Comment aider votre enfant à bien tenir son crayon ?

Techniques pour aider son enfant à tenir correctement son crayon

Tout comme pour l’initiation à la lecture ou les premiers apprentissages numériques, vous avez un rôle fondamental à jouer pour aider votre enfant à bien tenir son crayon. En effet, à la maison, vous êtes en première ligne pour observer et déceler les éventuelles difficultés. Encore faut-il savoir quelle est la position correcte. Ça tombe bien, on vous dit tout sur une tenue du crayon adéquate et comment mener cet apprentissage à la maison.

Attendre l’âge approprié pour apprendre à tenir un crayon

Pour permettre à un enfant de bien tenir son crayon, il faut tout d’abord… éviter de lui en proposer ! En effet, un apprentissage précoce (avant 3 ans) risquerait d’être contre-productif. Pour être vraiment utile, ce geste doit s’associer à un désir de votre enfant : celui de produire une trace organisée sur un support. Tant qu’il n’en éprouve pas le besoin, laissez-le faire d’autres gestes, comme déchirer, froisser, rouler, pincer… et qui seront tout aussi utiles. La main qui se prépare à écrire a besoin d’être musclée et ses doigts déliés. Tous les jeux de manipulation y concourent et sont essentiels. Quelques exemples :

  • pâte à modeler ;
  • grosses perles à enfiler ;
  • puzzles ;
  • emboîtements ;
  • transvasements ;
  • placer des pinces à linge.

Intégrer le réflexe d’agrippement

Les bébés attrapent spontanément et très fortement les doigts que les adultes placent dans leur paume. On appelle cette réaction le réflexe d’agrippement. Or ce réflexe, qui est censé disparaître vers 9 mois, peut perdurer sous la forme d’une crispation anormale autour du crayon. L’intégration du réflexe d’agrippement est primordiale pour le développement de la motricité fine : manipulation d’objets puis écriture, dessin, etc. C’est également un élément clé pour la coordination main-œil, main-bouche et main-jambe.

 Ainsi, un enfant de maternelle qui a une mauvaise prise pourra réaliser les activités suivantes avec profit :

  • rouler de la pâte à modeler ;
  • jouer aux petites voitures ;
  • faire des scoubidous, des laçages ;
  • pratiquer la poterie ;
  • jouer aux billes ;
  • préparer des pâtes à tartes.

Apprendre à faire la pince

Qu’il s’agisse d’apprendre à écrire son prénom ou de dessiner, le geste fondamental à acquérir est celui de la pince : le pouce et l’index tiennent tous deux le crayon, sans avoir besoin des autres doigts. Le majeur sert de support, mais il peut bouger. 

Si votre enfant est tout petit, vous pouvez lui apprendre une comptine pour prendre tout de suite les bonnes habitudes :

« Le bébé va se coucher la tête sur l’oreiller un bisou de chaque côté ».

Le bébé, c’est le crayon, et l’oreiller, le majeur. Le pouce et l’index font office de bisous. Le crayon pose sa tête sur le majeur, ce qui montre bien qu’il n’est qu’un appui.

Choisir les bons outils scripteurs en maternelle

Il y a de nombreux crayons et feutres censés convenir aux enfants entre 3 et 6 ans. Mais sous prétexte qu’ils sont petits, on leur propose de gros outils, supposés plus faciles à manipuler. C’est exactement le contraire qui se produit ! Les crayons au large diamètre ou les craies grasses à l’extrémité ronde ont pour effet d’entraîner une mauvaise prise. Au lieu de faire la pince, impossible avec ce genre d’objets, votre enfant empoigne le crayon et ne peut pas tracer correctement. Petites mains ? Crayons longs et fins ! N’hésitez pas, aussi, à proposer d’autres médiums tels que les pinceaux-brosses, les pastels ou les craies qui permettent d’aider son enfant à bien tenir son crayon, plus tard.

Attention : les programmes de l’école maternelle préconisent de retarder l’usage des feutres et du stylo à la grande section pour un développement harmonieux du geste main-bras-épaule. Vous voulez y voir plus clair ? Consultez notre article sur les critères à respecter pour choisir des crayons adaptés aux plus jeunes.

Contrôler la position des doigts

Votre enfant a commencé à utiliser des crayons et vous constatez une position des doigts qui ne correspond pas à la pince ? Vous pouvez corriger ce pli en utilisant la technique 1, 2, 3 soleil développée par le site de graphopédagogie Bouge ta plume. Il s’agit de dessiner des repères sur la main de l’enfant pour qu’il corrige sa position de lui-même : un flocon sur le pouce, un autre sur la phalange du majeur, un trait dessiné sur le pouce et le long du majeur pour représenter le soleil. Pour reformer la pince, votre enfant doit faire 1 (le pouce), 2 (l’index), 3 (le majeur), soleil (le flocon du pouce rejoint celui du majeur, ce qui forme l’astre).

Il existe également le guide-doigt, support souple qui s’emboîte sur le crayon et permet un placement automatique des doigts. Cette solution doit être provisoire.

Veiller à la bonne position du poignet pour aider son enfant à bien tenir son crayon

De même que la pince est essentielle pour aider son enfant à mieux écrire, la position du poignet est nécessaire pour un confort optimal et une bonne formation des lettres. Quels sont les écueils à éviter ?

Le poignet cassé ou col de cygne

De nombreux enfants replient leur poignet vers l’avant-bras (notamment les gauchers), ce qui rend l’écriture douloureuse et laborieuse. Des tensions musculaires s’installent et écrire devient pénible. Pour contrecarrer cette position, jouons aux Indiens ! Un poignet bien positionné est en alignement avec le bras. Ainsi, dessinez une flèche sur l’avant-bras de votre enfant et demandez-lui de veiller à ce que le crayon et la flèche soient alignés. Car, quel Indien utiliserait des flèches cassées ?

Le poignet en apesanteur

Ici, le problème, c’est que le poignet, au lieu de reposer sur le bureau ou la table, est relevé. Résultat ? Une position difficile à tenir sur la longueur, qui engendre des crispations. Une demande d’attention à caresser la feuille avec son poignet devrait suffire à résoudre le problème.

Montrer à son enfant la bonne posture pour écrire

Enfin, bien tenir son crayon découle aussi d’une bonne posture ! Il faut donc proposer à votre enfant un bureau adapté et une chaise à sa hauteur pour que :

  • Le coude forme un angle droit pendant l’acte d’écriture.
  • Les pieds reposent à plat par terre sans avoir besoin de plier les jambes.

Montrez-lui aussi que c’est à la feuille ou au cahier de bouger, pas à lui ! Un enfant qui se tortille pour réaliser un dessin ou un coloriage manque de mobilité au niveau des bras ou du poignet. Prenez le temps d’observer les difficultés pour savoir comment l’aider.

Aider son enfant à bien tenir son crayon en bref, c’est :

  • ne pas lui donner de crayons trop tôt ;
  • lui apprendre à faire la pince ;
  • choisir des outils adaptés ;
  • contrôler la position des doigts et du poignet ;
  • proposer à son enfant un mobilier qui lui permette de bien se positionner.

 



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