même fourbi : la même chose
2 : Boche : Allemand
Le 12 décembre 1916
Ma chère Angeline,
Aujourd’hui, il fait un temps superbe. S’il en est de même chez nous, vous devez être heureux car vous partez travailler. Pour moi, c’est toujours la même chose, je suis en bonne santé mais la tristesse s’empare de nous tous. Que faisons-nous ici loin de nos familles puisque nos efforts sont nuls ! Nous sommes des martyrs ! Et, c’est tout ! Car si la guerre continue dans ces conditions, c’est des assassinats !
Non datée, estimée entre le 18 et le 22 décembre 1916
Ma chère Angeline,
Je suis toujours en bonne santé. Le temps est toujours humide mais cela n’empêche pas nos troupes d’attaquer. Tu dois le voir sur le journal. On attaque à Verdun. C’est le
vacarme d’une guerre atroce. Je n’y comprends plus rien du tout. Je me laisse faire comme une bête traquée qu’on amène chaque jour à la boucherie. Car voyez-vous, on ne demande qu’une chose, notre perte et c’est tout ! Mais, il y a une chose que je comprends, c’est que la guerre ne finit pas et nous nous trouvons tous, nous les fantassins, toujours les plus touchés.
Source : Archives départementales de l’Allier, Grande collecte du Centenaire de 1914-1918
*Cultivateur dans le département de l’Allier, Félix Delaurat est mobilisé dès le 2 août 1914. Il entre-tient, avec son épouse Angeline, une correspondance suivie dans laquelle il décrit son quotidien de soldat, jusqu’à son retour en 1919.
Le texte d’origine ne comporte pas de ponctuation. Pour plus de clarté, les éléments de ponctuation ont été ajoutés.
Questions
1- Présentez l’auteur des lettres et précisez le contexte historique dans lequel elles ont été écrites.
2- Relevez des expressions qui évoquent l’intensité des combats.
3- Pourquoi les lettres de poilus sont-elles importantes pour comprendre la Grande Guerre ?
4- Montrez qu’au fil de ses courriers, l’état d’esprit de Félix Delaurat change au sujet de la guerre. Expliquez pourquoi.
5- En vous appuyant sur les documents et vos connaissances, décrivez les conditions de vie quotidienne du soldat et la violence qu’il subit.
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