La ville de demain – 6ème – Cours – PDF à imprimer

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Cours en géographie pour la 6ème : La ville de demain

Thème : Habiter une métropole  

Problématique : Comment les villes du futur pourront-elles s’adapter pour répondre aux besoins d’une population de 10 milliards d’habitants ?

Sommaire :

Introduction

I.                 Les enjeux des villes de demain

A.    Une population plus nombreuse

B.    Villes et développement durable

II.               Les formes de la ville de demain

A.    L’exemple des écoquartiers

B.    Organiser des villes plus denses

III.              De nouveaux projets

A.    Les travaux des architectes

B.    Elaborer des “villes intelligentes”

Conclusion

Introduction
En 2050, plus de 6 milliards de personnes vivront en ville, soit 2 humains sur 3. Une majorité d’entre elles habitera en Asie et en Afrique.

On voit sur cette carte que les pays qui vont connaître le plus grand accroissement de population sont les pays du Sud, qui sont dans leur majorité des pays en voie de développement.
Ces habitants devront se loger, se nourrir, se déplacer et gérer les ressources. Dès lors, comment faire évoluer les villes pour accueillir ces populations en répondant à leurs besoins ?
Ressource : Élément issu de la nature et qui est utile à l’homme. Exemple : l’eau, le bois, le pétrole sont des ressources.
Accroissement de population : Augmentation de la population

1. Les enjeux des villes de demain

A. Une population plus nombreuse

Nous serons 10 milliards d’habitants, dont 6,3 milliards de citadins en 2050. Cette augmentation de la population mondiale est liée à l’allongement de l’espérance de vie dans la quasi-totalité des pays du monde.
Espérance de vie : Durée moyenne de la vie humaine dans une société donnée
De plus, le taux de fécondité dans la plupart des pays en développement (Afrique, Asie, Amérique du Sud) reste élevé.
Taux de fécondité : Nombre moyen d’enfants par femme.
Les villes de demain devront donc accueillir une population plus nombreuse mais également répondre à leurs besoins : alimentation, logement, accès à l’emploi et à l’éducation…
L’augmentation de la population à venir en 2050 est donc un défi de taille. Les dirigeants devront prendre en compte les populations déjà fragilisées, comme celles dont, dès aujourd’hui, les besoins ne sont pas satisfaits.
Document : Une part importante de personnes vivant en bidonvilles en 2020

Sur cette carte, on observe les espaces dans lesquels la population urbaine vivant en bidonville est la plus nombreuse. Il s’agit également des territoires dans lesquelles la population urbaine va croître le plus d’ici 2050 : Afrique subsaharienne, Asie du Sud. Il s’agit de pays en voie de développement, ne répondant pas à l’ensemble des besoins de leurs populations.
Il ne faut pas oublier que répondre aux besoins des populations entraîne nécessairement une pression sur les ressources. Dès aujourd’hui, on estime qu’environ 80% de la déforestation est due à la mise en culture des terres, destinées à nourrir cette nombreuse population.
Ainsi, les sociétés doivent mettre en place des villes durables.
B. Villes et développement durable

Développement durable : Développement idéal reposant sur trois piliers qui doivent être développés en même temps afin de permettre un développement équitable et durable.
Document : le développement durable
Appliquer le développement durable vise à veiller au développement égal des trois piliers :
– Protéger l’environnement
– Veiller au développement économique
– Veiller à répondre aux besoins de toute la société (limiter les inégalités, …)

Ainsi, pour être durables, les villes du futur doivent préserver l’environnement, la biodiversité et le cadre de vie, tout en proposant aux habitants des services accessibles, des emplois pour tous et de nouvelles façons de vivre ensemble.
Source : Philpot.education
Certains territoires expérimentent déjà cet idéal de “ville durable”.
Document : Une ville durable en Tunisie
« Quand on habite un bidonville, l’accès à l’électricité, à l’eau courante et à un boulot l’emporte sur les préoccupations environnementales. D’où l’impression que la ville durable n’y est pas adaptée. Or, depuis 2010, la station balnéaire de Kélibia, en Tunisie, vit sa révolution : 240 familles du quartier du Stade reçoivent gratuitement des ampoules basse consommation et installent des chauffe-eaux solaires sur les toits. Elles sont sensibilisées au tri sélectif, au compostage des déchets verts et à la culture vivrière. Résultat : réduction des coûts des déchets et de la facture énergétique, relance de la production locale de fruits et légumes, et protection de la biodiversité. Issue de la société civile, l’initiative “quartier durable” se répand dans tout le pays. »
D’après Alexandra Bogaert, “la ville durable met le cap au Sud “, erra Éco, septembre 2013.

Cet exemple tiré d’un pays émergent comme la Tunisie illustre les trois piliers du développement durable :
1. Une attention forte portée sur la préservation de l’environnement (ampoules basses consommation, tri sélectif, compostage, …)
2. Des retombées économiques : relance de la production locale de fruits et légumes
3. Une initiative venue de la société civile, qui veille à satisfaire les besoins de tous et notamment des plus pauvres.

2. Les formes de la ville de demain

A. L’exemple des écoquartiers

Écoquartier : quartier urbain s’inscrivant dans le développement durable ayant pour but de réduire au maximum l’impact sur l’environnement, favoriser le développement économique et la qualité de vie.

Le développement des écoquartiers est une réponse aux problématiques du développement durable. En effet, il s’agit de construire des quartiers neufs d’habitations afin de loger les nouvelles populations tout en limitant l’impact environnemental du bâti.

Ceci peut se faire grâce à différents moyens :
 Récupération de l’eau de pluie
 Tri sélectif et valorisation des déchets verts (compost)
 Favoriser la biodiversité
 Bâtiments ayant des normes stricts en matière de consommation énergétiques (panneaux solaires, pompes à chaleur…)
 Incitation aux transports doux

Transport doux : Moyens de transport sans moteur (vélo, marche, …)

Document : Le quartier Vauban à Fribourg (Allemagne)

Dans cet écoquartier, la présence d’espaces verts est très importante. Les maisons sont réalisées en produits recyclés.

De plus, le bâti produit de l’énergie grâce à des panneaux solaires. Ainsi, le quartier est autonome en énergie.

Source : Wikipédia

Document : Un écoquartier qui favorise les transports doux

Source : Wikipédia

Observe sur ce plan de l’écoquartier de Fribourg les différentes mesures qui permettent une mobilité douce :
– Le centre, représenté en pointillé rouge, est interdit aux voitures (sauf urgences)
– Plusieurs zones (en violet) sont préservées pour les piétons
– Les différents lieux sont reliés par des pistes cyclables
– Les habitants peuvent se rendre par ces moyens doux dans les différents lieux nécessaires à leurs besoins : écoles, crèche, centre commercial, centre sportif.

B. Organiser des villes plus denses

La densité de la population signifie le nombre moyen d’habitant par km² dans un espace. Dans le futur, les villes deviendraient donc plus denses, accueillant davantage d’urbains dans le même espace.

La densité urbaine est déjà une réalité dans de nombreuses métropoles mais ce problème ne fera que croître. C’est notamment le cas en Asie :
– Manille (Philippines) : 18.093 habitants / km²
– Karachi (Pakistan) : 10.727 habitants / km²
– Delhi (Inde) : 9.339 habitants / km²

A titre de comparaison, l’agglomération de Paris compte 732 habitants au km².

Afin de gérer cette densité de population, les géographes se questionnent sur deux choix : faut-il « compacter » la ville ou plutôt « l’étaler » ?

 La ville compacte permettrait de limiter les déplacements car toute la population serait dans une zone réduite, ainsi que les infrastructures (commerces, lieu de travail…)
 Néanmoins, ce modèle de ville causerait des embouteillages et entraîner des problèmes de surconsommation d’énergie.

Document : Ville compacte ou ville étalée ?
« Pour la ville compacte
La ville compacte réduit le nombre de déplacements en voiture et la distance parcourue et permet de limiter la consommation du sol. Son faible étalement rend aisé l’utilisation des transports non motorisés et des transports publics et il permet une plus grande mobilité mais aussi une meilleure accessibilité. La forte utilisation des transports publics dans la ville compacte limite et remplace le trafic des véhicules privés responsables de congestion, de pollutions et d’accidents. La proximité et la diversité des fonctions offertes par la ville permettent l’utilisation du vélo et de la marche à pied comme moyens de transport pour accéder aux facilités locales.

Pour la ville étalée
La concentration de plusieurs millions d’habitants et de toutes les activités économiques dans une ville concentrée peut conduire à de graves problèmes de congestion et pourrait contrarier les objectifs écologiques de la sauvegarde de l’environnement et des économies d’énergie. Du fait de la pression exercée sur les rares zones libres, cette concentration risque, en effet, d’augmenter la congestion, de diminuer la qualité urbaine avec, par conséquent, des effets négatifs en termes de pollutions. »

D’après GAY (Jean-Bernard) et PINI (Giuseppe), « La ville dense et durable : un modèle européen pour la ville ? » Géoconfluences, 26/07/2004

3. De nouveaux projets

A. Les travaux des architectes et ingénieurs

Dès aujourd’hui, des architectes proposent des projets de bâtiments voire de villes entières afin de répondre aux besoins des urbains de 2050.

Ces propositions semblent parfois démesurées mais elles ont le mérite de proposer une réponse aux défis du futur.

Document : Dragonfly, la ferme urbaine du futur

L’architecte belge Vincent Callebaut a imaginé, pour la ville de New York, une ferme urbaine visant à approvisionner la ville. Cet immeuble en forme de libellule (« dragonfly » en anglais) contient à la fois des cultures, de l’élevage mais aussi des logements et des bureaux.
Source : Batiactu.com
Vincent Callebaut a également travaillé sur la ville de Paris, en imaginant à quoi elle pourrait ressembler en 2050. Son but : un Paris « écoresponsable » qui réduirait ses émissions de gaz à effet de serre de 75%. Il imagine alors des fermes urbaines, des immeubles à énergie positive, des jardins suspendus…

Document : Le skyTran de Tel-Aviv pour désengorger le trafic routier

Tel-Aviv (Israël) a commencé le lancement d’un téléphérique du futur.

Le skyTran est une capsule ultra-rapide qui se déplace à 250 km/h, conçue pour deux passagers. Comparons avec l’existant : un métro se déplace en moyenne à 20 km/h.

Source : Embassies.gov.il

Le principe sera de pouvoir commander son skyTran depuis son smartphone et de lui indiquer sa destination.

Les capsules sont suspendues à des rails à 5m de haut : ce nouveau mode de transport ne prend donc pas de place au sol. Les autorités israéliennes espèrent que ce système permettra une baisse des embouteillages de 20 à 30%.

 



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