Enfant zèbre : comment reconnaître les signes ?

Mon petit est-il un enfant zèbre ? Les signes au quotidien

Surdoué, intellectuellement précoce (EIP), à haut potentiel intellectuel (HPI)… Ces désignations recouvrent une identité complexe, souvent difficile à vivre pour l’enfant et son entourage. Ces dernières années, sous l’impulsion de Jeanne Siaud-Facchin, le terme zèbre s’est répandu. Il tente d’exprimer la nature profondément différente des surdoués. Comme les zèbres, ils se fondent dans leur environnement. Pourtant, chacun d’eux a une personnalité atypique et une façon bien particulière de penser, être et agir. Vous vous demandez si votre fille, votre nièce ou votre petit-fils ne serait pas un enfant zèbre ? Afin d’y voir plus clair, faisons un tour d’horizon des caractéristiques de ces incroyables êtres humains.

Signes précoces, chez le très jeune enfant zèbre

Durant la prime enfance

Tout petit, le surdoué présente une certaine précocité dans son développement et/ou certains apprentissages. Dès les premières semaines de vie, il observe son environnement et ses proches avec un regard intense et une attention soutenue. C’est souvent un bébé tonique qui tient bien sa tête. Très tôt, il garde la position assise. Côté sommeil, c’est assez fréquemment un petit dormeur. L’acquisition du langage peut être étonnante, chez cet enfant. En effet, on remarque que le HPI zappe volontiers la phase de pré langage. Vous savez, cette étape du « parler-bébé ». Il donne l’impression d’attendre de bien savoir s’exprimer avant de se lancer. Ensuite, il acquiert très vite un vocabulaire riche et précis.

À noter : tous les enfants qui parlent tôt ne sont pas des enfants surdoués. À l’inverse, certains zèbres ne s’expriment pas de manière précoce. D’autres encore présentent des retards de langage.

À l’âge préscolaire

Lorsqu’il entre à l’école maternelle, l’enfant zèbre est un petit qui pose des questions sans arrêt. Et il attend des réponses précises à ses interrogations. Chacune d’elles fait naître une autre question dans son esprit. C’est sans fin et demande de l’énergie pour ses parents ! Vous reconnaîtrez l’enfant à haut potentiel au fait qu’il manifeste une insatiable envie d’apprendre. Il est curieux de tout, a besoin d’être nourri en permanence. Il est demandeur, de façon précoce, de nouveaux apprentissages : connaître les lettres, lire l’heure, savoir compter. Bien souvent, il apprend à lire avant d’entrer à l’école élémentaire.

Ajoutons d’emblée un bémol : un enfant qui ne sait pas lire quand il arrive au CP peut être un zèbre. De même, certains enfants savent lire en grande section sans être pour autant à haut potentiel. Vous l’aurez compris, identifier un enfant surdoué n’est pas simple. 

Hyperesthésie de l’enfant surdoué

L’hyperesthésie, ou exacerbation des sens, caractérise tous les enfants surdoués. Cependant, elle est plus ou moins perceptible, selon les individus. Selon la capacité de chacun à gérer cette sensibilité.

La vue 

Rien n’échappe à l’œil expert de l’enfant zèbre. Un surdoué ne se contente pas de balayer le monde du regard. Il l’observe avec précision. Il le scrute pour garder en mémoire chacun de ses détails. D’ailleurs, il met parfois son entourage mal à l’aise. Car celui-ci perçoit ce regard qui pèse sur lui. Il se sent jugé.

Imaginez : vous rencontrez dans la rue votre collègue de travail et vous vous arrêtez pour discuter avec elle quelques minutes. Votre zèbre sera attentif aux moindres traits du visage de cette femme, inconnue pour lui. Au lieu de la regarder un moment, puis de détourner la tête, il prendra le temps d’étudier sa tenue vestimentaire. Avouez que votre collègue, s’apercevant de son comportement, pourrait être déstabilisée.

Et si vous faisiez un test ? Pendant une minute, présentez à votre enfant l’image d’une scène fourmillant d’éléments. À la fin du temps imparti, demandez-lui d’énumérer les détails vus. Un HPI se révèle capable de citer une liste impressionnante. Bien plus longue que celle donnée par un autre enfant ou par un adulte.

L’ouïe

L’enfant zèbre possède un sens de l’écoute hyper développé. Rendez-vous compte : il peut repérer et analyser plusieurs sources sonores simultanément. Impressionnant ! Et sûrement très perturbant pour quiconque possède cette faculté.

Transposez cette capacité à une scène de la vie quotidienne. Lors d’un trajet en voiture, l’enfant HPI :

  • Écoute la chanson qui passe à la radio.
  • Ne perd pas une miette de la conversation téléphonique entre le conducteur et le passager avant.
  • Se demande pourquoi un véhicule de pompiers arrive dans le rond-point à toute vitesse.
  • S’étonne que les employés municipaux passent la tondeuse pour la deuxième fois cette semaine.

Non seulement le surdoué est sur stimulé, mais en plus, il est capable de répondre à des questions sur les données sonores récoltées.

Et si vous faisiez un test ? Essayez, ensemble, de fermer les yeux pendant deux ou trois minutes. Concentrez-vous sur les bruits autour de vous. Demandez ensuite à votre enfant ce qu’il a entendu et comparez ses réponses aux vôtres. Vous pourriez être surpris(e).

L’odorat et le goût

Là encore, le développement de ces sens est un indicateur. L’enfant zèbre a une grande capacité olfactive. Concrètement, il sait distinguer et nommer un grand nombre d’odeurs.

Et si vous faisiez un test ? Les yeux fermés, tentez de reconnaître des odeurs de la vie courante : aliments, plantes, objets… Et comparez vos performances !

En lien direct avec l’odorat, le goût est un sens dont l’enfant précoce se sert avec plus d’efficience que les autres. Il différencie des saveurs très proches avec une facilité déconcertante. Si elles sont encouragées, ces dispositions naturelles en font souvent un gastronome en culottes courtes.

Et si vous faisiez un test ? Préparez des cuillerées de yaourt nature mélangé à divers aliments (cacao, citron, sel, jus d’orange, cannelle, etc.). Bandez les yeux de votre progéniture et donnez-lui la becquée. Votre enfant parvient-il à identifier ces différentes saveurs ?

Le toucher

De manière générale, l’enfant zèbre recherche le contact physique. Car c’est ainsi qu’il accède à la compréhension du monde. Il a besoin de toucher les autres, de toucher les objets. Ces gestes sont nécessaires à son équilibre affectif.

Et si vous faisiez un test ? Proposez un jeu de kim à votre enfant. Les yeux fermés, il doit reconnaître un objet familier ou inconnu en le tâtant. S’il est assez grand, proposez-lui une pièce de jean, du carton, un morceau d’éponge ou encore un opercule métallique. Le zèbre réussit plus rapidement que les autres.

Vous le voyez, le surdoué ressent le monde avec plus d’intensité que la plupart des gens. Il est assailli de stimuli sensoriels en permanence. Elle est associée à des sentiments intenses.

Hypersensibilité émotionnelle au quotidien

Extrêmement sensible, le zèbre est traversé par des émotions d’une grande force. Il aime sans partage, éprouve une haine sans limites et fait souvent preuve d’une grande susceptibilité.

Cela engendre des incompréhensions : 

  • L’enfant ne comprend pas que ses proches ne partagent des sentiments aussi vifs que lui.
  • Son entourage pense qu’il surréagit aux situations, ou qu’il surjoue.

Le surdoué vit donc dans une solitude émotionnelle. Il est en décalage avec les autres.

En revanche, il est doté d’une telle empathie qu’il ressent l’état émotionnel de son entourage. Milo, 5 ans, embrasse sa tante qui vient d’arriver. « Pourquoi tu as passé une mauvaise journée ? », lui dit-il, avant même que sa tata lui ait parlé. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il sent des émotions imperceptibles par la plupart d’entre nous. C’est une véritable éponge.

Traits caractéristiques de l’enfant zèbre à l’école

Dans le cadre scolaire, les enseignants observent certaines caractéristiques communes aux élèves intellectuellement précoces. Ils disposent d’ailleurs d’une grille d’aide au repérage des zèbres. Pourquoi cette grille ? Car certains de ces écoliers sont en grande difficulté scolaire, voire en échec. Ils souffrent parfois de troubles dys. De ce fait, ils font partie des élèves à besoins éducatifs particuliers.

Si votre fils/fille est un EIP, voici ce que peuvent constater ses professeurs :

  • Participation orale intempestive ou, à l’inverse, repli total sur soi.
  • Langage élaboré et précis. Vocabulaire riche et utilisé à bon escient.
  • Élève bavard, dissipé, rêveur, agité, mais attentif !
  • Réponses hors sujet fréquentes.
  • Recherche de la complexité.
  • Résultat juste sans réussir à expliciter sa démarche.
  • Connaissances élevées dans ses domaines de prédilection, acquises en autodidacte.
  • Difficultés à trouver sa place dans le groupe classe : tendance à l’isolement, exclusion notamment dans la cour.
  • Énorme besoin de reconnaissance de ses facultés.
  • Demande incessante de justifications.

 

Pass-education met à disposition des enseignants un référentiel pour adopter la bonne posture face à un élève intellectuellement précoce.  

 

La liste des caractéristiques évocatrices d’un enfant HPI s’achève ici. Vous reconnaissez votre progéniture dans beaucoup de ces indicateurs ? C’est peut-être le signe que vous avez un enfant zèbre. Seul un bilan, pratiqué par un psychologue spécialiste de la douance, vous le confirmera de manière certaine. Un test sera aussi l’occasion de mieux comprendre votre enfant et de lui apporter une aide adaptée.

 



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